À Annaba, Sellal et Haddad enterrent la hache de guerre



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La 20e Tripartite, regroupant le gouvernement, le Patronat et le syndicat UGTA s’est ouverte ce lundi 6 mars à Annaba. C’est la première réunion officielle réunissant le premier ministre Abdelmalek Sellal et le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) Ali Haddad, depuis le Forum africain des affaires, tenu à Alger au mois de décembre dernier. À cette occasion, le « patron des patrons » a évoqué, dans un discours, les principales revendications des chefs d’entreprises du FCE.

Se tourner vers l’Afrique

L’Algérie doit se tourner vers le marché africain. C’est une priorité partagée par le Patronat et le gouvernement, à en croire les déclarations de Haddad et Sellal lors de cette 20e tripartite. Trois mois après la tenue du Forum africain des affaires, au bilan pour le moins contrasté, le FCE affirme que « l’Algérie doit absolument confirmer sa volonté d’investir le marché africain ».

28 accords ont été conclus avec des partenaires du continent, dont certains sont « déjà en voie de concrétisation », selon Ali Haddad. Pour confirmer cette dynamique, le FCE appelle à la mise en place d’un « Comité national pour l’Afrique », placé sous la tutelle du Premier ministre, mais dont les missions n’ont pas été définies.

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« Nous remercions le FCE »

Par ailleurs, Haddad milite pour la création d’une « banque algéro-africaine » ainsi que pour le développement d’un réseau bancaire algérien sur le continent. Une revendication portée depuis plusieurs années afin de faciliter les partenariats et l’implantation d’entreprises algériennes en Afrique.

Pour sa part, le premier ministre Abdelmalek Sellal en profite pour tourner la page des tensions entre lui et Ali Haddad, enterrant ainsi la hache de guerre. Pour Sellal, « le Forum africain (…) est véritablement une réussite ». « Nous remercions le FCE et nous sommes persuadés que le marché africain représente effectivement un marché d’avenir pour nos entreprises », poursuit-il, affichant ainsi une entente entre le gouvernement et le FCE.

Réformes fiscale, bancaire et foncière

Par ailleurs, les réformes préconisées par Ali Haddad touchent à des secteurs centraux pour le développement économique et souvent pointés du doigt pour leur archaïsme. Parmi les principales propositions, Haddad évoque notamment la nécessité de réformer le secteur financier et bancaire.

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Pour ce faire, le FCE développe sept axes que sont la modernisation, les financements alternatifs, l’allègement des garanties « prohibitives » pour l’accès au crédit et la réduction des délais de traitement des dossiers, le développement du crédit à long terme, la concrétisation de la couverture des risques de change, ainsi que l’introduction en bourse des banques publiques.

Et à Haddad d’insister : « L’ouverture de l’activité bancaire au capital privé national serait d’un apport important pour la réforme du secteur ». En d’autres termes, le FCE appelle le gouvernement à autoriser l’ouverture de banques privées à capitaux algériens. Chose interdite depuis le scandale de l’affaire Khalifa.

Par ailleurs, le président du Patronat interpelle le Premier ministre sur l’urgence d’une réforme de la fiscalité. « Il est urgent, Monsieur le Premier ministre, de concevoir un système fiscal qui favorise la décentralisation de la décision économique et, d’une façon générale, adapte la fiscalité aux besoins d’un développement à grande échelle des entreprises et de nos territoires », explique Ali Haddad.

Enfin, l’épineux dossier du foncier industriel est également mis sur la table. À ce titre, « les membres du FCE sont prêts à contribuer et à solutionner ce problème », affirme Haddad, en référence à la création de zones industrielles aménagées et gérées par le secteur privé. « La réponse apportée par la Loi de finances pour 2017 répond parfaitement à nos propositions », se réjouit-il.

Réformer l’administration en profondeur

Mais la grande priorité, selon le FCE, reste « d’engager une réforme profonde de l’administration ». Haddad appelle indirectement à un repli de l’État de la sphère économique : « L’administration économique dois se recentrer sur ses missions de contrôle et de régulation », affirme-t-il.

Selon lui, les efforts de cette administration doivent également être consacrés au « soutien et l’encouragement de l’investissement et l’amélioration du climat des affaires. » En d’autres termes, le représentant des chefs d’entreprises algériens souhaite que l’État se cantonne à des missions de gestion et d’organisation du marché, au lieu d’être un acteur prépondérant, comme c’est le cas aujourd’hui.

Dans ce contexte, le FCE appelle le gouvernement à encourager le partenariat entre les entreprises publiques et privées algériennes. Ali Haddad déplore que ce partenariat bénéficie actuellement en priorité aux entreprises étrangères. « Le FCE plaide pour que cette tendance soit inversée et que ce soit les entreprises nationales qui tirent profit du Partenariat public-privé », déclare-t-il.

Soutien au gouvernement et au « 51/49% »

Dans le même temps, le FCE affiche son soutien au gouvernement et se présente « en tant que partenaire du gouvernement ». Il insiste à plusieurs reprises sur les « avancées considérables réalisées sous » la direction de Sellal. Appelant à un patriotisme économique que le FCE « revendique », Haddad défend alors la règle 51/49%, « qui en est l’expression première. »

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Enfin, Ali Haddad a souhaité « attirer l’attention » du Premier ministre sur « deux secteurs vitaux » de l’économie nationale. Celui du BTPH et celui de la production de médicaments. Pour son propre secteur d’activité, Haddad s’alarme de « la contrainte sur la commande publique induite par le resserrement des dépenses » de l’État, qui met à mal et menace les entreprises.

Il appelle ainsi à encourager ces entreprises à se diversifier, se reconvertir et « se déployer dans d’autres secteurs [que sont] les énergies renouvelables, agroalimentaire, pharmacie, etc. »

Justement, dans le domaine de la production de médicaments, Haddad estime que le marché algérien a « beaucoup bénéficié à l’importation. » Il indique qu’une « politique judicieuse d’appui aux producteurs locaux permettrait de cibler un objectif de 70% de parts de marché ». Pour ce faire, le FCE évoque deux pistes prioritaires : résoudre les difficultés d’enregistrement des produits locaux et les prix et marges appliquées à la production locale.


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