L’Union européenne critique les licences d’importation et la corruption en Algérie



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L’Algérie et l’Union européenne (UE) ont signé, ce lundi 13 mars, une nouvelle série d’accords visant à approfondir la relation entre les deux parties. Le document cadre, nouvel accord politique depuis l’accord d’association en 2005, est le premier du genre entre un pays d’Afrique du Nord et l’UE, a rappelé Federica Mogherini, Haute représentante des 28 pays européens, lors d’une conférence de presse.

Licences d’importations

Dans un rapport daté du 9 mars, l’UE rappelle qu’elle reste le premier partenaire commercial de l’Algérie, qui a importé pour 22,3 milliards d’euros en 2015 soit 46,9% de ses importations de marchandises, et exporté pour 20,2 milliards d’euros, soit 65% de ses exportations. Au cours des neuf premiers mois de l’année 2016, les importations algériennes depuis l’UE ont atteint 16,79 milliards de dollars. Mais l’Europe formule de vives critiques sur plusieurs points.

Dans son rapport, l’Union européenne critique la mise en place des licences d’importation. Pour l’UE, les mesures « restrictives au commerce bilatéral » pour « certains produits tels que les voitures, le ciment et les ronds à béton » sont des « mesures protectionnistes prises sans concertation préalable avec l’UE ». Elles « sont venues s’ajouter aux restrictions et entraves au commerce et à l’investissement déjà existantes en rendant encore plus difficile le climat des affaires pour les opérateurs économiques européens », ajoute le rapport. Ces mesures sont considérées par le rapport comme « non conformes aux obligations de l’accord d’Association entre l’UE et l’Algérie ».

Corruption

L’Union européenne note une amélioration de l’environnement des affaires en Algérie qui, bien que classée 156e sur 190 pays par la Banque mondiale, laisse espérer des assouplissements et modernisations à l’avenir (Code des douanes, modification du Code d’investissement).

L’UE souligne cependant le manque d’évolution depuis 2012 du classement de l’Algérie dans l’Index de Perception de la corruption de Transparency International (108e sur 176 pays). Sur le plan des libertés, la fermeture de chaînes de télévision, l’emprisonnement de journalistes en 2015 et 2016 et les efforts d’intimidation rapportés par des médias indépendants sont notamment rappelés par l’UE dans son rapport.

Sur le plan sécuritaire, malgré l’existence d’un « terrorisme résiduel » et de heurts entre Mozabites et Chaamba à Ghardaïa, l’UE semble satisfaite et souligne le « professionnalisme, l’équipement et les effectifs de sécurités élevés » qui permettent à l’Algérie « de contrer de façon efficace les menaces ».

40 millions d’euros de soutien pour 3 axes

Dans le cadre de la Politique européenne de voisinage (Pev), l’Algérie bénéficiera d’un nouveau soutien financier de 40 millions de dollars de la part de l’UE, dédiés à trois axes de coopération.

Ces trois nouveaux programmes concernent la promotion des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique, les réformes des finances publiques, ainsi que les mesures de soutien à l’accord d’association, indique le Commissaire pour la Politique européenne de voisinage, Johannes Hahn. Ce dernier a appelé l’Algérie à « faire preuve du même niveau d’engagement et de coopération dans la mise en œuvre de ces programmes ».

Depuis sa mise en œuvre en 2005, l’accord d’association a fait perdre à l’Algérie près de 7 milliards de dollars en recettes douanières, l’Algérie étant largement plus importateur qu’exportateur de produits hors hydrocarbures, selon les estimations du gouvernement algérien.


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