France

privés de mosquée, des musulmans prient dans la rue

Entre 1200 et 2000 fidèles ont prié ce vendredi 24 mars, dans la rue, devant la mairie de Clichy-la-Garenne, en banlieue parisienne, rapportent les médias français.

La prière publique a été organisée en protestation contre la fermeture mercredi dernier de la mosquée du centre-ville, où ils se rendaient depuis 2013. Le prêche a été fait au micro, devant la foule des fidèles.  La veille, des prières publiques de moindre ampleur avaient également été organisées. 

La prière a eu lieu dans le calme et sous importante surveillance policière. 

« Nous demandons au maire un lieu digne et une solution définitive pour les musulmans clichois. Restez unis, solidaires et réclamez votre droit dans le calme et loin de tout débordement », a lancé cheikh Abdoulhakim Badaoui, l’un des imams de la mosquée fermée. 

Après la prière, les fidèles ont scandé “rendez-nous la mosquée !” et “on est des Clichois ! »

    | LIRE AUSSI : France : la Justice sauve une mosquée de la démolition

Mercredi à 8h15 du matin, la salle de prière de Clichy-la-Garenne, qui accueillait de 1250 à 5000 fidèles par jour selon les sources, avait été évacuée par la police après une injonction de justice. La mairie, à droite depuis 2015, entend en effet la remplacer par une médiathèque.

La salle avait été louée à l’UAMC sous un “bail précaire” signé par la mairie PS en 2013 et arrivé à échéance en juin 2016. Après un long conflit, l’expulsion des fidèles avait été prononcée en novembre 2016 par le Conseil d’État.

    | LIRE AUSSI : France : plus de 1 000 mosquées ont bénéficié d’une protection des forces de sécurité en 2016

En mai, un nouveau lieu de prière a été inauguré dans la ville, mais l’UAMC le trouve trop excentré et trop petit. 

« Je n’ai pas envie que mes enfants prient entre une décharge et une casse, mais dans le centre-ville, au milieu des autres concitoyens”, a lancé devant les fidèles Marwan Muhammad, directeur du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), selon l’Express. 

“On va continuer à faire ça (la prière de 16h et celle du vendredi dans la rue) jusqu’à ce que le maire trouve une solution digne, qui réponde aux besoins des musulmans”, a annoncé Hamid Kazed, président de l’Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC). “On n’est pas des Français de seconde zone. Moi je suis français, Clichois, musulman et fier de l’être”, a-t-il lancé.