Un baril suspendu à la réunion de l'OPEP



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C'est un petit rebond, mais trop fragile encore. Vendredi, les cours du brut ont gagné quelques cents, sauvant le prix du baril d'une descente au-dessous de la barre des 50 dollars. Depuis le début du mois, c'est la chute lente des cours et cela semble bien inquiéter les producteurs du cartel et leurs partenaires, notamment russe.

Hier après-midi, le WTI valait presque 48 dollars le baril, alors que le brent dépassait le seuil des 50,60, quelques heures avant la clôture des échanges pour un week-end très indécis.

Les investisseurs continuent d'acheter du brut à ce prix, mais prudemment, car ils restent encore à l'écoute des signaux de cette fameuse réunion technique du comité de surveillance de l'OPEP, prévue ce week-end dans la capitale du Koweit.

Car, pour de nombreux analystes, on ne sait rien des intentions de l'OPEP, qui veut encore maintenir la tendance baissière de la production mondiale pour maintenir l'équilibre des prix du brut au-dessus des 50 dollars, mais tout en ayant un œil attentif sur ambitions des compagnies d'extraction de schiste aux Etats unis.

Mais, cette réunion survient à un moment où tout le monde s'interroge sur l'efficacité du dispositif de l'OPEP sur la réduction de la production, et surtout son plan de bataille obtenu aux prix de longues négociations multilatérales avec des partenaires difficiles, non affiliés au cartel.

Car, la surabondance est là. Le monde est inondé de pétrole, et les données récentes sur les réserves américaines inquiètent encore les investisseurs dans le secteur. De plus, des cabinets de consulting notent une nette montée du nombre des puits de schiste, et l'augmentation sensible des stocks mondiaux dans plusieurs pays occidentaux.

On attend des signaux pour savoir si l'OPEP va reconduire son accord de Vienne. Rien ne permet de le dire, même si la volonté du cartel est là pour sauver l'équilibre des prix et du marché ; mais les tendances actuelles n'incitent guère à une prolongation dans les mêmes termes de l'accord de réduction de la production.

Des experts pensent que le marché du pétrole restera encore fragilisé toute l'année et qu'il faudra d'abord des facteurs favorables pour qu'il puisse se raffermir, comme le retour à la croissance dans les pays émergents et la fin de la crise économique au sein des pays industrialisés, notamment en Europe.

Mais une attente pareille sera lourde de conséquences, d'autant qu'elle est longue. Des pays producteurs du cartel ne tiennent plus la cadence et veulent que ces prix dépassent les 60 dollars le baril pour évite la déroute et la faillite. Des pays comme le Venezuela, dont le budget de l'Etat s'est vidé, se cramponnent à cet espoir.

Un cabinet-conseil britannique estime que l'OPEP doit faire un effort dans la baisse de la production, mais que cela comporte des risques majeurs, comme le réveil des producteurs de schiste, qui verraient cela comme un cadeau du ciel.

En attendant cette fameuse réunion technique de l'OPEP, le marché est resté globalement calme, attentif et prudent, en dépit du flot des informations et autres indications sur la hausse record des réserves US.


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