«Une énième provocation !»



...

Devant les membres du conseil national élargi aux cadres du parti, et les têtes de liste de plusieurs wilayas, réunis hier au Village des artistes à Zéralda, la première dame du PT a exprimé son étonnement et ses inquiétudes quant à cette nomination et s’est dite persuadée que le choix de Ould Kaddour est imposé par l’extérieur, plus particulièrement par les Etats-Unis. Quel message veut transmettre le pouvoir en nommant Abdelmoumen Oud Kaddour à la tête de Sonatrach ? Que prépare cette nomination ? Est-ce le retour de Chakib Khelil, l’ancien ministre de l’Energie ? Pourquoi une telle provocation à la veille d’un rendez-vous électoral aussi important ? Toutes ces interrogations sont de la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. Devant les membres du conseil national élargi aux cadres du parti, et les têtes de liste de plusieurs wilayas, réunis hier au Village des artistes à Zéralda, la première dame du PT a exprimé son étonnement et ses inquiétudes quant à cette nomination et s’est dite persuadée que le choix de Ould Kaddour est imposé par l’extérieur, plus particulièrement, par les Etats-Unis. Mme Hanoune a rappelé le passé troublant de Ould Kaddour, un homme déjà condamné et ayant purgé une peine de prison de 26 mois dans la fameuse affaire BRC. Ce manager proche de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil,  a été, s’insurge la secrétaire générale du PT, condamné par la justice pour des faits avérés de «corruption en tant que PDG de Brown and Rooth Condor (BRC)» et aussi pour «divulgation d’informations secrètes». «Est-il possible que cette nomination soit l’œuvre d’une décision algérienne ? Ce n’est pas possible ! Parce que cette nomination ne sert pas les intérêts algériens, mais plutôt américains. Il s’agit là d’une énième provocation», déplore Mme Hanoune qui pense qu’avec ce nouveau directeur général l’on prépare le retour de Chakib Khelil et sa loi sur les hydrocarbures. Pour la secrétaire générale du PT, le pouvoir est mal placé pour tenter de réhabiliter ce personnage dès lors que cette prérogative relève du ressort exclusif de la justice. «Le pouvoir ne peut réhabiliter un homme au passé tumultueux et qui n’a même pas introduit de pourvoi en cassation contre l’arrêt du tribunal», note Louisa Hanoune. Dans son discours, la conférencière est revenue sur le FMI et la Banque mondiale, critiquant ainsi le comportement du gouvernement algérien : «Une délégation du FMI a séjourné récemment en Algérie et a passé au crible nos comptes. Elle a même fait une tournée dans plusieurs ministères, y compris celui de l’Education. Je ne comprends pas en quoi le ministère de l’Education intéresse le FMI. Pourquoi le gouvernement se comporte-t-il comme un bon élève devant cette institution ?» s’interroge la secrétaire générale du PT, pointant du doigt le régime dont la responsabilité dans la situation actuelle du pays est entièrement engagée. Mme Hanoune regrette que l’Algérie soit descendue aussi bas et ce ne sont pas les griefs qui manquent. Elle cite, entre autres scandales, le silence des officiels face aux propos du gouverneur de Sharjah qui prétend que l’indépendance de l’Algérie a été «offerte» par le général de Gaulle à Gamal Abdel Nasser. «Ce régime est un danger pour le pays. Comment peut-on se taire face à ces atteintes ?» interroge Louisa Hanoune qui cite l’autre scandale portant sur la promotion du livre de l’arrière-petite-fille du bachagha Bengana : «Cette fille a été reçue par des responsables du FLN, ainsi que par de hauts cadres de l’Etat. N’est-ce pas là une descente aux enfers ?» Poursuivant ses critiques, la première dame du PT trouve scandaleux qu’aujourd’hui «la banane» est devenue une affaire d’Etat et que l’on spécule autour de ce fruit, alors qu’on ferme les espaces démocratiques, les cafés littéraires et qu’on empêche par là même les citoyens de manifester. Il s’agit  d’une régression inédite. «La situation est grave. Jamais durant la décennie noire, nous n’avons connue pareille situation : délabrement du tissu social et des institutions, code du travail discriminatoire, prédation, corruption, crise morale et politique, politique d’austérité…», souligne Mme Hanoune. C’est pourquoi la campagne électorale, dont elle a donné des «éclairages sur les objectifs politiques», sera axée essentiellement à «défaire» les arguments de ceux qui claironnent que la crise est due «à la chute des prix du pétrole». «Nous allons répondre à ceux qui disent que la crise est la conséquence de la chute des prix du pétrole. La crise est due à la prédation et au siphonnage de l’argent public par les multimilliardaires et les mafias», affirme la secrétaire générale du PT. Notons que les têtes de liste prêteront serment aujourd’hui, comme le veut la tradition du PT.  


Lire la suite sur El Watan.