Le surpoids et l’obésité en passe de devenir un véritable fléau en Algérie



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La crise économique que traverse l’Algérie, conséquence de l’effondrement des cours des hydrocarbures, a entraîné une importante hausse des prix des denrées alimentaires de base, rendant ces produits de moins en moins accessibles pour les portefeuilles les plus défavorisés. Au moment où une crise alimentaire s’installe, la tendance montre paradoxalement que le surpoids et l’obésité pourraient devenir un véritable fléau en Algérie. Reportage.

« La sonnette d’alarme a déjà été tirée »

Au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, la population souffrait beaucoup plus de carences nutritionnelles. En ce temps-là, des politiques ont été mises en place pour palier à cette insuffisance. C’est ainsi que l’État a subventionné des produits alimentaires énergisants, très riches en sucre, qui pouvaient combler ce déficit. Cependant, même si l’Algérie a nettement évolué depuis, ces politiques et les habitudes alimentaires de l’Algérien n’ont connu quant à elles aucune amélioration.

Plusieurs études ont donc été menées depuis et ont démontré l’évolution flagrante du surpoids et de l’obésité en Algérie. « Dans les années 90, l’obésité a atteint 7% de la population. En ce temps-là, la sonnette d’alarme a déjà été tirée. En 2003, l’Algérie a conduit une étude STEPS – enquête de référence développée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – et l’enquête TAHINA, qui ont démontré que le quart de la population était en surpoids », nous explique le Docteur Nadir Djamila, sous-directrice de la Prévention des maladies non-transmissibles et de lutte contre les facteurs de risque au ministère de la Santé.

Ces études ont également montré que le surpoids et l’obésité touchent plus de femmes que d’hommes. En effet, le nombre de femmes obèses ou en surpoids avoisinait les 30% de la population contre 10% pour les hommes. En 2010, une campagne de dépistage de 900.000 personnes a montré que « plus de 60% des femmes et près de 17% des hommes sont en surpoids ou obèses », déplore le Docteur Nadir.

L’addiction au sucre : l’alimentation industrielle mise en cause

Les produits consommés en Algérie sont très sucrés. Au fil des années, les Algériens ont développé une véritable addiction au sucre. «  Le sucre est consommé excessivement en Algérie. D’autant plus qu’il est subventionné par l’État, tout comme la semoule ou encore le pain. Ce sont les aliments les plus accessibles, c’est ce qui fait que le citoyen en abuse », alerte le Docteur Nadir. « Le pain est riche en amidon (sucre complexe), une baguette de pain est l’équivalent de 30 morceaux de sucre » poursuit-elle. Au-delà des aliments de base, les gâteaux, les yaourts ou encore les boissons pour ne citer que ceux-là sont également très sucrés. « Le taux de sucre chez nous est de 180g par litre alors que les normes CODEX (normes alimentaires internationales) disent que ce taux ne devrait pas dépasser les 110g/1L », selon la même source.

Le docteur Lynda Oumnia-Idir est nutritionniste et membre de la World Obesity Federation. Pour elle, les industriels sont dans l’urgence d’une prise de conscience des dangers de l’apport excessif en sucre dans les produits alimentaires. « On n’arrive pas à leur enlever leur sucre (aux  patients) parce qu’il y a une addiction, il y a un besoin de sucre. Ce qui serait vraiment intéressant c’est que les industriels prennent conscience du mal causé par le sucre ajouté. Nous ne diminuerions rien de la saveur si on réduisait de 10 à 20% le taux de sucre dans nos produits ».

Nutritionniste : une profession en plein essor

Les personnes touchées par le surpoids ou l’obésité semblent bouder les centres de proximité et les médecins généralistes. À la recherche de résultats efficaces et rapides, ils se ruent chez les experts et les conseillers en nutrition. Cette profession semble être en expansion ces dernières années.

Docteur Safia Atia est conseillère en nutrition depuis plus de 2 ans. Elle, qui vivait au Danemark, est rentrée en Algérie pour exercer sa profession et apporter le savoir-faire danois. Elle propose des régimes équilibrés et sains, sans privation pour ses patients, mais aussi des thérapies de groupe. « Le plus important dans ce métier c’est de suivre ses patients, leur réapprendre à manger et les encourager à faire plus d’activité », explique-t-elle. « Un conseiller en nutrition doit être psychologue avant tout. Une personne obèse ne doit en aucun cas être livrée à elle-même. Pour ma part, je suis en contact régulier avec mes patients. Même quand je suis en déplacement, je les contacte sur les réseaux sociaux ». Ces techniques semblent fonctionner.

Samia, une patiente rencontrée dans son cabinet nous raconte son histoire. «  Il y a une année, j’étais en surpoids, j’avais atteint les 103 kilos et j’étais au bord de la déprime, c’était un réel handicap », confie-t-elle. Samia suit donc plusieurs régimes mais sans résultat. « Une collègue m’avait proposé de consulter une diététicienne et c’est comme ça que je suis venue Ici.  En 7 mois, j’ai réussi à perdre 37 kilos en suivant un régime équilibré. J’ai dû bannir tout ce qui est trop sucré ou gras. Mais le plus important c’était le suivi, l’avantage de suivre une thérapie c’est d’avoir une personne qui croit en toi et qui t’écoute ».


L´obésité en Algérie par algerie-tsa


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