«Les restrictions n’épousent pas les règles de libre-échange»



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Quel est l’impact des mesures de restriction des importations sur l’industrie agroalimentaire, sachant que ce secteur occupe la première place en matière d’importations ? Il faut rappeler au passage que le secteur de l’industrie agroalimentaire que vous avez cité est la deuxième industrie du pays après celle de l’énergie, d’où l’importance du secteur dans notre économie, mais qui, malheureusement, n’échappe pas aux influences de l’évolution mondiale et du libre-échange. Les pouvoirs publics ont toujours consacré le développement de cette industrie comme priorité stratégique ayant pour objectif suprême la sécurité alimentaire. Mais l’aisance financière que nous avions connue  a orienté notre choix vers l’importation massive des produits alimentaires, au détriment d’un programme de développement de cette industrie agroalimentaire en parallèle  avec l’agriculture, dont elle est tributaire et dépendante. La nouvelle politique de régulation des importations décidée par le gouvernement vise, en plus de la limitation de la facture des importations, la protection de la production nationale, comme deuxième objectif, à travers l’instauration des licences d’importation automatiques et non automatiques. Cela va bien sûr conforter notre industrie agroalimentaire qui a subi les foudres d’une concurrence sévère causant au passage la disparition d’un grand nombre d’entreprises et dissuadant toute volonté d’investir dans ce secteur comme dans le reste de l’économie. Le recours aux barrières non tarifaires, comme le font d’autres pays, pourrait être une solution technique tolérée par nos partenaires, pour protéger la production nationale, sécuriser le consommateur et agir sur la facture des importations, mais pour cela, nous devons avoir une politique de normes propres à nous, avec des laboratoires équipés, accrédités, postés aux frontières pour un contrôle rigoureux. Par ailleurs, il est demandé aux opérateurs de faire un effort dans la maîtrise des paramètres de production pour alimenter dans les meilleures conditions le marché Algérie en qualité souhaitée et en quantité suffisante et de conforter son positionnement, parce que ces restrictions ne seront que conjoncturelles, car elles n’épousent pas les règles de libre-échange que nous avons signées avec nos partenaires. Cela dit, l’importation des intrants destinés à la production, transformation ou à l’export doit bénéficier de toutes les facilitations possibles. Instaurer des quotas à l’importation ne devrait-il pas être suivi par la nécessité d’opter pour des quotas à l’exportation ? Le quota à l’exportation est utilisé pour plutôt des considérations relatives à des politiques stratégiques, permettant de préserver un produit donné pour les besoins du pays ou du marché local. Cela peut être aussi le choix d’une organisation, comme l’OPEP, qui limite les quantités de pétrole exportées pour soutenir les prix. Mais pour le cas de l’Algérie, qui exporte très faiblement, il ne sera pas nécessaire de limiter les exportations, surtout que les quantités sont très faibles et ne vont pas perturber l’approvisionnement de notre marché domestique, on devrait plutôt encourager au maximum cette activité, en accordant une batterie de facilitations et d’incitations à nos opérateurs pour les booster à s’attaquer aux marchés étrangers et développer leur business à l’international. Des participants au Salon  Djazagro ont affiché des appréhensions quant à l’instabilité en matière de réglementation régissant les affaires. Qu’en pensez-vous ? Il est clair que ces derniers temps, la gestion de notre économie est caractérisée par une instabilité sans précédent de notre réglementation qui n’est pas passée inaperçue, ni au niveau national et encore moins au niveau international. Cette instabilité donne l’impression que l’Algérie fonctionne comme un laboratoire d’expérimentation de concepts et d’approches différentes, qui changent selon les humeurs et désirs des puissants du moment, ou bien selon les influences venues d’ailleurs. Cette situation a mis nos opérateurs et investisseurs nationaux au même titre que nos partenaires étrangers en mode pause, en attendant plus de visibilité et une meilleure compréhension de ce qui se fait sur le plan économique qui s’apparente très souvent à de l’amateurisme et à du bricolage. La stabilité de la réglementation et des lois est une nécessité économique. D’ailleurs… un nouveau modèle économique vient de voir le jour.


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