Nazim Zouioueche

“On aurait dû commencer à développer l’énergie solaire il y a déjà quelques années”



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ENTRETIEN. Nazim Zouioueche est un ancien PDG de Sonatrach et expert pétrolier.

Pour le ministre de l’Énergie Nourddine Bouterfa, le gaz de schiste n’est plus une priorité pour l’Algérie. Avant, il disait que c’était une priorité. Comment expliquez-vous ce changement de position ?

C’est une façon de dire que le gaz de schiste n’est pas à l’ordre du jour actuellement. Nous avons besoin de plus de travaux et de plus d’études pour passer à la phase de l’exploitation. Je pense qu’il y a deux ou trois ans, on a été trop vite en besogne et on ne s’est pas rendu compte des inconvénients surtout en termes de coût.

L’énergie solaire peut-elle constituer une alternative ?

Tout ce qui est possible pour produire de l’électricité est une alternative surtout avec la croissance de la demande en électricité. Il est impératif de trouver des solutions pour pouvoir faire face à cette croissance, sans pour cela hypothéquer toutes nos réserves de gaz. Or aujourd’hui, les énergies renouvelables deviennent une réalité qui est en train de prendre place dans le monde entier. L’Algérie est très bien dotée en énergie renouvelable, en particulier en solaire, c’est tout à fait normal de mettre l’accent sur ces énergies.

Est-ce que l’Algérie peut se passer du gaz de schiste ?

Pour l’instant nous avons encore nos réserves de gaz conventionnel. Quand nous aurons bien étudié les choses et les coûts, l’Algérie peut aussi envisager de développer le schiste. Mais il est préférable aujourd’hui de développer le solaire qui a probablement un coût inférieur au gaz de schiste.

Le changement de position de Bouterfa sur le gaz de schiste est-il dû aussi à la baisse des cours du pétrole ?

C’est certain. Mais même si le prix du baril était encore à un seuil élevé, le gaz de schiste serait encore trop cher pour l’Algérie. On aurait dû commencer à développer l’énergie solaire il y a déjà quelques années parce que c’est devenu une urgence dans le monde entier.

Peut-on envisager un retour à un baril à 30 dollars ?

Pour l’instant, le baril se promène entre 50 et 55 dollars. Les prix peuvent reculer s’il n’y a pas un renouvellement de l’accord des pays Opep et non Opep ou si d’autres événements interviennent. Mais je pense que si les choses restent en l’état actuel, les prix vont stagner à cette fourchette.

Un baril à 70 dollars dans un avenir proche est-il possible ?

C’est possible, on n’a pas beaucoup investi dans les recherches. Il est possible qu’il ait un recul de l’offre par rapport à la demande.


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