Saïd Sadi accuse une partie de la presse écrite privée d’être l’otage d’un clan



...

Saïd Sadi a répondu, dans la soirée de samedi dans un message posté sur sa page Facebook, aux attaques d’un éditorialiste d’El Watan après ses propos sur la presse privée tenus dans un entretien à TSA.

Dans cet entretien diffusé en direct sur TSA dimanche 23 avril, l’ancien président du RCD, a critiqué la méthode adoptée par le gouvernement Hamrouche qui consistait à « polluer la scène politique » et médiatique.

« On ne paie pas les journalistes durant deux ans, c’est une manière de les asservir, de les aligner, de les conditionner et de leur enlever toute capacité d’esprit critique », a-t-il souligné.

| LIRE AUSSI : 

Le lendemain, l’un des fondateurs d’El Watan, Ali Bahmane, s’est fendu d’un éditorial où il se demande d’emblée « pourquoi Saïd Sadi ressort une histoire vieille de 27 années ayant trait à l’argent public, ayant servi au démarrage de la presse indépendante ». Étrangement, Ali Bahmane n’a pas cité où Saïd Sadi a tenu ses propos.

« Il y eut un moment où Saïd Sadi, qui avait intégré le RCD dans le gouvernement Bouteflika, avait reproché aux médias – Lettre à mes amis de la presse – leurs critiques du régime », avait encore lancé l’auteur de l’édito.

« Après une émission consacrée à mon dernier livre dédié à Chérif Kheddam, M. Bahmane, chroniqueur au quotidien El Watan, me reproche d’avoir répondu à une question de deux jeunes de ses confrères portant sur les conditions et les conséquences de l’ouverture médiatique et du pluralisme politique ayant suivi la tragédie d’octobre 1988 », a lancé Saïd Sadi.

« Sûr de son bon droit, il me suggère de me contenter d’écrire sur l’histoire et la culture, avant de m’inviter à ‘la retenue’ quand il s’agit de choses sérieuses. L’injonction n’est pas nouvelle et il y a un consensus systémique sur le sujet : les centres où se décide notre destin sont une chasse gardée ; ils ont leurs règles, leurs niches et leurs parrains », a-t-il ajouté.

Saïd Sadi dit avoir choisi de répondre à deux attaques qu’il qualifie « d’insidieuses ». Celles-ci « outre qu’elles égarent un peu plus le débat, participent d’une tactique médiatique, séquelle de la pensée unique, qui abuse d’une position dominante ou hégémonique pour, délibérément, falsifier les faits et délivrer un message dont l’objectif n’est jamais d’informer mais d’imposer un discours partisan tout en refusant à l’autre le droit de s’exprimer et, le cas échéant, d’apporter la contradiction ».

Saïd Sadi revient sur la participation du RCD au gouvernement qui a duré moins d’une année. « En 1999, et après des semaines de négociations, le RCD arrache, entre autres, le principe de l’installation solennelle et publique des commissions des réformes de l’école, de la justice et de l’État. C’est la première et la dernière fois qu’un Exécutif sera constitué sur la base d’un programme résultant d’un compromis débattu par des parties distinctes », a-t-il rappelé.

Le parti intègre alors le gouvernement avant de le quitter moins d’une année plus tard « dans des conditions éthiques et politiques sans équivalent dans l’histoire de l’Algérie indépendante », selon lui. « On peut estimer ces acquis substantiels ou insuffisants et apprécier ou critiquer cette initiative, mais la présenter au lecteur comme un ralliement avec armes et bagages s’appelle de la désinformation », a-t-il lâché.

Sadi Sadi ne mâche pas ses mots et accuse une partie de la presse privée d’être l’otage d’un clan. « Gageons qu’une autre opération, même exécutée dans des termes moins équilibrés, aurait été saluée si elle avait profité au clan qui a pris en otage l’autonomie intellectuelle d’une partie de la presse écrite privée », assène l’ancien président du RCD, qui regrette que « peu, très peu de journalistes avaient analysé notre décision avec le recul qu’appelait une scène nationale en pleine effervescence ». « Les plus magnanimes prédisaient une dilution de ‘naïfs’, les autres, majoritaires, condamnaient à priori l’outrecuidance d’opposants qui ont osé sortir de la fonction d’accessoires décoratifs de la vie publique et du jeu de rôle auquel ils étaient affectés », a-t-il rappelé.

Dans sa réponse, il a assuré que « cet aveuglement réduisant l’engagement politique à un alignement devant s’abriter derrière l’un ou l’autre des clans qui peuplent un carcan inamovible m’avait interpellé intellectuellement et profondément préoccupé politiquement ».

Saïd Sadi affirme avoir pris alors son stylo pour avertir sur les « risques que faisait peser sur le pays en général et sur les médias en particulier cette information borgne et pendulaire captive des clans auxquels certains professionnels se sont persuadés qu’ils doivent leur existence ».

« Le style allusif et tendancieux utilisé pour évoquer cette missive (Lettre à mes amis de la presse, NDLR) est typique de la tentation de fabriquer l’opinion du citoyen au lieu de l’aider à façonner son libre arbitre. Le lecteur trouvera ici l’intégralité de la lettre écrite il y a maintenant dix-sept ans de cela et dont je ne renie aucun mot », a souligné Sadi Sadi qui dit avoir bien aimé « être démenti sur les funestes évolutions appréhendées alors et dans lesquelles macère aujourd’hui les titres privés où le pire submerge chaque jour un peu plus le meilleur ».

« J’ai bien tenté de convaincre mes interviewers de ne pas aborder un sujet aussi délicat dans une émission consacrée à un artiste qui, lui, a su préserver son autonomie intellectuelle et son éthique professionnelle dans un univers de compromissions et de renoncement. En vain. Devant tant d’insistance et de détermination à briser un tabou mutilant, je doute que l’omerta qui a, jusque-là, imposé ce déni empêche les jeunes journalistes de vivre enfin leur ‘aventure intellectuelle’ ».

« Ne serait-ce que parce qu’elle a permis de révéler au grand jour l’irrépressible volonté d’émancipation des nouvelles générations de ses confrères, l’invective de M. Bahmane a déjà eu son utilité », a conclu Sadi Sadi.

Saïd Sadi accuse une partie de la presse écrite privée d’être l’otage d’un clan


Lire la suite sur Tout sur l'Algérie.

Publier des annonces gratuites

Autres sites

Sciencedz.net : le site des sciences
Le site des sciences en Algérie


Vous cherchez un emploi? Essayer la recherche d'emploi en Algérie
Babalweb Annonces Babalweb Annonces
Petites annonces gratuites