Se dirige-t-on vers un cabinet de technocrates ?



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Abdelmadjid Tebboune prendra officiellement aujourd'hui ses fonctions lors d`une cérémonie de passation de pouvoirs avec son prédécesseur, Abdelmalek Sellal.


Abdelmalek Sellal a présenté hier sa démission et celle de son gouvernement au président Bouteflika, qui l'a acceptée. Le chef de l'Etat a chargé le ministre de l'Habitat, de la Ville et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, de former un nouveau gouvernement avant la fin du mois de mai.


Alors qu'on s'attendait que soit reconduit Abdelmalek Sellal ou à tout le moins le retour de Ahmed Ouyahia à la tête de l'Exécutif, le président Bouteflika a pris tout le monde à contrepied en nommant Abdemadjid Tebboune Premier ministre, le sixième de l'ère Bouteflika.


Rien ne laissait prévoir que Sellal allait céder sa place dès lors qu'il continuait, sur instruction du président Bouteflika, à mener les négociations avec les différentes formations politiques en vue de former un nouveau gouvernement.


Pourtant, un communiqué de la présidence de la République, publié hier, vient mettre fin à cette situation. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé mercredi à la nomination de M. Abdelmadjid Tebboune au poste de Premier ministre en remplacement de M. Abdelmalek Sellal, a annoncé la présidence de la République dans un communiqué.


A la suite de la proclamation par le Conseil constitutionnel des résultats définitifs des élections législatives et de l'installation de la huitième législature de l'Assemblée populaire nationale, M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre, a présenté ce jour à son excellence M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, sa démission et celle du gouvernement a précisé le communiqué de la Présidence de la République.


Le président de la République a félicité M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre sortant et les membres du gouvernement pour le travail qu'ils ont accompli, a souligné la même source. Conformément à l'article 91, alinéa 5 de la Constitution, le président de la République a, après consultation de la majorité parlementaire, nommé M. Abdelmadjid Tebboune Premier ministre, a indiqué le communiqué.


Le chef de l'Etat a également chargé les membres du gouvernement démissionnaire de vaquer aux affaires courantes de leurs secteurs respectifs en attendant la nomination du gouvernement, a souligné la même source.


Le président Bouteflika a donc scrupuleusement respecté les termes de la Constitution qui précise que le Premier ministre doit être issu de la majorité parlementaire. Selon le communiqué, le chef de l'Etat a consulté le SG du FLN, sorti vainqueur de cette élection, pour arrêter sa décision.


L'ex-parti unique voit donc son vœu exaucé. Cette revendication a été portée par l'ex-SG, Amar Saâdani. Abdelmadjid Tebboune qui appartient à cette formation politique, est donc chargé de former un nouveau gouvernement avec trois autres partis politiques le RND, le MPA et l'ANR. Le MSP, approché pour intégrer le nouveau gouvernement, a refusé. Quant au parti El Moustakbal de Abdelaziz Belaïd, il n'a pas encore pris sa décision.


Le communiqué de la Présidence n'a pas précisé si le nouveau Premier ministre est chargé de composer son gouvernement. Il devra donc former son équipe gouvernementale en veillant strictement aux équilibres appliqués jusque-là. Si auparavant la majorité des ministres étaient issus de partis politiques, quelques-uns en revanche seront désignés par le chef de l'Etat parmi les personnalités les plus en vue.


Doit-on s'attendre à un gouvernement composé pour moitié de ministres politiques et pour l'autre moitié de technocrates ? Car la thèse la plus plausible qui circule en ce moment penche pour la désignation d'un gouvernement de technocrates.


De nouvelles têtes vont faire leur entrée au gouvernement. Une dizaine de ministres vont devoir quitter leurs postes. Mais certains sont assurés de garder encore leur portefeuille à l'instar de Ramtane Lamamra, Abdelkader Messahel, Tayeb Louh, Bedoui, Benghabrit, Boutarfa, le vice-ministre de la Défense le général major Ahmed Gaid Salah.


Des chantiers importants attendent le nouvel Exécutif, dont celui de l'application du nouveau modèle économique mis en branle il y a² peu de temps, ou encore la rationalisation² des dépenses budgétaires pour faire face à une crise de liquidités et de rentrée de devises en raison de la baisse du prix du pétrole.


En effet, la Loi de finances 2018, en préparation, risque encore de plomber le pouvoir d'achat des citoyens selon le mémorandum du ministère des Finances adressé aux départements ministériels, dont des extraits ont été révélés par la presse.


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