«La reconduction de l’Accord de l’Opep va rééquilibrer le marché»



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- Les pays membres de l’Opep et les producteurs non Opep se réunissent aujourd’hui à Vienne. Pensez-vous que l’idée de reconduire de 9 mois les accords de limitation de la production soit de nature à permettre un rééquilibrage rapide du marché ? Il faut dire que l’Accord conclu à Alger est perçu surtout en termes d’élimination des stocks de pétrole excédentaires qui se sont accumulés au cours des années 2014/2016 à cause de la surproduction de l’Opep, notamment celle de l’Arabie Saoudite. Si l’Opep reconduit l’Accord pour 9 mois, jusqu’à fin 2018, il n’y a aucun doute que le marché va se rééquilibrer au niveau de l’offre et de la demande, en donnant même lieu à un déficit qui va provoquer une accélération du niveau des stockages dans le monde. Et donc, probablement d’ici à fin mars 2018, les stocks excédentaires auront fortement diminué dans le monde et contribueront, ainsi, à un assainissement du marché du fait que ces stocks pèsent actuellement sur les prix du pétrole. - Peut-on s’attendre à une adhésion de nouveaux producteurs aux accords ? On parle de la contribution du Nigeria et de la Libye qui sont exempts des accords de limitation de la production... Il n’est pas prévu, à ce stade, que la Libye et le Nigeria intègrent les accords de limitation de production de l’Opep. Je ne sais pas si une décision surprise sera prise en ce sens, aujourd’hui, à Vienne. Mais ce qui intéresse davantage les gens, c’est de savoir si l’Iran va intégrer les Accords de l’Opep, car, au terme des accords de production qui viennent à échéance le 30 juin prochain, l’Iran a été autorisé à augmenter sa production d’environ 90 000 barils/jour, pour rattraper le temps perdu à cause des sanctions internationales. Il s’agit donc de savoir si l’Iran va limiter à son tour sa production et rejoindre les autres pays membres de l’Opep. En termes de volume, l’impact ne sera pas énorme, parce que l’Iran a du mal à augmenter sa production pétrolière, mais ça sera tout de même un signal complémentaire de cohésion au sein de l’Opep dont le marché tiendra compte. - La production américaine de schiste semble carburer à plein régime. Peut-on s’attendre à un retour à la situation d’avant-juin 2014 où les prix ont été fortement impactés par cette production ? Si l’Opep décide de reconduire pour 9 mois ses accords de limitation de production, elle va offrir un cadeau en or aux producteurs de schiste américains qui vont profiter de deux visibilités exceptionnelles. La première est celle de la durée, en ce sens que c’est pour la première fois que l’Opep va s’engager pour l’offre sur 9 mois, alors que traditionnellement elle s’engageait sur une période de 6 mois. Deuxièmement, étant donné que l’Opep a donné la preuve de la très grande discipline en matière de production au premier semestre 2017, on peut s’attendre à une discipline identique pour les 9 mois à venir, ce qui va donner aux producteurs de schiste américains et au marché international une visibilité exceptionnelle, notamment en termes de volume de son offre. Les producteurs de schiste vont très certainement profiter de cette occasion pour accélérer le développement de leurs réserves. Je pense que dans les mois à venir, nous allons assister à des révisions à la hausse des productions prévues de schiste américain. - Qu’est-ce qui fait croire aux observateurs que l’Opep va inévitablement reconduire son accord ? L’accord va être reconduit parce que les deux principaux producteurs, en l’occurrence l’Arabie Saoudite et la Russie, ont besoin d’argent. L’Arabie Saoudite a complètement tourné le dos à la politique de parts de marché qu’elle a pratiqué sous son ancien ministre, Ali Al Naïmi. Le royaume souhaite maintenant une augmentation des prix du pétrole, d’abord parce que sa population ne supporte pas une politique d’austérité économique, et on a vu récemment que Riyad a dû rétablir les salaires accordés aux fonctionnaires, y compris au sein de l’armée. Il faut rappeler, ensuite, que l’Arabie Saoudite vient de prendre des engagements financiers très importants à l’égard des Etats-Unis, lors de la dernière visite de Donald Trump, et ces engagements ne peuvent être tenus que par une hausse des prix du pétrole. Quant à la Russie, après deux années de récession économique, en 2015 et 2016, le pays espère amorcer une croissance économique en 2017, et ne veut surtout pas remettre en cause cette croissance par une baisse des prix du pétrole.


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