Entre l'urgence des reconversions et l'étroitesse des marges de manœuvre



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Il faudra attendre la rentrée parlementaire en septembre prochain pour avoir une idée sur le plan d'action du nouveau Premier ministre Abdelmadjid Tebboune. Bien que certains observateurs pensent que ce gouvernement est un cabinet de continuité, voire de transition jusqu'à la présidentielle de 2019, pour des soucis de stabilité politique et de cohérence, voire de discipline gouvernementale, il est clair que Tebboune a d'ores et déjà tracé les grandes lignes de sa feuille de route, espérant imposer des priorités et des urgences à son staff.

Au terme de sa prise de fonction officielle, lors d'une cérémonie de passation des pouvoirs avec son prédécesseur, Abdelmalek Sellal, le nouveau locataire à la Primature a affirmé qu'une « reconversion économique est nécessaire et urgente » et que cela sera la priorité de sa nouvelle équipe.

Il a affirmé que cette reconversion devrait faire en sorte que l'Algérie ne dépende plus de fluctuations des prix des hydrocarbures. Il s'agit, a-t-il poursuivi, de construire une économie « plus saine et plus équilibrée », dans laquelle le secteur privé aura « toute sa place, peut-être même une place prioritaire, avec toute la régulation et le contrôle que doit faire le gouvernement ».

Sans citer expressément le fameux concept de « nouveau modèle économique » cher à Sellal, Tebboune a souligné qu'il va continuer la mission initiée par son prédécesseur, avec les mêmes priorités qu'a fixées le président de la République, qui sont l'éradication totale de la crise du logement, des bidonvilles, l'achèvement de son programme de logement, l'éducation et la santé.

Reconnaissant que le pays connaissait des « difficultés financières » mais pas de blocages, le Premier ministre a relevé qu'il y avait des « réorientations de certaines ressources financières au profit des priorités tracées par Abdelaziz Bouteflika ».

Mais avec des marges de manœuvre aussi étroites, il y a lieu de s'interroger sur la capacité de Tebboune à réaliser cette reconversion de notre économie en si peu de temps. De plus, il entame sa mission dans une conjoncture difficile, voire défavorable, avec une nouvelle baisse conséquente du prix du baril et la montée en puissance des revendications sociales. Quels sont les leviers sur lesquels Tebboune va orienter sa gestion des affaires de l'Etat ?

Une loi de finances pour 2018 plus restrictives ? Un ultra protectionnisme pour une durée courte de notre économie ? Un durcissement ou à la limite une rigueur dans l'application de la loi et la réglementation dans le secteur commercial afin de juguler les foyers inflationnistes et les sources de la spéculation ? On n'en sait pas plus, d'autant que la nouvelle équipe gouvernementale ne semble pas avoir des couleurs politiques marquées ou des « idéologies » ou doctrines économiques susceptibles d'éclairer nos lanternes.

Les nouveaux ministres sont des technocrates, beaucoup plus enclins à redonner des souffles aux secteurs mal en point. Cependant, on aura compris que le nouveau Premier ministre est venu pour « fouetter » davantage les secteurs du BTPH, pour relancer des projets à l'arrêt et en souffrance, véritable moteur de croissance dans le contexte économique actuel.

Des projets qui sont surtout des programmes et des promesses de Bouteflika. C'est d'ailleurs, un défi que Tebboune s'est engagé à relever, quand il dira juste après sa prise fonction, avant-hier, que le programme AADL 2 sera réceptionné vers la fin de l'année 2018. Soit à trois mois de a prochaine présidentielle.


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