À Genève, des syndicalistes algériens accusent 

« Pour avoir dénoncé la corruption au sein de [la Sonelgaz], j’ai été licencié »



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Trois dirigeants syndicalistes algériens ont accusé ce mardi à Genève (Suisse) le gouvernement de bafouer les droits des travailleurs, à l’occasion de la 106e session de la Conférence internationale du travail, rapporte Le Point.

« 2017 est une année noire pour les travailleurs algériens. Ils sont victimes de lois de plus en plus répressives, scélérates. Le pouvoir algérien remet en cause tous les acquis. Très fréquemment, les salaires ne sont pas versés certains mois », a notamment dénoncé ce mardi Yamina Maghraoui, présidente du comité des femmes du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap).

Mme Maghraoui était accompagnée de deux autres syndicalistes Nabil Driouche et Rachid Malaoui, avec pour objectif de dénoncer les violations des droits de l’Homme en Algérie. Dans ce cadre, des plaintes ont été déposées à l’Organisation internationale du travail (OIT) ainsi qu’au Conseil des droits de l’Homme, deux organes du système des Nations unies siégeant à Genève. La conférence des trois dirigeants syndicaux en colère a été diffusée en intégralité sur Internet par le Club Suisse de la Presse, regroupement de 19 médias et 55 membres collectifs suisses.

« Pour avoir dénoncé la corruption au sein de [la Sonelgaz], j’ai été licencié il y a trois ans et condamné à deux reprises à six mois de prison. On a déposé 26 plaintes pénales contre moi. Même mes parents ont changé d’adresse pour échapper au harcèlement de la police », a affirmé Nabil Driouche, responsable du Syndicat national des travailleurs de l’électricité et du gaz, non reconnu par le gouvernement. « Chaque fois que nous déposons une plainte auprès de l’Organisation internationale du travail, une répression farouche s’abat sur nous. Mais nous continuons notre lutte. Il y va de notre dignité », a ajouté le responsable.

« Nous ne sommes pas dans un État démocratique, mais dans une dictature. Il n’y a pas d’indépendance de la justice. Pour se maintenir au pouvoir, le régime se montre de plus en plus dur et de plus en plus agressif. Mais plus encore que la rue, il redoute que l’on égratigne son image à l’étranger », a pour sa part déclaré Rachid Malaoui, à la tête de la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA), syndicat non reconnu également par le pouvoir.


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