Les raisons de l’austérité…



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Le programme économique du nouveau gouvernement, dont le contenu a été dévoilé avant-hier, marque un tournant décisif vers la mise en place d’une politique budgétaire pluriannuelle, clairement ancrée sur la rigueur financière et l’austérité. Si l’Etat s’engage politiquement à préserver encore l’essentiel de son action sociale, qui pèse pour quelque 24% de son budget, il n’entreprend pas moins de grignoter progressivement les revenus des ménages pour renflouer un tant soit peu ses caisses. Remise en cause du système des subventions généralisées, taxations graduelles de certaines consommations, dont surtout l’énergie et le rehaussement d’impôts prélevés à la source constituent en effet autant de mesures désormais injectées à petites doses à travers les lois des finances et qui à la longue finiront par réduire considérablement l’envergure des transferts sociaux et des différents dispositifs publics de soutiens aux prix. Plus qu’une véritable stratégie d’ajustement et de rationalisation budgétaire réfléchie, le plan d’action du gouvernement s’apparente surtout à une réaction pour ainsi dire «épidermique» face à un contexte de crise qui s’avère à la fois durable et aiguë et où l’Etat n’a guère d’alternative crédible pour compenser le tarissement rapide de ses ressources budgétaires, issues pour l’essentiel de la rente pétrolière. Conséquence à la fois de la très mauvaise gestion des excédents accumulés durant les années 2000 où le baril de Brent valait plus de 100 dollars, mais aussi des pratiques néfastes de surévaluation de projets publics, de gabegie et même de corruption, la crise financière actuelle et l’austérité qui commence à l’accompagner se posent désormais comme une fatalité à laquelle le gouvernement est appelé à faire face dans l’urgence, avec une marge de manœuvre qui se rétrécit à vue d’œil. C’est ainsi qu’au plan des équilibres extérieurs, le matelas des réserves de change, qui cumulait à près de 200 milliards de dollars avant la crise pétrolière, a chuté de près de la moitié en l’espace d’à peine trois années de chute des prix du Brent, remettant ainsi en cause la solvabilité du pays, la marge de couverture de ses importations et même le pouvoir d’achat de sa monnaie, indexée sur ses fragiles fondamentaux. Plus révélateur encore de l’étroitesse de la marge dont dispose encore le gouvernement et de sa promptitude à emprunter rapidement la voie de l’austérité, la fin de la fameuse gymnastique budgétaire à laquelle il s’adonnait inconsidérément par le passé en s’autorisant des déficits colossaux qu’il finançait par la suite via le Fonds de régulation des recettes (FRR). Alimentée par les excédents généreux de la fiscalité pétrolière, cette fameuse cagnotte, souvent qualifiée de caisse noire du temps où le pays se vantait encore d’être riche, n’est aujourd’hui plus qu’une simple coquille vide, mise en veille en attendant un hypothétique revirement de conjoncture. Evalués à plus de 1000 milliards de dinars à fin 2016, les avoirs du FRR auquel il n’y avait déjà plus de plus-values à injecter devaient être amputés une dernière fois de plus de 940 milliards de dinars pour financer le déficit de l’exercice en cours, tel que prévu dans la loi des finances en vigueur. Complètement asséché ou presque, ce fonds n’offre donc plus aucune possibilité de financement des déficits, et ce, dès le prochain exercice… Sevré de la recette, autrefois généreuse, de la fiscalité pétrolière et privé de la latitude de recourir librement au FRR pour couvrir ses déficits, l’Exécutif réoriente désormais sa politique vers un accroissement progressif de la pression fiscale et une rationalisation graduelle de la dépense publique. Le virage vers l’austérité ne fait pourtant qu’être amorcé…  


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