COUP D’ETAT AU PALAIS ROYAL SAOUDIEN

Le fils du roi Salmane propulsé prince héritier



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Le roi Salmane d'Arabie saoudite a propulsé mercredi son jeune fils Mohammed prince héritier, confirmant son ascension fulgurante dans un contexte de crise ouverte avec le Qatar et d'enlisement du conflit au Yémen. Selon un décret royal, le souverain a évincé son neveu le prince héritier Mohammed ben Nayef, 57 ans, pour le remplacer par son fils âgé de 31 ans. Il a ainsi confirmé une volonté d'ouvrir à la deuxième génération de la dynastie Al-Saoud les portes du pouvoir suprême dans ce pays ultraconservateur du Golfe et première puissance pétrolière mondiale. Ministre de la Défense depuis deux ans, le prince Mohammed, qui vient aussi d'être nommé vice-Premier ministre, est devenu l'homme fort du pays après l'accession de son père au trône en janvier 2015.  En revanche, le prince Mohammed ben Nayef a été évincé de toutes ses fonctions -prince héritier, vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur. Il a été remplacé à l'Intérieur par le prince Abdel Aziz ben Saoud. Pour l'analyste Riad Kahwaji, la décision de nommer le nouveau prince héritier "était attendue depuis longtemps" et est plus motivée par des facteurs internes que par des facteurs de politique étrangère.

‘’Confiance, soutien’’     
La famille royale a dû sentir que "le prince Mohammed a acquis assez de confiance et de soutien pour assumer" sa nouvelle charge, a souligné M. Kahwaji à l'AFP. Selon un haut responsable saoudien, l'ancien prince héritier a cautionné la nomination de son successeur dans une lettre écrite au roi. La télévision d'Etat a diffusé des images montrant les deux hommes s'embrasser à la suite de l'annonce. "Je vais me reposer maintenant. Que Dieu t'aide", a lancé le prince Mohammed ben Nayef, auquel son successeur lui a répondu: "Que Dieu vous aide. Je ne me passerai jamais de vos conseils". Le très influent comité des grands oulémas saoudien a salué un "bon choix" du roi Salmane, alors que la Bourse saoudienne a bondi de plus de 4% à l'ouverture. Plusieurs chefs d'Etat arabes ont félicité le nouveau prince héritier. Le souverain saoudien a invité les membres de la famille royale, les responsables et les citoyens à venir mercredi soir dans son palais de la Mecque (ouest), pour faire allégeance au nouveau prince héritier. Ailleurs, les autorités ont demandé aux Saoudiens de le faire auprès des princes des différentes régions. Ayant la réputation d'un réformateur, Mohammed ben Salmane est aussi conseiller spécial du souverain et, surtout, il préside le Conseil des affaires économiques et de développement, organe qui supervise Saudi Aramco, la première compagnie productrice de pétrole au monde. Sa nomination "suscite l'espoir et donne confiance en l'avenir du pays", a dit un homme d'affaires saoudien, Salmane al-Assemi, 33 ans, en rappelant qu'il était l'inspirateur d'un vaste programme de réformes économiques.

Coup de jeune
"Tout le monde va lui faire allégeance", a renchéri un autre Saoudien, Khaled al-Moutaïri, en saluant le coup de jeune représenté par cette nomination dans un pays qui a toujours été dirigé par de vieux rois. Le roi Salmane a décidé à l'occasion de rétablir, avec effet rétroactif, toutes les primes et avantages supprimés aux fonctionnaires depuis près d'un an dans la cadre d'un programme d'austérité. La nomination du prince Mohammed a été approuvée par 31 des 34 membres du "Conseil d'allégeance", chargé de régler les successions, selon les médias d'Etat. L'instance a été revigorée par le roi Abdallah, disparu en 2015, pour éviter les conflits lors des successions entre les fils vieillissants du roi Abdel Aziz ben Saoud, fondateur du royaume. Avec la précédente nomination de Mohammed ben Nayef, le roi Salmane, 81 ans, avait déjà modifié l'ordre de succession, jusque-là réservé aux fils directs du fondateur du royaume pour l'élargir aux petits-fils de ce dernier. Ce développement intervient sur fond d'une profonde crise dans le Golfe, après la rupture le 5 juin par l'Arabie saoudite et plusieurs de ses alliés des liens avec le Qatar accusé de soutenir "le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran chiite, rival régional du royaume saoudien. La mise au ban du Qatar, associant les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte, met en avant le nouveau prince héritier, appelé à contribuer à la gestion de cette crise inédite. En tant que ministre de la Défense, le prince Mohammed supervise déjà le dossier de la guerre au Yémen, qui s'enlise plus de deux ans après l'intervention d'une coalition arabe sous commandement saoudien. Ryad appuie le président Abd Rabbo Mansour Hadi face aux rebelles chiites soutenus par l'Iran. Régi par une version rigoriste de l'islam, le royaume impose de nombreuses restrictions aux femmes qui ne sont pas autorisées à conduire et est accusé de violations des droits de l'Homme par des ONG internationales.

Qui est Mohammed Ben Salman ?
Jusqu’alors vice-prince héritier, Mohammed Ben Salman, surnommé « MBS » dans les milieux diplomatiques, devient également vice-premier ministre, tout en conservant son portefeuille de la défense. Ce spectaculaire remaniement est l’aboutissement logique de la montée en puissance, depuis deux ans, de MBS dans l’appareil d’Etat saoudien. En plus de ses attributions dans le domaine militaire, qui l’ont conduit à lancer la guerre au Yémen, le jeune trentenaire a la haute main sur les affaires diplomatiques et économiques les plus sensibles. Il est notamment à l’origine d’un vaste plan de réformes, Vision 2030, destiné à rompre la dépendance du pays au pétrole et à desserrer l’emprise des religieux sur la société. La réorganisation de la succession royale consacre la marginalisation définitive de Mohammed Ben Nayef, dit « MBN », le « monsieur contre-terrorisme » du royaume, qui s’est montré incapable de résister à l’ascension de l’impétueux MBS. Au ministère de l’intérieur, il est remplacé par un jeune prince peu connu, Abdel Aziz Ben Saoud Ben Nayef, lointain parent du prince Nayef, qui a lui même détenu ce portefeuille pendant de nombreuses années.

‘’Princes frustrés’’
Ce changement dans un ministère aussi important, dont Mohammed Ben Nayef avait fait son fief, lève le dernier obstacle sur le chemin de MBS. La confiance semble-t-il absolue que lui voue le roi, âgé de 81 ans et diminué physiquement, fait que ce jeune trentenaire, que personne ou presque ne connaissait il y a trois ans, dispose désormais, de facto, des pleins pouvoirs...

 


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