Le bras de fer Tebboune – patronat, un avant-goût de la bataille pour 2019



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L’UGTA, Union générale des travailleurs algériens, ex-syndicat unique, s’est curieusement alliée à des organisations patronales pour constituer un front contre le nouveau Premier ministre. Abdelmadjid Tebboune est « accusé » d’avoir commis « un geste » inélégant à l’égard de l’homme d’affaires Ali Haddad.

Le patron du Forum des chefs d’entreprises (FCE) a été prié, samedi 15 juillet, de quitter la salle de l’École supérieure de la sécurité sociale à Alger où devait se ternir une cérémonie officielle en présence du Premier ministre.

Les organisations patronales et la Centrale syndicale ont attendu quatre jours avant de réagir, croyant à l’existence d’« une bourde protocolaire » du Premier ministère ou à « une erreur ». Mais, les mises en demeure sérieuses adressées à l’ETRHB, le groupe de Ali Haddad, pour achever plusieurs projets ont fait comprendre à tout le monde que le « geste » de Tebboune n’était pas gratuit. Il semble s’inscrire dans une stratégie et une politique bien définie. D’ailleurs, quatre jours se sont écoulés entre l’affront subi par Haddad et le communiqué des organisations patronales et de l’UGTA, sans que ni le Premier ministère ni la présidence ne semble avoir cherché à avoir un canal de dialogue et d’apaisement.

La première alerte a été lancée au Parlement, fin juin 2017, par le Premier ministre lorsqu’il a déclaré qu’il fallait séparer entre « le pouvoir politique » et « le pouvoir de l’argent ». Cette idée a été évoquée, en mai 2016, par Amar Saâdani, alors secrétaire général du FLN, pour attaquer l’homme d’affaires Issad Rebrab. « Si Rebrab mélange la politique et l’argent, il perdra l’argent », avait alors menacé le patron du FLN.

Un avertissement

Cette fois, la cible est Ali Haddad et, par extension, tous les autres hommes d’affaires, tentés par la politique d’une manière ou d’une autre. Hier mercredi, le Premier ministère a rappelé que la séparation entre « le pouvoir politique » et « le pouvoir de l’argent » est consacrée dans le Plan d’action du gouvernement, avalisé par le président de la République et adopté par le Parlement. Donc, il ne s’agit pas d’une saute d’humeur ou une nervosité passagère d’Abdelmadjid Tebboune, mais d’un choix politique assumé.

Le « rappel » des services du Premier ministère sonne comme un avertissement à ceux qui veulent remettre en cause les décisions ayant obtenu l’accord du chef de l’État, « seule source de légitimité », est-il rappelé dans la même note. Autrement dit, la sortie d’Ali Hadad et de Sidi Said est désormais perçue comme « une attaque » contre Abdelaziz Bouteflika et non pas seulement contre Abdelmadjid Tebboune. Aussi, faut-il s’attendre à des représailles.

Résultat : le front anti-Tebboune s’est rapidement fissuré. Des organisations patronales ont nié avoir signé le communiqué. Une partie des cadres de l’UGTA n’ont pas apprécié l’initiative prise par Sidi Said sans les avoir consultés.

D’où la question : Haddad et Sidi Said ont-ils des appuis politiques forts pour oser affronter le chef de l’État et son Premier ministre ? Sommes-nous devant une lutte de clans qui éclate au grand jour à l’approche des élections présidentielles et de choix déterminants pour le pays ? Ou ont-ils plongé de manière imprudente, sans s’assurer de garanties suffisantes pour éviter d’éventuelles tempêtes ?

2019 se prépare maintenant !

La décision officielle de « séparer » les puissances de l’argent du pouvoir politique est clairement liée à l’élection présidentielle. Le président Bouteflika et son entourage craignent-ils que les sacs d’argent viennent basculer les grands équilibres lorsque l’heure de choisir le prochain président sonnera ?

Le patronat, qui a pris de l’ampleur ces dernières années, veut peser de tout poids pour « désigner » son président. Il est fort possible que Haddad et ses partisans aient déjà leur candidat, « recruté » selon leurs critères. D’où peut-être la grande colère du Palais d’El Mouradia. D’autant que Bouteflika n’a pas encore dit son « dernier mot ». Sera-t-il candidat, malgré la maladie, à sa propre succession pour un cinquième et dernier mandat ? Rien n’est impossible.

Le chef de l’État a multiplié les gestes ces dernières semaines à l’adresse de la population comme la convocation d’une session spéciale du Bac, le retrait de la loi sur la santé, l’indemnisation des victimes des derniers incendies de forêts et l’accélération des programmes de logements. Des décisions qui seront probablement suivies par d’autres durant la rentrée sociale.

Il s’agit là de signes d’un homme en campagne électorale qui ne veut pas voir se dresser devant lui des barrières ou des concurrents encombrants. Il y a cependant, une autre hypothèse : celle du retrait de Bouteflika à la fin de son quatrième mandat, voire avant. Et là, il ne veut pas qu’on lui impose un candidat adoubé ailleurs ou qu’on mélange ses cartes en actionnant « l’arme » de l’argent et de l’influence.

Donc, il prépare le terrain dès maintenant en prenant toutes les précautions possibles pour gérer d’éventuels événements imprévus. En ce sens, les prochains mois seront déterminants dans ce jeu de pouvoir à plusieurs énigmes et à plusieurs pièges.


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