Le collectif de La Tribune refuse la mort du journal



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Deux mois après la disparition de son directeur, Hacène Bachir Chérif, les actionnaires sont venus annoncer aujourd’hui au collectif la fermeture du journal.   Le choc est terrible pour le collectif qui s’affairait à fabriquer l’édition de demain. Les raisons invoquées par les actionnaires sont la situation de faillite et de cessation de paiement de l’entreprise. Mais l’équipe ne veut pas en démordre et refuse catégoriquement la mort du journal. Et elle le fait savoir à travers un communiqué diffusé cet après-midi. « La Tribune s’arrête. Après 22 ans d’existence, les propriétaires de la Sarl Omnium Maghreb presse, éditrice du titre ont décidé et introduit hier en référé, une demande auprès de la justice pour la cessation des activités de la Sarl et, par conséquent du journal. Les dettes faramineuses du journal, qu’il ne peut honorer, est la raison invoquée pour cette mise en faillite», lit-on dans le document. Cependant, le collectif estime que même si la loi et les règles économiques prévoient dans cette situation ce cas de figure, « on ne peut considérer un journal comme n’importe quel autre produit commercial (…). Dès lors, l’équipe refuse la mise à mort de La Tribune et « lance un appel à tous les responsables à tous les niveaux et ayant la moindre once de pouvoir décisionnel, à réagir pour trouver une ou des solutions. » Ne s’avouant pas vaincu, le collectif a décidé de continuer son travail et à « maintenir, tant qu’il pourra La Tribune envie. » Par ailleurs, des appels sont lancés aux citoyens via les réseaux sociaux pour soutenir le collectif et le journal. « Depuis la disparition de Bachir chérif Hassen, le journal bat de l'aile et n'arrive pas à reprendre sa vitesse de croisière alors que le nombre des journalistes se réduit de jour en jour en raison de problèmes financiers et d'écueils juridiques qui compromettent sérieusement le devenir du journal », écrit Abdelkrim Ghezali, ancien directeur de la rédaction. Lequel rappelle que le journal est déjà passé par des périodes très dures. Le journal « a résisté pourtant à l'isolement entre 1994 et 2000 avant de résister à la suspension de six mois en 1996. » Et de rappeler aussi qu’au-delà des « considérations juridiques la tribune est avant tout une école, un capital-expérience et un gagne-pain pour des dizaines de travailleurs. Sa survie est une nécessité pour protéger la liberté de la presse et l'outil de travail. Mobilisons-nous pour La tribune et pour sa pérennité, conclut notre confrère.


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