«L’instauration d’une concurrence boostera l’industrie du livre»



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Comment se présente le marché du livre scolaire en Algérie ? Le marché du livre scolaire en Algérie est très important, vu le nombre d’élèves scolarisés qui s’élève à presque 9 millions. Pour cette année, et dans le cadre de la réforme de l’école algérienne, il y a eu 30 nouveaux manuels et 6 cahiers d’activités introduits concernant les cycles primaire et moyen. Quid de la part du privé et qu’en est-il des conditions d’octroi des marchés pour l’édition et l’impression et la diffusion ? Certains titres ont été réalisés par l’Office national des publications scolaires (ONPS) dont c’est la mission. L’ONPS ne pouvant pas «fabriquer» tous les livres, vu la quantité énorme, la réalisation de plusieurs livres a été confiée à des éditeurs privés selon la procédure réglementaire, à savoir un appel d’offres national, pour lequel les soumissionnaires doivent s’assujettir aux conditions d’un cahier de charges. Je pense, en qualité de président de l’ONEL, que c’est une bonne chose d’avoir associé les maisons d’édition privées à cette opération ; pour nous, c’est un devoir de réaliser ces ouvrages. Sans oublier que sur le plan financier, c’est une bouffée d’oxygène si le ministère nous accorde des avances vu l’énorme dépense à laquelle nous devons faire face pour réaliser ces projets. Il faut aussi relever, à ce propos, l’étonnement des éditeurs en constatant que les derniers cahiers de charges réduisent à trois ans, alors qu’il étaient de cinq ans auparavant, la durée de la jouissance de l’éditeur des droits de l’ouvrage qu’il a développé par ses efforts et son financement, et à la fin de laquelle (cette durée de trois ans) ces droits seront transférés à l’ONPS ! Pour ceux qui ne saisissent pas la portée d’une telle contrainte, il suffit de rappeler que la limitation de cette durée a un impact sur la durée de l’amortissement de l’investissement engagé, donc elle limite également ledit investissement, influant ainsi négativement sur la qualité du contenu élaboré. C’est pourquoi nous sommes pour l’annulation pure et simple de cette condition. Quelle serait l’alternative ? Plus généralement, et on peut citer autant d’exemples que l’on veut parmi les pays occidentaux ou arabes, il faut savoir que l’édition est nettement plus développée dans les pays où les manuels scolaires sont exclusivement le produit des éditeurs du secteur privé, toujours selon les programmes scolaires adoptés par le ministère de l’Education. Cela booste l’industrie du livre dans tous ses aspects par l’instauration d’une concurrence motivant l’inventivité et la créativité pour le contenu, d’une part, la compétition sur les qualités techniques pour une part plus importante du marché, donc sur les capacités de production et in fine sur le prix, d’autre part, ce qui donne au marché du livre, comme corollaire, une dimension financière qui profite aux autres secteurs de l’édition pour lesquels la demande ne saurait être aussi forte. Certains manuels scolaires se font toujours attendre en ce début d’année scolaire. Pourquoi, à votre avis ? En ce qui concerne la livraison des ouvrages par les maisons d’édition, il n’y a pas eu de problème. Personnellement, je peux parler de ma maison d’édition (Dar El Houda), nous sommes dans les délais. Nous avons réalisé le livre d’histoire de la 3e année moyenne sans problème. On nous a confié la réalisation du livre d’histoire de 2e année et nous attendons l’homologation qui, je pense, ne va pas tarder. Pour ce qui est de la disponibilité insuffisante de certains livres sur le marché, je pense qu’il ne faut pas dramatiser. Cela peut arriver même dans les pays les plus développés, l’opération de mise à disposition du livre, au vu de ce que j’ai constaté, se déroule bien. Les parents doivent patienter un peu, car en Algérie le livre scolaire a toujours été disponible et à un prix très abordable, même pour les petites bourses. D’après ce que j’ai entendu, les livres seront vendus au même prix que l’année dernière et cela est une bonne nouvelle sachant que nos familles comptent en moyenne plusieurs enfants. Je voudrais quand même exprimer le souhait que le délai stipulé par les cahiers des charges actuels pour la réalisation du contenu, qui est de quatre mois, soit revu à la hausse pour permettre le développement d’un meilleur contenu. Qu’en est-il du livre parascolaire ? Pour ce qui est du livre parascolaire, il y a du nouveau. Devant l’anarchie qui régnait, le ministère de l’éducation nationale a décidé de réglementer le marché du livre scolaire. Il y a désormais des règles à respecter et je pense que c’est une bonne chose. Maintenant, avant de publier un ouvrage parascolaire, il faut envoyer le projet au ministère qui le soumet à une commission composée de spécialistes avant l’homologation, et cela est normal, car on ne peut pas mettre entre les mains de nos enfants n’importe quel manuel. On ne s’improvise pas pédagogue et il y en a assez du copier-coller. L’éditeur doit travailler, gagner sa vie, mais il faut penser à nos enfants, au niveau scolaire, aux connaissances qu’il faudrait leur transmettre. Pour terminer, je souhaiterais, et tous les éditeurs seront de mon avis, que toute l’opération se déroule dans la transparence pour pousser les éditeurs à travailler plus et mieux.  


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