«Opacité dans le marché du manuel scolaire»



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Pour les syndicalistes de l’éducation, les conditions d’ouverture du marché du livre scolaire au privé sont loin d’être transparentes. «L’ONPS fait appel à des maisons d’édition pour l’appuyer dans sa mission d’édition, d’impression et de distribution, mais les critères restent flous», estime à ce sujet Bachir Hakem, porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) qui dira : «C’est un marché juteux et non transparent. Des maisons d’édition sont régulièrement relancées et d’autres non». Ce qui donne au final, selon notre interlocuteur, un faible résultat en termes de qualité. «La qualité n’est pas toujours au rendez-vous comparée aux livres scolaires étrangers», remarquera Bachir Hakem et de résumer : «C’est la maison mère (l’ONPS) qui dirige l’édition générale en faisant appel à des éditeurs privés qui, pour entrer dans leurs frais, touchent à la qualité du papier. Sur le plan graphique, le produit laisse également à désister.» Ce que les parents déplorent également : «Au bout d’un mois, les pages commencent à partir en friche», regrette une maman. Autre anomalie signalée par le CLA concerne le volume des manuels liée également au souci financier.  «Pour limiter les subventions, on produit des livres de près 400 pages au lieu de les partager en trois parties à raison d’une par trimestre sans augmenter le prix. C’est l’élève qui en paye le prix devant porter un cartable lourd», expliquera-t-il. Nabil Ferguenis, porte-parole du Snapap (Syndicat autonome des personnes de l’administration publique) relève les mêmes anomalies et regrette que l’élève via ce retard de distribution de manuels soit otage d’un marché loin d’être transparent et organisé. «Cette situation provoquera certainement un retard dans les cours», avertit M. Ferguenis notant au passage l’importance de ce marché en termes de volume. Notre syndicaliste évoquera un autre point non moins important. Il s’agit du prix du livre vendu dans les établissements scolaires. «Les prix de vente dans les écoles sont en hausse par rapport à ceux affichés dans la liste», notera-t-il. Une hausse qui atteint les 20 dinars dans certains cas.   «Par exemple un livre dont le prix mentionné est de 220 DA est cédé par l’économe de l’établissement à 240 DA. Ce n’est pas ce dernier qui décide de cette hausse». Comment ? «Dans les lots de livres que nous recevons, l’ONPS joint une correspondance dans laquelle elle fixe les prix de vente à communiquer à l’économat», nous expliquera un syndicaliste de l’Union nationale des personnels de l’éducation de la formation (Unpef). Ce que confirmera un chef d’établissement scolaire. «Ou va cet argent ?» s’interroge-t-on de ce côté justement. «C’est un point à clarifier par le ministère de l’Education», conclura M. Ferguenis.  


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