Aux origines de la dérive



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Le premier coup d’Etat commis contre le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) explique en grande partie les errements de l’Algérie indépendante, son cheminement vers la situation qu’elle vit aujourd’hui. Ce fut un jour comme aujourd’hui ; le 19 septembre 1958 naissait le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), présidé par Ferhat Abbas. Composé de 18 membres, l’Exécutif a été d’un rôle cardinal dans la conduite de la guerre de Libération nationale déclenchée le 1er Novembre 1954. Ce fut un événement important et une étape cruciale sur le chemin de l’indépendance de l’Algérie. Après 4 ans de lutte, le Front de libération nationale (FLN) se donnait un autre outil, une nouvelle organisation et de nouvelles ressources, politiques et diplomatiques, pour libérer le pays du colonialisme. Il montrait aussi sa disponibilité à négocier une issue politique à la guerre, à la seule condition de reconnaître le droit du peuple algérien à l’indépendance. 59 ans après, le rappel est judicieux, d’abord sur le plan de l’histoire de cet épisode de la lutte des algériens pour l’indépendance de leur pays, puis des enseignements qui peuvent être tirés de l’exercice du GPRA, de son histoire, surtout de sa fin. Le premier coup d’Etat commis contre le gouvernement provisoire explique en grande partie les errements de l’Algérie indépendante, son cheminement vers la situation qu’elle vit aujourd’hui. Le mémorable discours de Benyoucef Benkhedda, le 3 août 1962, l’explique clairement. Il faut le revisiter pour comprendre aujourd’hui tout le drame algérien, et surtout ses origines. Le président du GPRA mettait en garde contre «la conduite dangereuse des officiers de l’Armée qui sont restés tout au long de la guerre au niveau des frontières marocaines et tunisiennes». «Ils avaient tendance, disait-il, de ne compter que sur la force des armes». «Ce comportement conduit, craignait-il, à sous-estimer le rôle du peuple et le mépriser». «Cela crée le danger de voir naître une féodalité et une caste militariste comme il en existe dans les pays sous-développés, notamment en Amérique latine.» Benyoucef Benkhedda le rappelait : «La Révolution n’est pas l’œuvre d’une fraction du pays, elle est basée sur la mobilisation de tout le peuple algérien.» «La cheville ouvrière, le gardien vigilant de la Révolution, c’est le militant avec ou sans uniforme, qu’il soit au FLN, à l’ALN, dans les syndicats ou tout autre organisation nationale», affirmait le dernier président du GPRA qui avait indiqué clairement que «l’Armée est au service de la nation, c’est-à-dire sous l’autorité directe et absolue du gouvernement qui exprime la souveraineté nationale». «Elle n’est pas la source du pouvoir, selon l’idée simpliste qui confond force armée et origine du droit et du pouvoir», indiquait le président du GPRA, pour qui l’origine du pouvoir «ne peut être que le peuple ; c’est là un principe de base de notre Révolution et pour toute démocratie». Le discours à l’époque de feu Benkhedda a été une véritable prophétie. Ce discours, prononcé en pleine crise de l’été 1962, a été le dernier du président du GPRA puisqu’il sera définitivement écarté par la coalition Ahmed Ben Bella- Houari Boumediène. L’armée des frontières prit le pouvoir à Alger. Le régime issu de cette coalition écarta certains acteurs de la Révolution, emprisonna ou poussa à l’exil les opposants et exécuta les plus téméraires. Au-delà des services rendus à la Révolution et son importance dans la lutte pour la libération du pays, le GPRA et son histoire enseignent sur les chemins de travers que l’Algérie a empruntés pour en arriver là.  


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