Faut-il changer les billets de banque ?



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Du côté de la Banque centrale, l’on évoque un montant de l’ordre de 1000 à 1300 milliards de dinars d’argent liquide circulant dans l’informel. L’aggravation de la crise financière et budgétaire et le recours de l’Etat au financement non conventionnel remettent à l’ordre du jour l’idée, prônée par certains acteurs de la scène nationale, de procéder à un changement de billets de banque pour capter l’argent de l’informel. Solution radicale et tout à fait réaliste pour d’aucuns, démarche fantaisiste, inefficace et périlleuse pour d’autres, la réflexion autour de la nécessité d’émettre une nouvelle monnaie est en tout cas loin de faire l’unanimité. Selon des estimations avancées il y a quelques mois par l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, les fonds circulant hors circuits officiels s’élèveraient à pas moins de 3700 milliards de dinars, soit un montant supérieur à celui que drainent les circuits bancaires officiels. Du côté de la Banque centrale, l’on évoque un montant de l’ordre de 1000 à 1300 milliards de dinars d’argent liquide circulant dans l’informel. Mal aisés à évaluer avec exactitude, car échappant à tout contrôle, les capitaux colossaux que capte l’économie souterraine plaident certains observateurs, pourraient être récupérés par une simple opération d’émission de nouveaux billets de banque, ce qui obligerait, selon eux, les détenteurs de fonds informels à les échanger auprès des circuits bancaires. Or, selon des responsables au sein de la place bancaire locale, l’idée d’un changement de monnaie n’est qu’une vue d’esprit sans aucun fondement car, indiquent-ils, une telle opération ne peut ni être réalisable, ni efficace pour capter l’argent de l’informel. Dès lors que les lois et les conventions contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sont en vigueur, il ne peut y avoir d’opération de récupération de l’argent de l’informel par le biais d’un simple changement de billets de banque, soutiennent encore nos interlocuteurs. D’après eux, une telle démarche, si elle venait à être décidée un jour, ne pourrait alors découler que d’une grave mesure  politique d’amnistie fiscale, ce qui n’est pas une décision qui pourrait être prise à la légère et surtout ne peut dépendre des simples autorités bancaires et monétaires. Un point de vue que partagent certains banquiers, qui rappellent que par le passé une opération partielle de changement de certaines coupures avait été tentée par la Banque centrale et qu’elle a plutôt tourné au fiasco. Dans l’état actuel des choses, ajoutent les mêmes intervenants, une éventuelle démarche de changement de monnaie pénaliserait surtout les petits détenteurs de fonds et les ménages qui thésaurisent habituellement leurs avoirs qu’ils détiennent légalement, tandis que les lobbies de l’informel auront sans doute toute la latitude d’anticiper une telle opération pour investir dans d’autres placements. Quoi qu’il en soit, l’idée d’un changement de billets de banque pour capter l’argent de l’informel semble en définitive aussi radicale pour résorber au moins une bonne partie du marché parallèle que complexe à mettre en œuvre au vu des implications économiques, sociales et politiques qu’elle peut induire.  


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