L'impression de certains manuels scolaires annulée



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« Il aurait été plus judicieux de repousser la rentrée des classes à la mi-septembre comme cela on nous aurait évité beaucoup de soucis », nous a dit un parent offusqué que ses enfants scolarisés depuis le début du mois aient pris autant de retard à rentrer dans le vif du sujet. Plus de deux semaines après la rentrée scolaire, on est loin des assurances faites, quelques semaines plus tôt, par les responsables du secteur.

Insuffisance de manuels scolaires, principalement ceux dits de deuxième génération, manque de professeurs notamment du secondaire, tel est en effet le lot des préoccupations des parents et des élèves, surtout ceux admis en classes d'examen.

Si pour le manque d'effectif, en sus du récent recrutement des 10 000 enseignants admis au concours lancé cette année par le ministère de l'Education nationale, le recours à des remplaçants s'avère être la solution idoine, pour les manuels scolaires des lacunes ont été constatées dans la quasi-totalité des wilayas et la confusion entame aujourd'hui sa troisième semaine, sachant que la majorité des points de vente mis en place par l'ONPS à travers la totalité des villes ont épuisé leurs stocks, laissant bredouilles les retardataires d'autant que les établissements distribuent leurs quotas au compte-gouttes.

Certains manuels ne sont finalement proposés que par des points de vente privés dont certains improvisés par des opportunistes à même le sol sur certaines artères des grandes villes, à l'image d'Alger ou de Constantine.

Si ces carences ont été constatées au niveau de la totalité des établissements publics approchés, il n'en demeure pas moins que les gestionnaires des écoles privées semblent avoir pris les devants. Leurs « clients » ont été servis dès le début des cours, apprend-on auprès d'un établissement sis à Constantine.

Au moment où élèves et enseignants des établissements publics continuent d'attendre la délivrance, notamment ceux en classes de deuxième et troisième année moyenne pour lesquels les professeurs des matières où un manque de manuels est constaté continuent de repousser sine die le début des cours, certains professeurs « scrupuleux » ont recours au programme de l'année dernière, donc aux anciens manuels.

Une option qui peut s'avérer utile pour les élèves de troisième année moyenne. En effet, l'impression de certains manuels, à l'image de ceux des mathématiques et de langue arabe ; a carrément été annulée, faute d'avoir reçu l'agrément de la commission nationale de lecture, a-t-on annoncé en haut lieu.

Une annulation qui n'a contre toute attente même pas été diffusée en temps opportun par les responsables du secteur, puisque dans nombre de collèges à travers le pays les enseignants de ces matières continuent, dans l'attente, de repousser le début des cours.
En ce qui concerne les autres manuels, le constat est tout aussi peu reluisant dans la mesure où une désynchronisation constatée au niveau de la chaîne de distribution est en partie à l'origine de cette brouille.

En effet, en sus des points de vente mis en place par l'ONPS dans toutes les villes, plusieurs libraires et autres revendeurs de livres ont été agréés par l'office afin d'assurer ce relai.

Le chiffre de 800 autorisations octroyées par l'office a même été annoncé contre toute logique, puisque ce chiffre fait ressortir qu'au moins seize librairies spécialisées dans la vente de livres par wilaya ont été chargées de cette mission, ce qui parait illogique.

Il est donc fort probable que certains intermédiaires et autres opportunistes aient pu profiter de ce marché, le moins que l'on puisse dire, juteux.

L'autre point relevé par des acteurs du secteur de l'imprimerie est que le marché du livre scolaire subit, depuis au moins cinq années, une redistribution avec l'introduction du privé dans la chaîne d'impression et de distribution.

Ce marché a connu cette année une confusion, le moins que l'on puisse dire inattendue au vue des déclarations faites par les principaux acteurs du secteur de Mme Benghebrit quelques jours avant la rentrée.

Pour les imprimeurs activant dans la capitale, cette ouverture reste un peu brouillée et la précipitation dans laquelle la décision d'ouvrir le marché au privé a été prise va certainement avoir des conséquences négatives.

« La décision profite à certains imprimeurs bien ancrés dans le secteur de l'éducation pour avoir été sollicités au temps où il y avait deux ou trois entreprises d'impression capables de prendre en charge ce genre de travaux qui nécessitent des moyens conséquents, mais aujourd'hui plusieurs jeunes entreprises ont fait leurs preuves dans le domaine mais elle sont laissée à l'écart, pour des raisons que tout le monde connaît », nous a lancé le gérant d'une imprimerie à Chéraga.


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