Le discours à géométrie variable d’Ouyahia



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C’est à un drôle d’exercice d’équilibriste que s’est livré le Premier ministre Ouyahia, lors de son intervention à l’APN, jeudi 21 septembre. Celui qui est à la tête du gouvernement pour la troisième fois (2003, 2008 et 2017) depuis l’arrivée de Bouteflika à présidence de la République en 1999 n’a pas manqué de faire un éloge appuyé de l’action du Président, tout en dressant un tableau noir de la situation économique du pays, conséquence des politiques menées par… Bouteflika. Lors de ses réponses aux questions des députés, M. Ouyahia a tenu une nouvelle fois à afficher sa fidélité au Président. Un exercice dans lequel l’ancien directeur de cabinet à la Présidence est passé maître en la matière. Il faut dire que le patron du RND n’est jamais parvenu à avoir la confiance totale du Président, qui s’en méfie comme le lait sur le feu malgré les très nombreuses marques de soutien et d’allégeance de son Premier ministre. Face aux députés, M. Ouyahia a sorti l’artillerie lourde en matière de flagornerie en direction du Président. «Ils parlent de l’échec du Président. L’échec du Président, c’est le sourire retrouvé parmi les Algériens après le retour de la paix, c’est les neuf millions d’élèves qui rejoignent les écoles et les 1 700 000 étudiants», a-t-il déclaré. «L’Algérie de Bouteflika, c’est une Algérie qui continue de se développer et de s’améliorer. En 18 ans, nous avons réalisé ce que nous n’avons pas pu faire depuis l’indépendance», rapporte El Watan dans son édition du week-end. Si l’exercice de vérité tenu devant les députés et les caméras de télévision est un exercice salutaire au moment où la situation économique se dégrade, il permet surtout au Premier ministre de ne pas endosser les politiques menées jusque-là par ses prédécesseurs et de prendre à témoins les Algériens sur la situation réelle dans laquelle se trouvent les finances de l’Etat au moment de sa prise de fonction. Dans cet exercice, Ouyahia a fait une série d’annonces sur les réserves de change de l’Algérie qui se sont établies à 103 milliards de dollars à la fin du mois d’août 2017. En septembre, elles vont baisser «encore un peu» pour s’établir à environ 102 milliards de dollars, mais également que des cantines scolaires ont dû fermer par manque d’argent. «L’Algérie a besoin de 200 milliards de dinars par mois pour fonctionner, a-t-il ajouté. Le budget de fonctionnement ne va pas augmenter en 2018, a-t-il promis. L’Etat va se serrer la ceinture. Mais le budget de l’équipement va augmenter pour créer des emplois et de la croissance.» En réalité, derrière les louanges se cache la prochaine présidentielle. Si le Premier ministre n’a jamais fait mystère de son ambition alors que se profile en 2019 une élection à la fonction suprême de l’Etat, la situation actuelle peut lui offrir l’opportunité d’asseoir sa candidature et d’apparaître comme le seul candidat en mesure de gérer le pays. Pour cela, Ahmed Ouyahia doit parvenir a juguler la hausse de l’inflation à un taux acceptable et à ne pas faire porter les ajustements économiques sur les couches les plus défavorisées afin d’éviter tout dérapage social. S’il y parvient, un boulevard s’offre à lui, même si l’entourage du Président ne lui fera pas de cadeaux. «Si Ouyahia réussit à garder le bateau Algérie à flots, il sera un candidat sérieux en 2019 qui pourra se prévaloir d’un bilan», analyse un ancien ministre, avant d’ajouter : «Encore faut-il que l’entourage du Président le laisse travailler et ne lui savonne pas la planche.»  


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