​​Planche à billets

Benkhalfa préconise trois grandes étapes pour éviter un dérapage inflationniste



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L’ex-ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a exposé dans un entretien accordé à TSA Direct, ce mardi, ​les mesures qu’il estime nécessaires à prendre par l’Algérie afin de lutter contre la situation de crise économique aiguë dans laquelle le pays se trouve.

« On s’est acclimaté avec ​un budget qui couvre toute l’économie​. Beaucoup d’entreprises dépendent de la dépense publique. C’est une situation qui ne peut pas continuer », a d’abord soutenu Benkhalfa. « Donc on a un excès de budget, un excès d’économie publique pour un pays qui a une grosse ouverture. Nous sommes un pays d’un côté ouvert avec une micro-économie faible, une macro-économie solide mais un budget qui couvre l’intégralité » de l’économie​, a-t-il indiqué.

Pour l’ex-ministre, ce « décalage est traité par le financement non conventionnel ». Abderrahmane Benkhalfa se dit cependant d’accord avec le gouvernement quant au fait qu’« il faut rapidement que la machine économique commence à couvrir ces avances qui viennent de la Banque d’Algérie vers le Trésor » par le biais de la planche à billets. Pour ce faire, le ministre considère comme nécessaire l’établissement de garde-fous afin d’éviter que la situation ne dégénère.  « La Banque d’Algérie a la responsabilité de veiller à ce que l’inflation ne monte pas, de faire en sorte que le robinet ne s’ouvre pas, qu’il y ait des sas », affirme Benkhalfa.

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Selon lui, trois grandes étapes sont indispensables pour permettre une utilisation optimale de la planche à billets. « Premièrement, il ne faut pas verser dans la panique. J’en appelle à une table ronde de communication institutionnelle, y compris la Banque d’Algérie qui doit commencer à communiquer. La panique peut emmener rapidement la situation plus loin que nous le pensons. Nous ne sommes ni le Zimbabwe, ni le Venezuela », estime Abderrahmane Benkhalfa.

« Deuxièmement, il faut faire en sorte que la Banque d’Algérie joue son rôle d’entité autonome. Il y a de belles équipes dans la Banque d’Algérie, elles continuent de travailler et ont déjà travaillé dans des conditions plus difficiles », estime l’ex-ministre des Finances. Enfin, Benkhalfa considère qu’il faut « aller frontalement dans les dossiers qui gênent la dynamique économique ».

Ces dossiers incluent la réforme des subventions, l’inclusion de l’informel, l’ouverture des capitaux des entreprises, la gouvernance publique, la fortification du dinar, ou encore l’élargissement de l’assiette fiscale. « Tout cela ferait que rapidement l’économie commencerait à générer des ressources saines, pour que progressivement les deux corridors se croisent entre un financement d’exception et un financement par les moyens sains. D’autres pays l’ont fait, avec moins de moyens que nous, avec moins d’assurance que nous et moins de garanties que nous », affirme Benkhalfa.

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