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Menasra répond à Makri, accuse le pouvoir de « semer la peur »



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Le président du MSP Abdelmadjid Menasra a répondu, ce mardi 23 septembre, à Abderrazek Makri qui lui a reproché son « discours souple » avec le gouvernement.

« Je me sens visé par le texte publié par l’ex-président du Mouvement de la société pour la paix Abderrazek Makri sur sa page Facebook. En me reprochant d’avoir adopté un discours souple vis-à-vis du gouvernement », affirme M. Menasra lors d’une conférence de presse animée à Alger.

Le président du MSP assure que son parti « garde toujours sa place de premier parti d’opposition et ne compte pas négocier avec le gouvernement sur ce principe ». « Mais on ne peut pas refuser tout ce qui vient du gouvernement », a-t-il tempéré.

Pour Menasra, « le point de vue de Makri est le bienvenu ». « Il faut souligner que les grandes lignes sont respectées mais il y a d’autres points à discuter au sein du parti », a-t-il ajouté.

Sur sa page Facebook, Makri a critiqué la démarche de l’actuel président du parti en lui reprochant « d’être souple avec le gouvernement ».

« Ceux qui sont pour une opposition souple veulent nous obliger à céder la place à des éléments radicaux pour diriger la situation actuelle qui se distingue par une tension croissante. Le danger est à venir. Cette position va affaiblir le parti et le replonger dans la même situation que celle des années 1990 où il a été absenté sur la scène politique, ce qui a permis au pouvoir d’absorber l’opposition », a développé Makri.

 « Le pouvoir sème la peur »

Outre la réponse à Makri, Menasra a jugé que « la situation politique qui prévaut actuellement est marquée par une confrontation directe entre le gouvernement et une certaine opposition ».

Il a appelé une partie de l’opposition à s’éloigner des discours visant à « noircir la situation du pays, à semer le désespoir au sein des citoyens sans apporter des alternatives », et critiqué le « pouvoir qui sème la peur au sein de la société  pour assurer sa pérennité ».

Pour le président du MSP, « on ne peut pas parler d’une vacance du pouvoir et cela ne veut pas dire que le président assume complètement ses fonctions ».

En commentant le discours du premier ministre Ahmed Ouyahia, M. Menasra juge que « la mission d’un gouvernement est de rassurer le citoyen, pas de l’effrayer ». « Certes, il faut dire la vérité au peuple, mais pas au point de lui faire peur, on ne peut pas lancer la machine de développement avec un peuple effrayé », a-t-il regretté.

Pour Menasra, « l’Algérie est dans un climat de stabilité grâce au peuple algérien, à l’institution militaire, les partis politiques et les acteurs de la société civile. Un effort national qu’on ne peut pas attribuer à une seule personne ou une institution ».

En expliquant le choix du MSP de participer aux prochaines élections locales, M. Menasra s’est dit convaincu toutefois que « les élections locales ne changeront rien de la situation du pays en raison de plusieurs facteurs : l’absence de la transparence, le non-respect des principes démocratiques, et le code électoral qui entrave le travail des partis de l’opposition ».

« Nous avons fait ce choix pour participer à la préservation de la stabilité du pays », ajoute-t-il. «Le parti sera présent dans les 47 wilayas pour ce qui est APW et dans 720 communes », affirme-t-il.

Le président du MSP note « certains dépassements enregistrés dans certaines régions ou l’administration s’est chargée de recueillir les signatures pour les partis du pouvoir et de refuser 1200 signatures du MSP pour de simples erreurs. Ce qui est inacceptable », a-t-il regretté.

« Nous sommes passés de la fraude intelligente des années 1997 à une nouvelle forme de fraude électorale en 2017 avec le recours à la violence et à l’argent sale », a-t-il dénoncé.


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