UNE VILLE, UNE HISTOIRE

Saïda, la ville des eaux



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Saïda est une ville d'Algérie et chef-lieu de la wilaya de Saïda, située au nord-ouest de l'Algérie. Elle est surnommée la ville des eaux, à cause de ses sources. La ville est localisée dans Algérie du nord-ouest, à 800 mètres d'altitude, à la source des Oueds Oukrif et Saïda, sur les contreforts sud de la chaîne de montagne de l'Atlas située en bordure nord des Hauts Plateaux du Sud Oranais. La ville s'étire le long de la bordure juste du roulé en liasse Saïda, protégé par les montagnes boisées sur la rive opposée qui s'élève par escarpements du fond de vallée à une élévation de quelque 1 200 mètres. Il y a environ cinq cent mille ans la région de Saida était une dense forêt de genévriers de Phoenécie et genévriers oxycèdres  abritant des carnassiers comme le lion le fénèc et le chacal et des herbivores comme le mouflon, la gazelle et l'outarde. La pluviométrie dépassait 1000mm/an et les nappes fossiles regorgeaient et se déversaient en sources chaudes et froides, douces ou soufrées; avec le temps des canyons ont été creusés dans la roche gréseuse dure du sud Est (vieux Saida) et une rivière a été engendrée par les inondations connue actuellement sous l'Oued Saida. L'instinct grégaire des hommes les a conduit à vivre en communauté de chasseurs, éleveurs il ya 150 siècles dans la région de Saïda. Ces semi sédentaires parfois transhumants passaient l'été sur rives au plein air et les grottes en hiver. A la sortie sud des gorges de l'oued Saida, en contrebas des carrières, une grotte a été classée comme grotte historique et les Saïdéens l'appellent “la grotte de l'Homme”. L'Homme de Saïda serait semblable à “l'Homme de Ternifine” découvert en 1954 près de Tighennif; il fait partie de la famille des Préhominiens, proche de l'Atlanthrope et que l'on situe dans la période du paléolithique inférieur, soit. Il est évident que ces anciens habitants de la région de Saïda étaient en relation avec l'Homme du Zaccar et du Hoggar et du Tassili, dont les gravures rupestres parsèment nos régions. Saïda devait être un lieu de prédilection pour les tribus qui recherchaient l'abondance de l'eau et les berbères plus tard donnèrent des noms comme Timentit (œil et sourcils figurant sources et forêts), des falaises accessibles d'un seul côté, c'est-à-dire des lieux faciles à défendre. Les gorges du Vieux- Saïda auraient pu être un des berceaux de ces peuplades préhistoriques. Aux hommes préhistoriques succèdent, les Berbères numides, dont on retrouve des traces de transit à Aden, Éthiopie, Tamanrasset, Adrar, Béchar, Ain Sefra, Rif Saida : la langue écrite qui unit ces populations est le Tifinar-Tamahak que l'on retrouve intact dans le Hoggar. Au neuvième siècle avant le Prophète Mohamed (QSSSL), Saïda fait partie du royaume berbère de Maurétanie Tingitane, dont la capitale est Tanger. Les maures, précédemment pasteurs nomades, se fixent et se mettent à la culture de l'orge. Saïda, comme d'autres villages de l'époque, doit présenter l'apparence d'un village-grenier fortifié dont les habitants utilisent un outillage très primitif de pierre et de fer. On peut imaginer des gourbis quadrangulaires de pierres et de terre sèche, groupés près du rocher appelé Vieux-Saïda, en bordure d'une piste caravanière donnant accès au Col de Sidi-Maamar. Au septième siècle avant  le Prophète Mohamed (QSSSL), la région de Saïda est sous la domination du roi Massinissa qui, avec l'aide des Romains, a éliminé son rival Syphax. Puis les Romains entreprennent l'occupation militaire de l'Afrique du Nord et construisent, progressivement, trois lignes de fortifications, ou Limes; la dernière réalisée pendant le règne de Septime Sévère, au troisième siècle avant le Prophète Mohamed (QSSSL), passait à 30 km au nord de Saïda. Peu touchés par la civilisation romaine, les berbères de la région de Saïda cultivent le blé dur de façon intensive introduite par les romains, pour en faire commerce avec Rome et se contentent de payer un impôt annuel. La “Pax Romana” règne sur la région et les habitants y participent, alliés aux Romains dans des expéditions militaires contre les tribus qui razzient les alentours. La fin de l'Empire Romain, vers le quatrième siècle après Jésus-Christ, est une succession de troubles et de luttes intestines, entre les habitants de la région, qui voient se dresser les uns contre les autres: nomades de la région, sédentaires du village, propriétaires terriens, aventuriers et commerçants. La région de Saïda devient une zone de passage avec le départ de nombreux berbères vers le Maroc et le déplacement des nomades refoulés du Tell vers le Sahara. Ces troubles sont accentués, dans la même période, par le massacre, le pillage et l'incendie au passage des Vandales de Genséric, horde de deux cent mille hommes venant d'Espagne. Commence alors une longue période de confusion où la région va passer sous diverses dominations jusqu'à l'occupation turque. Dès l'an 508, la région de Saïda est incluse à la Principauté du roi Masuna, qui prend le nom de “Roi des Maures et des Romains” et dont la capitale est  Ouled Mimoun ex- Lamoricière. Pendant cette période, la région va connaître l'insécurité totale et sera souvent pillée et incendiée par les vandales venus du sud européens. Au 6ème et 7ème siècles, elle passe sous l'autorité de la dynastie des Djeddar de Frenda, dynastie berbère-chrétienne. . Puis elle passe sous la domination du royaume d’Ibn Rostom démocrate, religieux de Tahert (Tiaret). Les imams Rostémides qui y règnent sont vertueux et pratiquent l'étude des sciences religieuses et profanes; beaucoup d'habitants de la région font le voyage jusqu'à la capitale Tahert pour consulter les fameux astronomes qui y résident. Mais à la fin de cette période, elle subit l'invasion de tribu ogbane, fraction des Beni Hillals. A la fin du 10ème siècle, c'est la dynastie des Almouwahidounes établis à Tlemcen, qui place la région de Saïda sous sa domination. Deux siècles plus tard, elle doit obéissance à la dynastie des Mourabitounes, qui succèdent aux Almouwahidounes, à la tête du royaume de Tlemcen. A la fin de ce règne, une véritable anarchie s'empare de toute cette région; la région de Saïda reste rattachée au royaume de Tlemcen, mais ce royaume va être écartelé entre les royaumes de Fez et de Tunis et toute la région va devenir un lieu de passage des armées ennemies. A la même période, des communautés de marabouts tentent d'échapper à l'autorité de Tlemcen, en même temps qu'elles se dressent les unes contre les autres. Le désordre et l'insécurité règnent dans toute la région; les récoltes sont ravagées, les troupeaux razziés, les populations rurales décimées engendrant une fuite des derniers berbères vers le Maroc remplacés par les DouiThabet venus de Tunis qui accueillirent les ouled Sidi Abdelkrim venus de Seguia Elhamra. Les luttes intestines des communautés maraboutiques ne durent pas et la région de Saïda va bientôt passer sous l'autorité d'un bey, représentant de l'empire ottoman, dont la capitale est d'abord Mazouna, puis Mascara et, enfin Oran. La population, sous la menace du pillage de ses biens, est obligée d'acquitter des taxes en argent ou en nature. Le joug turc est tellement pesant qu'au moment de la levée des impôts, de nombreux habitants n'hésitent pas à reprendre la vie nomade et à se réfugier sur les hautes plaines steppiques, abandonnant la terre qu'ils cultivaient. Dès 1900, Saïda a déjà les dimensions et le tracé que nous lui connaissons. Les rues existent presque toutes et délimitent des parcelles de terrain servant à des jardins, au milieu desquels se dressent de-ci de-là quelques habitations. Après 1900, Saïda ne cessera de se bâtir sur ces emplacements, jusqu'à être obligée de s'étendre hors du tracé primitif, vers le nord et vers le sud.


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