La figue de Beni-Maouche gagne du terrain malgré les obstacles



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La localité de Beni Maouche, à environ 90 kilomètres au sud de Béjaïa, vit depuis hier la 15e édition de la fête de la figue. La manifestation a vu la participation de 150 exposants venus de 8 wilayas. Une virée entre les stands, installés dans le marché communal, donne un aperçu sur une activité qui semble en progression, malgré des difficultés liées, notamment, à l’organisation du marché. Bekka Mohand Ameziane, de la commune d’Aït Djelllil, possède environ 200 figuiers qui produisent 8 à 10 quintaux par an. «Le figuier est un arbre exigeant. Il faut l’entretenir, le tailler et bêcher son sol. Aujourd’hui, la figue sèche est valorisée. Avec un prix moyen de 80000 DA le quintal, le figuiculteur peut facilement couvrir ses frais et dégager des bénéfices», confie-t-il. L’Etat a contribué dans le développement de cette activité à travers l’ouverture des pistes agricoles, qui ont permis aux figuiculteurs d’utiliser des tracteurs. «Auparavant, on travaillait nos vergers à la main et c’était très difficile. On avait aussi des difficultés pour faire rentrer la récolte. Depuis l’ouverture des pistes, nous utilisons des tracteurs, le travail est devenu moins pénible et la récolte plus abondante.» Mais les figuicuteurs, livrés à eux-mêmes en cas de catastrophes naturelles, à l’exemple des feux de forêt et les intempéries qui détruisent la récolte, attendent plus d’engagement de la part de l’Etat. «On ne nous rembourse rien en cas de catastrophe», regrette notre interlocuteur. Et d’ajouter : «Nous demandons aux pouvoirs publics de nous aider à acquérir de petits tracteurs à chenilles qui sont mieux adaptés au relief escarpé de notre région. Un tracteur à chenilles coûte aujourd’hui 450 millions de centimes. Nous demandons à l’Etat de nous permettre de le payer par facilité.» Selon Mohand Ameziane, le producteur vend sa figue à 600 DA le kilo aux commerçants qui la revendent 800 DA. Sa récolte, une fois séchée, est répartie en 3 catégories : «takherboucht» est troquée contre des dattes ou des légumes, on peut aussi la vendre environ 50 DA le kilogramme ; «taâoulit» dont le prix tourne autour de 150 DA et enfin«taâmriout», qui est vendue, en fonction de sa qualité, entre 500 et 1000 DA le kilogramme. Le montant des aides de l’Etat destinées aux agriculteurs de la wilaya de Béjaïa, durant la période allant de 2000 à 2015, est estimé à 280 millions de dinars. La part de la figuiculture dans ces aides est «insignifiante», avoue un cadre de la Direction des services agricoles (DSP). Il explique cette situation par le fait que la région de «Beni Maouche ne dispose pas de terrains nus alors que les aides sont essentiellement destinées aux plantations». La concurrence de la figue turque Du côté des sociétés spécialisées dans le conditionnement de ce produit de terroir, on évoque des contraintes d’une autre nature. Halim Bara, gérant d’Agrofigue, société basée à Bousselam, dans la wilaya de Sétif, déplore «le manque de sensibilisation» des producteurs de la figue. Le jeune entrepreneur estime nécessaire de donner les moyens aux producteurs afin qu’ils puissent connaître les normes et les respecter en ce qui concerne le séchage et le triage de la figue. Selon lui, les problèmes sont légion : «La direction de la concurrence et des prix (DCP) ne fait pas son travail correctement. Pour valoriser la figue sèche, il faut qu’elle soit contrôlée. Dans les marchés et les magasins, c’est le désordre total. Des produits sont mis dans des sacs en plastique avec des étiquettes contenant de faux noms et de fausses adresses.»  Et quand un opérateur spécialisé dans le conditionnement présente aux commerçants un produit de qualité, bien emballé, il est confronté au casse-tête des prix. «Nos concurrents proposent des prix bas, parce qu’ils ne payent pas d’impôts, n’investissent pas dans le packaging. Bref, ils n’ont pas un nom et une réputation à défendre», explique-t-il. M. Bara se plaint aussi du fait que «la figue n’existe pas dans le code fiscal bien qu’elle soit un produit de terroir tout comme l’huile d’olive et la datte auxquelles on applique une TVA de 8%». «A la direction des impôts, on m’a demandé de m’adresser aux services de la Douane pour déterminer le taux de la TVA, ce qui veut dire que notre produit sera taxé comme ceux qui sont importés, soit une TVA à 17%. C’est insensé.» Le gérant d’Agrofigue indique que les producteurs et les opérateurs locaux font face à la concurrence de  la figue turque qui, selon lui, bien qu’elle soit de «piètre qualité» a réussi à gagner des parts de marché en misant sur le packaging : «La plupart des consommateurs algériens sont attirés par l’emballage et achètent ce produit importé qui coûte plus de 1000 DA le kilo.» Il a rappelé qu’en 2014, les producteurs nationaux ont dû céder leur produit à des prix très bas, jusqu’à 200 DA le kilo, parce que le marché était inondé par la figue sèche importée de Turquie. En somme, le jeune opérateur estime «impossible, dans les conditions actuelles, d’exporter parce que le marché est désorganisé et les producteurs ne respectent pas les normes internationales».


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