UNE VILLE, UNE HISTOIRE

Barika, la capitale du Hodna



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Jusqu'en 1874, Barika était encore un poste militaire de 65 personnes, relevant du cercle militaire de Batna. Elle devient une section de la commune indigène de Batna le 13 novembre 1874 sur une superficie de 3 729 kilomètres carrés, puis une commune mixte le 5 octobre 1907. Le mot Barika vient d'une variante de la langue berbère de la région, le mot est un dérivé  de Barek qui veut dire la couleur noire. Dans certaines variantes en chaoui, le mot noir est Aberkane dans la plupart ces variantes chaoui, selon Ahmed Boussaha dans son livre sur l'étymologie des mots des villes d’Algérie. Peu de chose sur l’histoire de Barika. Les ruines nombreuses et imposantes de la ville de Tobna rappellent que la région fut civilisée et devint fertile à l’époque romaine. Le labour des terres fait ressurgir de nombreuses pièces de monnaie en bronze romaines, les traces des canaux d’irrigation vers la plaine sont encore visibles. Après l’ère romaine ce fut la désertification totale. Après la prise de Constantine par la France, les grands chefs indigènes de la région firent leur soumission tout en gardant leurs privilèges, mais en 1858, une colonne de troupes françaises dut intervenir pour calmer les révoltes entre les différents coffs de la région. En 1860, les Ouled Amor de Magra entrent en dissidence, la colonne du colonel Desmarets rétablit l’ordre. En 1864, nouveau soulèvement des Ouled Mehdi, auquel met fin la colonne du colonel Séroka. En 1871, afin de faire face au soulèvement du Bachagha Mokrani, un détachement militaire français fut installé à demeure. En 1873, l’annexe de Barika fut créée pour maintenir l’ordre et préparer le développement de la colonisation. Jusqu'en 1874, c'est un poste militaire de 65 personnes, relevant du cercle militaire de Batna. Elle devient une section de la commune indigène de Batna le 13 novembre 1874 sur une superficie de 3729 Km², puis une commune mixte le 5 octobre 1907. En 1885, l’annexe fut transformée en commune indigène pour être à nouveau, en 1907, modifiée en commune mixte. Pendant toute cette période, 17 Officiers administrèrent successivement le Hodna oriental.  A partir de 1900, le capitaine Massoutier entreprit la transformation de la commune, avec la scolarisation des indigènes, construisant une école et incitant à la plantation des olivettes communales. A partir de 1907 ce furent les Administrateurs civils qui prirent le relais. Malgré la pauvreté qu’engendre son climat présaharien, Barika prend de l’importance, la population ne cesse d’augmenter, les constructions s’étendent, de nouvelles routes et pistes sont ouvertes, les recherches d’eau s’intensifient.  Le centre de Barika est de création artificielle. En 1844 il fallait installer un Caïd à Barika, simple marché et nœud routier, le Génie construisit un Bordj, dont une aile subsiste. Pendant les insurrections de 1860 – 1864 – 1871, simples scènes de pillage entre les tribus, il n’existe que quelques tentes autour du bordj. A partir de 1874, elle devenait le chef lieu de l’annexe. La capitale du Hodna n’avait plus qu’à se développer, mais les années de sécheresse de 1878, engendrant la famine, obligent le commandement militaire à se replier provisoirement sur N’Gaous par suite du manque d’eau. En 1881, la région de N’Gaous d’où proviennent les eaux de l’oued Barika ne dépend plus de Barika mais de la commune mixte des Ouled Soltan qui retient toutes les eaux. Barika doit faire venir par tonneaux et peaux de bouc l’eau des puits artésiens de Bordj Kébab, à 16 km. Ce n’est seulement que l’arrêté du 22 juillet 1882 qui règle la question, Barika à droit à toute l’eau d’amont pendant les 10 premiers jours du mois. Bien pour les irrigations, insuffisant pour l’alimentation des habitants. En 1883-1884, création du bureau de poste et installation du télégraphe. C’est l’année 1885, qui marque une nouvelle ère dans l’évolution de ce centre. L’arrêté du 17 janvier 1885 crée la commune indigène de Barika avec ses ressources propres. Le Bordj est considérablement modifié et agrandi. Le village tracé, les constructions commencent. En 1891 il y a 404 habitants, puis 803 habitants en 1901 pour arriver en 1946 à 4328 habitants. La question de l’eau potable est réglée en 1946-1947 par la construction d’une conduite d’eau. L’agrandissement du village grâce à l’achat par la Commune Mixte d’un domanial de 7 ha. 1905 : Transformation de l’établissement de Facteur- receveur de Barika en simple recette de 3ème classe. 1906 : Arrêté du Gouverneur Général, désignant le Caïd du Hodna oriental, commune indigène de Barika, comme Président de Djemaa formant la tribu de même nom. 1907 : Formation de la commune mixte de Barika : Monsieur Vitalis est nommé Administrateur. La commission municipale sera composée de 19 membres. L’Administrateur en sera le Président à défaut l’Administrateur Adjoint. Deux membres sont français tous les autres indigènes. Afin d’alimenter le centre de Barika, la jouissance des eaux de l’Aïn Touta est accordée à la commune mixte. 1928 : Recensement de la population : Européens 187, Indigènes 50 567. 1935 : Madame Bérard est nommée infirmière visiteuse. 1946 : Plan d’action communal. Prévisions constructions avec échelonnement sur les 10 prochaines années : -Egouts, réfection des rues, conduites d’eau, -Groupes scolaires de 8 classes de garçons et logements, -Groupes scolaires de 3 classes de filles et logements aménagements de la commune mixte, appartements et bureaux, -Recette municipale et appartement, -Etablissement de remonte et cité des cavaliers, -Hôpital de 40 lits et logements de la société indigène de prévoyance (S.I.P), bureaux et logements, silos à grains de 20.000 quintaux de capacité de stockage, -Construction de 4 villas pour employés, -Installation de la prison.


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