Une campagne sur fond de statu quo politique…



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Tantôt morose, tantôt ponctuée par des échanges de propos acerbes entre chefs de parti et tantôt marquée par des spectacles burlesques, la campagne électorale s’est achevée dimanche soir sans susciter, à des exceptions près, le débat houleux d’idée et de programme. Les locales de 2017 différent totalement de celles qui les ont précédées. Ni les messages des affiches et encore moins les discours des candidats et des chefs de parti n’ont créé l’événement qui aurait pu accrocher l’intérêt des électeurs. Bien au contraire. Beaucoup d’affiches électorales sont tournées en dérision en raison de leur contenu hilarant, voire même scandaleux. Certaines montrent le visage voilé  de candidates et même de candidats et d’autres présentent ces derniers dans des positions peu valorisantes au point de devenir la risée des internautes. Souvent médiocre, loin de tout professionnalisme et, dans le meilleurs des cas, très approximatives, les affiches ont plus amusé au point d’être arrachées, taguées ou carrément peintes et les tableaux d’affichage tout simplement arrachés. Plus grave. La campagne électorale a été marquée par les désagréments de l’affichage anarchique sur les murs des écoles, des mosquées, des établissements publics, des immeubles, des rideaux des magasins, sur les poteaux électriques, les panneaux de signalisation, les bennes à ordures, et même sur les murs des cimetières. Les affiches sont partout, sauf là où elles devraient être. En matière de communication, beaucoup de candidats semblaient loin des véritables enjeux auxquels seront confrontés les prochains maires. La majorité a préféré les sorties de proximité, laissant les grands meetings à leurs chefs de parti, dont les discours sont plus consacrés aux questions nationales qu’aux problèmes de gestion des communes, dont souffrent les 1500 assemblées que compte le pays. Certaines «grosses pointures», tout en brossant dans le sens du poil le «programme» d’un Président absent aussi bien de la scène nationale qu’internationale, ont profité de cette campagne pour se régler des comptes, à l’ombre de la prochaine élection présidentielle de 2019. A des exceptions près, rares sont les discours qui abordent la problématique des prérogatives des maires et de la gestion des communes, mais surtout de ce mal profond qu’est la fraude électorale qui éloigne les citoyens des urnes. Si certaines sorties du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, étaient tantôt clownesques tantôt chargées de messages codés adressés à son frère ennemi, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, les meetings de ce dernier, sont souvent l’occasion pour s’attaquer à l’opposition et à tous ceux qui critiquent les décisions du gouvernement. Les autres leaders ont tous braqué leurs discours sur la source de la faillite du système, en pointant du doigt les dirigeants auxquels ils demandent d’expliquer où sont partis les 1000 milliards de dollars en 10 ans. Ils ont promis une alternative, mais sans pour autant la dévoiler. Force est de constater que les sujets économiques et politiques, comme l’endettement extérieur, la loi de finances 2018, la présidentielle de 2019, ou encore la planche à billets ont pris le dessus sur les grands maux dont souffrent les communes, notamment les pouvoirs expropriés des maires, le financement anachronique des assemblées et le développement local. Certains responsables de parti, comme Abdelmadjid Menasra du MSP, Amara Benyounès du MPA, Louisa Hanoune du PT, Mohamed Hadj Djilani du FFS ou encore Moussa Touati du FNA, ont évoqué occasionnellement le sujet sans pour autant le mettre au centre de leurs discours. De nombreuses promesses ont été entendues et beaucoup d’espoir a été cultivé devant un parterre de citoyens non convaincus pour avoir été à maintes fois bernés. Devant un tel constat peut-on dire que les électeurs vont se réconcilier avec l’urne ? La question est très difficile à trancher, même si l’ombre de l’abstention pèse lourdement, et le climat qui précède le scrutin  ressemble étrangement à celui des élections législatives, où les résultats ont montré que 6 Algériens sur 10 n’ont pas voté…  


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