Les secrets bien gardés des «officines»



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Concrètement, comment nos autorités s’y prennent-elles pour protéger le vaste et très alléchant marché à l’import (2 à 2,5 milliards de dollars/an, en moyenne)? Ce sont justement les Douanes algériennes qui occupent les premières lignes dans le champ de bataille contre les animateurs du commerce illicite des faux médicaments. C’est pourquoi, la fraude sur l’origine, l’institution en a fait l’une de ses priorités majeures. «Notre administration coopère activement avec des institutions et organismes, leaders mondiaux, en matière de lutte contre la contrefaçon des produits pharmaceutiques, car nous sommes conscients de l’ampleur prise par le phénomène qui représente au moins 5% du marché mondial des médicaments qui se situe actuellement à 800 milliards de dollars et qui pourrait dépasser les 1000 milliards de dollars à partir de 2017», a souligné un officier supérieur de la Direction régionale des Douanes de Annaba. Selon la même source, ces cinq dernières années, plusieurs dizaines de cadres supérieurs de l’institution ont été initiés aux procédés et aux techniques de contrôle les plus récents et efficaces dans de grandes Ecoles des Douanes d’Europe, d’Asie, des USA et du Japon. Et ce, en plus des programmes de formations cycliques organisées par l’Organisation mondiale des Douanes (OMD), à pied d’œuvre dans la lutte anti-contrefaçon eu égard aux dimensions spectaculaires prises par le trafic illicite de produits contrefaits. Un fléau planétaire qui génère aux groupes criminels, bon an mal an, 200 à 250 milliards de dollars, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Notre interlocuteur des Douanes se veut, lui aussi, rassurant : l’activité des importateurs qui contrôlent le plus gros des achats algériens en médicaments, passe au peigne fin, car s’agissant de produits hautement sensibles. Mais, estime-t-il, cela reste insuffisant, la coopération des laboratoires nationaux et étrangers pour la formation de nos agents s’avérant plus que nécessaire pour une lutte plus efficace contre le phénomène de la contrefaçon. En  la matière, «des conventions ont été signées par notre administration avec de grandes firmes étrangères activant dans les cosmétiques, l’habillement ou l’automobile, représentées dans notre pays. En cas de suspicion de fraude sur l’origine, ces représentants ou les avocats de ces firmes sont automatiquement saisis et ils ont un délai de 10 jours pour agir et nous informer de la saisine de la justice. Le fruit de cette coopération est de plus en plus perceptible. Nous souhaiterions que cela puisse s’étendre à la filière du médicament». Des laboratoires étrangers présents en Algérie qui seraient victimes ou auteurs de pratiques frauduleuses telles que la contrefaçon ? «Il en a existé et il en existe toujours, mais je ne peux en dire plus», se contente d’affirmer la même source douanière. Autant dire que la confidentialité, eu égard aux croisements d’intérêts dont se distingue le secteur, est loin d’être une particularité algérienne. Le principe de la discrétion semble être soigneusement entretenu partout dans le monde. De redoutables «officines» comme le Couterfeinting Intellignence Bureau (CIB), FBI version britannique, ont pu constituer une banque, très fournie de données et détails sur le marché des faussaires. Néanmoins, ces données sont, rarement, pour ne pas dire jamais, partagées, à en croire différentes expertises et rapports européens : «….même si les responsables du CIB ont une image précise du marché des faussaires à travers les détails et données qu’ils ont pu stocker, ils n’ont pas le droit d’en dire plus car les grands groupes pharmaceutiques concernés tiennent beaucoup à la confidentialité…. Les producteurs de marques connues craignent pour leurs chiffres d’affaires si l’on dévoilait que des contrefaçons sont en circulation». C’est notamment le cas des firmes fournissant les marchés africains où, d’après de récents bilans  dressés par l’Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM),  850 millions de médicaments illicites ont été saisis au cours des quatre dernières années. Pis, dans leur composante, les analyses de laboratoires ont révélé la présence de mercure, de métaux lourds, de la peinture pour murs. D’où les incessantes mises en garde de l’IRACM, l’ONUDC, mais aussi celles d’Interpol, de l’Organisation mondiale des Douanes (OMD) contre la prolifération des faux médicaments dans les pays africains, l’Algérie entre autres. D’autant plus que la matière première, destinée à la production nationale, est essentiellement importée d’Inde et de Chine, alors que les achats s’effectuent surtout en Europe (France, Danemark, Suisse, Grande-Bretagne, Turquie) et dans certains pays arabes comme la Jordanie et l’Arabie Saoudite. A ce sujet, le président du SNAPO, se voulant rassurant, a souligné à El Watan-Economie, toujours lors de la rencontre du SNAPO-Annaba, que « le secteur pharmaceutique est encadré par des lois très draconiennes. Il n’y a pas que l’industrie pharmaceutique nationale qui importe de Chine et d’Inde ses besoins en matière première. 80 % de la matière première qui sert à la production de médicaments dans le monde provient de ces deux pays. Certes, les choix diffèrent, mais le principe actif est le même partout dans le monde». A noter que les médicaments bénéficient d’une exonération de droit de douanes et de TVA à l’importation sur les intrants et les matières destinées, l’objectif étant la promotion et le développement de cette activité économique.


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