Bras de fer entre la direction et le syndicat



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Le torchon brûle entre le conseil d’administration (CA), la direction générale et le syndicat de l’entreprise Sider El Hadjar. Au moment où le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, insiste, dans sa note n°000323 du 29 octobre 2017, sur le gel des recrutements en favorisant le redéploiement interne du personnel, la direction générale de Sider El Hadjar agit en faisant le contraire. Sous l’impulsion du syndicat de l’entreprise, on tente d’imposer des recrutements douteux, sans envergure, sinon des retraités, et ce, en pleine crise financière. Il est à rappeler qu’en octobre dernier, le ministre de l’Industrie, Youcef  Yousfi, a signifié aux dirigeants de Sider El Hadjar qu’il n’y aura plus d’assistance financière pour le complexe qui a déjà consommé près d’un milliard de dollars. Selon des cadres de Sider El Hadjar : «Après une première étape du plan de redressement interne (PRI), une seconde qui consiste à passer de la production et à la transformation de la fonte en produit vendable est actuellement gelée. En cause, le complexe croule sous un cumul de dettes totalisant plus de 104 milliards de dinars. Pour assainir ses finances, l’usine doit consentir d’importants efforts de rationalisation dans sa gestion financière.» Ce qui n’est pas le cas au regard des dernières décisions prises par le staff dirigeant de l’usine. En effet, on tente de créer des postes de cadres dirigeants et de surcroît avec achat de véhicules alors que l’usine regorge de jeunes compétences et d’un grand parc automobile de location. «La première future bénéficiaire de ce qui semble un forcing est l’ex-directrice opérationnelle d’Algérie Télécom (AT) de Annaba qui, pour une gestion douteuse, a été limogée dernièrement par sa hiérarchie. Comble de l’ironie, son recrutement s’est fait sur injonction du député Tliba Bahaeddine. Pis encore, la candidate se verra octroyer le poste de directrice centrale de l’informatique à Sider El Hadjar. Deux autres retraités sont en attente d’être embauchés dans les jours à venir. Ni les fermes réserves émises par les administrateurs ni la qualité de son diplôme (ingénieur en électronique option automatisme) encore moins l’instruction du Premier ministre ont fait rétracter le directeur général de l’usine.» Contacté, Maatallah Chemseddine n’a pas daigné nous répondre. Nos multiples appels et messages sont restés, jusqu’à hier, sans suite. L’autre branle-bas de combat à l’usine concerne la ségrégation dans la vente aux entreprises et particuliers du rond à béton. A cela, il faut ajouter le blocage de paiement de quelques entreprises depuis plus d’une année malgré la disponibilité de 350 millions d’euros. En effet, plusieurs d’entre-elles attendent toujours le visa du syndicat, devenu le gestionnaire au lieu du directeur général, pour être payées, en vain. «Il faut graisser la patte pour espérer être réglé. Une sorte de dîme est imposée par le représentant du syndicat de l’entreprise qui fait et défait au gré de son humeur. Sa force, il la puise de son cousin, le député de Annaba, Tliba Bahaeddine. Quant aux entreprises de leurs amis, dont celle du maire d’El Hadjar, ses factures sont payées rapidement. Pour preuve, sa facture de septembre 2017 est déjà réglée. Et si on ose dénoncer cette situation, on n’aura jamais un autre plan de charge dans ce complexe, devenu la propriété privée du clan du député Tliba Bahaeddine à Annaba», regrettent une dizaine d’entreprises de sous-traitance qui font appel à Ahmed Ouyahia pour intervenir et mettre fin à cette situation, devenue suffocante. Où sont passés les services de sécurité qui sont tous au courant de ces pratiques maffieuses ? Leur silence a encouragé l’impunité, poussant les auteurs à faire main basse sur le complexe. Le groupe Sider n’est pas en reste où la dilapidation des biens publics est frappante. Dépendant de la même tutelle, le groupe Sider s’adonne lui aussi à la construction de deux sièges pour ses deux filiales, l’ISGA et la SGS, pour une enveloppe de près d’un milliard de dinars. Agé de plus de 70 ans, le PDG du groupe Sider est un retraité du secteur de l’immobilier. Conscient de ses insuffisances professionnelles dans ce domaine de gestion, il fait appel à des retraités consultants, sinon conseillers avec le consentement de sa tutelle d’Imetal, elle-même dirigée par Ahmed Yazid Touati, un retraité de Batimetal. La note de Ouyahia n°000323 du 29 octobre 2017, incitant les managers à la maîtrise des dépenses et le gel des recrutements en favorisant le redéploiement du personnel interne, ne semble pas l’intéresser. «Cette manière de faire, qui alourdit les charges de la société et disqualifie les véritables compétences de l’entreprise, phagocyte les espoirs de toute une génération de jeunes cadres spécialistes en sidérurgie, intègres et prometteurs. Des expertises sont confiées à des consultants étrangers qui pouvaient être, en réalité, aisément exécutées au sein de l’entreprise et sûrement avec plus d’efficacité. L’école de Sider est connue dans le pays pour la qualité de sa formation et celle de ses cadres. Aujourd’hui, le directeur général d’Imetal, administrateur dans plusieurs filiales, roule en grosse cylindrée, flambant neuve de plus de sept millions de dinars. Qui se soucie présentement de cette saignée d’argent en plein crise ?» s’insurgent des cadres de Sider El Hadjar.  


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