Ghania Eddalia 

«Amane est là pour cerner les besoins des femmes victimes de violences»



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Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme a lancé, lundi à Alger, une base de données dédiée aux femmes victimes de violences dans le but d’assurer «une meilleure prise en charge et cerner les besoins» de cette catégorie.

Ce projet, «mis en place en partenariat avec l’organisation des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, ONU-Femmes, avec un financement belge, s’inscrit dans le cadre de la modernisation et la numérisation du secteur de la solidarité nationale et vise à améliorer la collecte des données concernant cette catégorie pour une meilleure prise en charge», a indiqué la première responsable du secteur, Mme Ghania Eddalia, qui a présidé les travaux d’un atelier sur la base de données dédiée aux femmes en situation de détresse, dont les femmes victimes de violences, baptisée «Amane».

Cette base de données s’appuie sur des classifications et des définitions unifiées des cas de violences à travers un modèle de questionnaire, a expliqué la ministre, soulignant que ce système assurait «une confidentialité totale et respecte la vie privée» des cas enregistrés.

Après avoir affirmé que ce dispositif vient renforcer les acquis en matière de lutte contre la violence faite aux femmes, concrétisés, a-t-elle dit, à travers les axes de la stratégie nationale de lutte contre la violence, lancée en 2007 et confiée à une commission nationale composée de plusieurs départements ministériels, des instances nationales et la société civile, Mme Eddalia a assuré que cette stratégie tend à garantir la sécurité, la protection et une prise en charge «adéquate» des problèmes liés à la violence et à assurer une protection légale et juridique aux victimes de violence.

Cette stratégie, poursuit la ministre, a également pour objectif de «créer une solidarité locale et nationale avec les victimes de violences, sensibiliser l’opinion publique, mobiliser l’ensemble des institutions de la société et les médias contre la violence faite aux femmes et assurer aux femmes victimes de violences une qualification et une réintégration dans la vie socio-économique».

La ministre a rappelé dans ce contexte les différentes mesures initiées par l’Algérie pour la protection et la prise en charge des femmes victimes de violences, dont la création de centres d’hébergement et d’accompagnement, la réintégration des femmes, la prise en charge psychologique et l’orientation de ces femmes par les cellules d’écoute des directions de wilaya de l’Action sociale et de la solidarité (DASS), outre la mise en service d’un numéro vert.

L’Algérie a également renforcé les mesures visant à protéger la famille de la «dispersion et préserver la dignité de la femme» divorcée qui a la garde de ses enfants, à travers la mise en place, en janvier 2015, du fonds de pension alimentaire, a-t-elle souligné.

Elle a ajouté que dans le cadre de la lutte contre la violence faite aux femmes, un module d’écoute et de prise en charge des femmes victimes de violence et de leurs enfants a été introduit dans le cursus de formation des étudiants du Centre national de formation des personnels spécialisés (CNFPS), «une première dans le monde arabe», a-t-elle indiqué.

Mme Eddalia a reconnu, par ailleurs, qu’en dépit des «résultats positifs enregistrés» dans ce domaine, «les efforts consentis restent insuffisants en l’absence d’une référence statistique fournissant des données et des indicateurs fiables pouvant être utilisés dans l’examen de la situation et de la dimension réelle du phénomène de la violence».

Dans une déclaration de la presse en marge de l’atelier, la ministre a fait savoir que les chiffres concernant les femmes victimes de violence «ne reflètent pas la portée réelle» de ce phénomène, d’autant, a-t-elle dit, que «plusieurs victimes observent le silence à cause des traditions de la société», affirmant que la violence ne touchait pas uniquement les femmes «qui ont un niveau d’instruction limité ou les femmes au foyer, mais concerne même les femmes cadres et aisées financièrement». Plus de 1 000 cas de femmes victimes de violences ont été enregistrés par les centres spécialisées, a fait savoir la ministre.

Pour sa part, la coordinatrice nationale de l’organisation «ONU-Femmes», Imane Hayef, s’est félicité du lancement de cette base de données qui permettra de «recenser et de prendre en charge les femmes victimes de violences».

R. N.


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