Le roi du Maroc Mohammed VI dissout son ministère des Affaires étrangères



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Par Sadek Sahraoui – Mécontent de leur rendement qu’il a qualifié de «nul», le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a pris la résolution de remercier la quasi-totalité des directeurs centraux de son département. Dans la foulée, il a envoyé également à la retraite 50% des chefs de division et 70% des chefs de service. Autrement dit, il a dissous complètement le ministère marocain des Affaires étrangères. La décision de donner ce grand coup de balai n’est évidemment pas une initiative qui lui revient seul. Elle lui a été soufflée en réalité par Mohammed VI qui, dit-on, ne supporte plus d’enchaîner les camouflets diplomatiques.

Depuis son accession au trône en juillet 1999, il n’a pratiquement remporté aucun des nombreux grands bras de fer l’ayant opposé au Front Polisario. Il y a peu encore, le Maroc a été carrément humilié par la Cour européenne de justice qui refuse de lui reconnaître un quelconque droit sur le Sahara Occidental. Cette décision historique doit, d’ailleurs, entraîner une révision des accords (agricole et de prêche) liant Rabat à l’Union européenne. Une suprême humiliation pour l’héritier de Hassan II qui a dépensé des centaines de millions de dollars pour faire du lobbying et tenter d’acheter des voix en Europe. Pour Mohammed VI, il n’était donc plus question de faire reposer la diplomatie du Makhzen sur une «bande d’incompétents» et une structure en faillite.

Officiellement, cette opération de «nettoyage» est présentée comme une action destinée à «rafraîchir» le ministère des Affaires étrangères et «donner de la visibilité» à la politique extérieure du roi. La presse marocaine rapporte, à ce propos, qu’en moins d’un an, c’est la totalité du directoire du ministère des Affaires étrangères marocain qui a été renouvelé, soit une vingtaine de directeurs nommés. «La partie visible de l’iceberg en réalité car, dans les bureaux du ministère de l’avenue Franklin-Roosevelt, une trentaine de chefs de division ont aussi été nommés (50% d’entre eux), tandis qu’une cinquantaine de chefs de service (70% des postes) ont été changés», énumère la même source, qui précise que les nouveaux arrivants ont pris leurs fonctions le 15 février dernier.

S. S.

 


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