Vers une usine de montage en partenariat avec Soficlef



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L’alliance conclue la semaine dernière à Boumerdès, dans la localité de Si Mustapha, entre l’entreprise algérienne Soficlef spécialisée dans la production des plaques d’immatriculation et l’américain Stanley Black & Decker, leader mondial dans l’outillage électroportatif pour un montant de 10 millions de dollars portant sur la distribution des produits de Stanley Black & Decker en Algérie marque le début d’une coopération sur le long terme. C’est aussi une phase préparatoire pour l’installation de l’entreprise américaine en Algérie. Si dans une première phase l’accord est d’ordre commercial et vise le marché algérien, dans une deuxième phase la firme américaine exportera à partir de l’Algérie ses produits vers d’autres pays de la région, notamment l’Afrique du Nord. Par la suite, il s’agira de s’installer en Algérie via la réalisation d’une usine avec comme partenaire Soficlef. «Cela pourra se faire dans une année ou dans cinq ans, mais l’idée de s’installer en Algérie est bien là», nous dira à ce sujet en marge de la cérémonie du lancement du partenariat Youcef Daou, représentant de la société américaine. Aujourd’hui, tout le monde sait que l’Algérie mise sur la fabrication et les unités de montage. «Nous sommes en train d’étudier tout cela et nous allons concrétiser ce projet et c’est Soficlef qui sera notre partenaire», nous dira encore M. Daou précisant qu’il s’agit d’un grand projet. Une ambition que le climat des affaires en Algérie ne risque pas de freiner, même si certaines contraintes sont bien là. M. Daou citera à titre d’exemple la nouvelle réglementation des importations qui, selon lui, a changé le rythme «Sans plus», tiendra-t-il à relever pour souligner l’intérêt de l’entreprise américaine à investir en Algérie. Un point que confirmera lors de la conférence de presse Gustavo Duque, directeur de la région MENA, pour qui l’Algérie sera la porte d’entrée pour l’Afrique. Le directeur général de Soficlef, Sofiane Charikhi, a expliqué que ce partenariat qualifié de stratégique s’inscrit dans une vision à long terme du développement de l’entreprise et répond à une demande «pressante» du marché algérien ouvrant également des «perspectives» en vue de l’installation d’une unité de montage-fabrication de l’outillage électroportatif en Algérie. En attendant, l’entreprise algérienne certifiée iso 9001 et riche d’une expertise dans le domaine industriel avec 10 années d’expérience mise sur le marché des plaques d’immatriculation qu’elle domine à hauteur de 90%. Ayant acquis une technologie allemande, Soficlef fabrique actuellement ses propres moules et ne recourt pas à l’importation. Elle a plutôt investi le marché de l’exportation. Avec une production annuelle de 2 millions de plaques d’immatriculation et une capacité fabrication de 20 millions, Soficlef commercialise déjà ses produits dans d’autres pays, notamment la France, Tunisie, Maroc et la Suisse, en attendant de s’implanter sur les marchés subsahariens et africains. Mais aussi la Belgique. En 2017, l’entreprise algérienne a réalisé quatre opérations pour 80 000 unités. Les perspectives pour cette année en matière d’exportations sont de 120 000 à 140 000 plaques. Des produits, faut-il le noter, homologués en Europe. Toujours dans ce domaine, Soficlef affiche sa disponibilité à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de la carte électronique d’immatriculation des véhicules. Sofiane Charikhi dira dans ce cadre : «Nous mettons l’usine à la disposition du gouvernement qui cherche des opérateurs pour assurer cette transition. Nous sommes là.» Mais du côté des pouvoirs publics, il n’y a pas encore eu de réponse. Soficlef a d’ailleurs commandé une étude sur ce dossier chez des experts allemands. Pour l’heure, rien à signaler. Et pourtant, il y a déjà eu l’annonce de l’entrée en vigueur en 2017 de la carte électronique d’immatriculation. Les plaques devraient être remplacées progressivement. Ce n’est pas encore le cas.  


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