Secteur de l’énergie en 2017

La production continue à baisser



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Le secteur de l’énergie a enregistré une nouvelle baisse de sa croissance en 2017. Elle est à mettre sur le compte des retards accusés dans la livraison de certains projets pétroliers et gaziers, dont l’entrée en vigueur devait inter-venir courant 2016 et 2017. Le retour du secteur de l’énergie aux contre-performances rompt avec les espoirs d’une reprise suscités par la croissance de 2016, qui était de l'ordre de 7,7%. Ce bon résultat avait rendu les responsables de Sonatrach optimistes. Ceux-ci avaient envi-sagé aussitôt un retour de la croissance après une décennie de contre-performances. La sortie du secteur de l’énergie de la baisse chronique de sa croissance n’a donc été, en 2016, que de courte durée, puisque 2017 allait connaître une nou-velle contre-performance, rapporte l’agence Reuters se basant sur un document de la Banque d’Algérie qui fait le bilan de l’évolution des agrégats monétaires et financiers à la fin de 2017. Au premier semestre de cette année, la Banque centrale avait indiqué dans sa dernière note de conjoncture que les quantités d’hydrocarbures exportées ont baissé de près de 6% par rapport au second semestre de 2016. Symptômes avant-coureurs de la contre-performance annuelle à laquelle fait référence le document de la Banque d’Algérie, publié jeudi dernier par l’agence Reuters. Ces mauvais résultats de 2017 s’expliquent par le retard accusé dans la livraison de plusieurs projets pétroliers et gaziers clés. Il s’agit essentiellement de quatre projets, dont la pro-duction devait entrer en vigueur courant 2016 et 2017, à savoir Timimoune, Touat, Reggane et Inghar. L’installation gazière de Timimoune, dont la mise en service est intervenue il y a quelques jours, devrait pomper un volume journalier de 5 millions de m3 de gaz et produire 466 barils/jour de condensat. Le complexe de Reggane Nord produira, quant à lui, plus de 8 millions de m3/jour de gaz et 148 barils/jour de condensat. Quant au projet Touat Gaz, fruit d’un partenariat entre Sonatrach et Engie (France), cette plateforme devrait pomper un volume de 12,8 millions de m3 de gaz/jour, soit 4,5 milliards de m3/an. Sonatrach compte aussi sur d’autres projets dont les investissements additionnels sont censés améliorer le rende-ment dès cette année. Les pré-visions tablent justement sur une croissance de 6,5% cette année grâce à l’entrée en service de certains projets. Cela permettra au secteur de revenir vers les tendances haussières après près d’une décennie de déclin. Ces contre-performances sont principalement alimentées par la baisse de la production, laquelle s’est traduite par un net recul des volumes d’hydrocarbures exportés depuis 2007. Durant cette année, les quantités d’hydrocarbures exportées amorçaient une descente qui allait être chronique, due essentiellement à la baisse de la production, dont la part des investisseurs étrangers était nettement en recul. En 2008, alors que les prix du pétrole culminaient en moyenne à plus de 111,51 dollars le baril au premier semestre et à 88,22 dollars au second semestre, les exportations d'hydrocarbures en volume ont chuté de 4%. Et c’est durant cette année que la crise des subprimes allait secouer la planète financière. En 2009, la situation virait au cauchemar. Elle s’est traduite par une forte contraction des exportations d’hydrocarbures (-42,53% en valeur). En volume, la tendance baissière amorcée depuis 2007 a été poursuivie en 2009 avec, au tableau, une croissance négative des exportations (-9,76%). En 2010, les exportations des hydrocarbures se sont chiffrées, en valeur, à 56,12 milliards de dollars, alors que les quantités exportées ont connu une bais-se de 1,78%. En 2011, les volu-mes exportés ont connu une diminution de 4,89%, de -3,3% en 2012 et de -7,37% en 2013. En 2014, année durant laquelle le marché pétrolier allait connaître un revirement sans précédent, l’Algérie a exporté moins d’hydrocarbures qu’en 2013. La baisse des quantités exportées était de 1,74%. L’année suivante allait être celle du retour à la croissance du secteur de l’énergie avec, au tableau, un bond de +0,4%. L’année 2016 a confirmé ensui-te le bon résultat de 2015 avec une croissance supérieure à 7%. Du jamais vu depuis au moins une décennie. Le mauvais résultat de 2017 est tombé comme un cheveu sur la soupe, alors que le secteur renouait avec les performances depuis deux années déjà. La culture du résultat ne doit toutefois pas être une fin en soi, car les responsables politiques doivent garder un œil sur une consommation interne qui évolue à vive allure. Le gouvernement est loin du compte en matière d’efficacité énergétique et de lutte contre le gaspillage d’énergie. Il ne doit pas perdre de vue non plus l’impératif de préserver les parts de marché de l’Algérie au-dessus de 10% sur l’échiquier gazier européen. Ce sera l’un des défis les plus importants des prochaines années.


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