Ouyahia

« Nous travaillons à l'amélioration du climat des affaires »



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L'Algérie est un partenaire « stratégique d'une importance primordiale », a souligné le président gouvernement espagnol, Mariano Rajoy.

« L'Algérie est un partenaire stratégique d'importance primordiale puisqu'elle fournit 49,8% du gaz consommé en Espagne, et elle est aussi un acteur de premier ordre au Maghreb et dans l'Union africaine et un partenaire loyal et fiable pour l'Espagne », a indiqué le président du gouvernement espagnol. Pour sa part, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a promis à Mariano Rajoy d'améliorer le cadre des affaires en Algérie : « Le climat des affaires en Algérie n'est pas exemplaire. Aussi, nous tenons à l'améliorer progressivement », a indiqué Ouyahia, qui a tenu à préciser à son homologue que « l'Algérie traverse une période difficile mais que cela ne l‘empêche pas d'améliorer le climat des affaires. De grands groupes internationaux sont venus en Algérie pour investir malgré la règle des 51/49. Cette règle demeure une garantie pour le pays et pour l'investisseur », a-t-il ajouté. Ouyahia a tenté de rassurer son homologue espagnol en appelant ce dernier à comprendre la « situation difficile » que traverse le pays, qui « s'est traduite par une baisse significative des échanges commerciaux » entre les deux pays, soulignant au passage que « les relations entre les deux pays dépassent largement la question commerciale ».

Selon Ouyahia, qui a dit que Rajoy « a compris la situation et accepté ce fait » dès l'instant ou « ces décisions (barrières à l'importation) « ne vont pas durer dans le temps mais qu'elles sont provisoires », dit-il. Ill a aussi tenu à exprimer sa satisfaction de « la qualité remarquable » des relations algéro-espagnoles, affirmant que la coopération bilatérale « progresse harmonieusement. La présence économique espagnole en Algérie, en dehors du secteur des hydrocarbures, demeure encore modeste », a affirmé le Premier ministre. « Les relations politiques, la coopération et les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Espagne offrent de grands motifs de satisfaction, ce qui n'est malheureusement pas encore le cas en ce qui concerne les investissements », a fait valoir Ouyahia.

Hors le secteur des hydrocarbures, la présence économique espagnole en Algérie demeure encore modeste avec 47 partenariats seulement conclus en 15 années pour un montant de moins de 2 milliards d'euros, a précisé le Premier ministre. « Certes, nous avons enregistré aussi la venue de plus de 500 entreprises espagnoles depuis l'année 2000, mais elles étaient là pour des contrats de réalisation. D'ailleurs, elles sont reparties une fois que leurs chantiers ont été achevés », a-t-il observé. Il a indiqué également que les relations économiques « retiennent au plus haut point notre attention », précisant que « c'est la raison pour laquelle, outre nos échanges gouvernementaux sur ce dossier, nous avons tenu ensemble, à organiser aujourd'hui même à Alger un forum d'affaires qui regroupe de nombreux opérateurs de nos deux pays ».

La partie espagnole appelle les autorités à assouplir la réglementation

Cette clarification du Premier ministre est venue après les propos de la secrétaire d'Etat espagnole au Commerce, María Luisa Poncela, qui a appelé l'Algérie a « assouplir sa réglementation » sur les investissements étrangers et lever ses barrières aux importations : « L'Algérie devrait réviser la réglementation qui régit les investissements étrangers en Algérie pour les stimuler », a ajouté Mme Poncela, estimant l'investissement étranger « vital pour renforcer le tissu entrepreneurial algérien ». Mme Poncela a également déploré une « chute de 11% des exportations espagnoles vers l'Algérie. L'Espagne ne considère pas le déficit commercial (…) avec l'Algérie comme un problème, nous considérons comme un problème les restrictions posées par le pays aux importations de certains produits, qui affectent sensiblement les exportations espagnoles », a lancé la secrétaire d'Etat. « L'ouverture vers l'extérieur est la voie pour le redressement de l'économie algérienne », a estimé la secrétaire d'Etat espagnole. De son côté, le ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi, a souligné la disponibilité de l'Algérie à soutenir davantage la coopération et ce, dans tous les domaines : « L'Algérie vous réaffirme sa disponibilité à aller encore davantage de l'avant avec l'Espagne », a-t-il conclu, exprimant sa « grande satisfaction ». « Les relations économiques entre l'Algérie et l'Espagne sont toujours denses et diversifiées. L'Espagne demeure parmi les partenaires les plus importants de l'Algérie », a encore précisé Yousfi.

« Avec plus de 7 milliards d'euros d'échanges commerciaux, l'Espagne figure parmi les partenaires les plus important de l'Algérie, dont elle est le troisième client et cinquième fournisseur et où opèrent 450 entreprises espagnoles » a indiqué Yousfi qui a regretté néanmoins des relations « inférieures aux potentialités » et « en deçà des attentes » des deux pays. Yousfi a aussi souligné que la dynamique était bien engagée pour réaliser des partenariats durables entre les deux pays. Le ministre a renouvelé son engagement « à accompagner les entreprises espagnoles dans leurs projets de partenariat en Algérie ». Par ailleurs, le ministre a tenu à rappeler que la chute brutale des prix des hydrocarbures avait eu des « impacts négatifs » sur l'économie algérienne, à l'instar des autres pays exportateurs de pétrole.

Face à cette crise, a-t-il soutenu, « le gouvernement a pris plusieurs mesures dans le cadre de la rationalisation des dépenses pour retrouver l'équilibre de la balance des paiements du pays ». Le ministre a également souligné que la politique économique du pays « accordait un fort intérêt aux partenariats avec les étrangers et octroyait des avantages et facilitations en faveur des investissements directs étrangers. Le code des investissements en Algérie est devenu plus fluide et prévoit des facilitations, et nous espérons que ce forum soit le prélude d'un partenariat fructifié et solide », dit-il.


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