Bouteflika renouvelle sa confiance à Ouyahia



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Le président Bouteflika a procédé ce mercredi à un remaniement partiel du gouvernement Ouyahia en nommant quatre nouveaux ministres. Parallèlement, quatre ministres ont été limogés.

Des ministres dont on disait qu'ils étaient sur la sellette, comme Nouria Benghebrit à l'Éducation, en proie à une campagne de dénigrement du courant islamiste, et Mokhtar Hasbellaoui à la Santé, incapable de ramener la sérénité dans son secteur vu l'échec du dialogue avec les médecins résidents, ont été maintenus à leur poste.

Les ministres limogés ont été appelés individuellement ce mercredi matin par Ahmed Ouyahia pour leur signifier que le président de la République « a décidé de mettre fin à vos fonctions ». Ce remaniement a touché les ministères de la Jeunesse et des Sports, du Commerce, du Tourisme et de l'Artisanat ainsi que celui des Relations avec le Parlement, a indiqué un communiqué de la présidence de la République. « Conformément aux dispositions de l'article 93 de la Constitution, et après consultation du Premier ministre, son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a décidé ce jour d'un remaniement au sein du gouvernement ». A ce titre, le chef de l'Etat a procédé aux nominations de Mohamed Hattab, wali de Béjaia, ministre de la Jeunesse et des Sports, en remplacement de El-Hadi Ould Ali, appelé à d'autres fonctions, Said Djellab, ministre du Commerce, en remplacement de Mohamed Benmeradi, appelé à d'autres fonctions, Abdelkader Benmessaoud, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, wali de Tamanrasset en remplacement de Hassen Marmouri, appelé à d'autres fonctions, Mahdjoub Bedda, ministre des relations avec le Parlement en remplacement de Tahar Khaoua, appelé à d'autres fonctions. Les raisons de leur limogeage n'ont pas été divulguées.Le nouveau ministre en relation avec le Parlement, Mahdjoub Bedda un cadre du FLN et ex-président de la commission de l'industrie à l'APN avait été désigné ministre de l'Industrie par Abdelmadjid Tebboune avant d'être remercié deux mois seulement après sa nomination, tout comme le Premier ministre limogé. Said Djellab a quant à lui été directeur central du Commerce extérieur au ministère du commerce.

Deux walis, un affilié au FLN et un technocrate promus

Le ministre du Commerce, Benmeradi, qui fut appelé tôt le matin par le Premier ministre, a fait une courte apparition hier lors de l'Assemblée ordinaire de la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (CACI), à l'hôtel El Aurassi. D'ailleurs, il s'est excusé du fait qu'il ne pouvait rester au-delà de cinq minutes, le temps de faire une petite déclaration. Il lui est reproché notamment son improvisation dans l'élaboration des produits interdits à l'importation. D'ailleurs, il avait annoncé une troisième liste de 40 produits interdits à l'importation et ceci à quelques semaines du

mois du ramadhan : « Nous allons mettre en place un droit additionnel dit de sauvegarde qui sera appliqué à certains produits importés et qui est destiné à protéger la production nationale », a déclaré hier Mohamed Benmeradi lors de cette rencontre. Une déclaration de plus qui a peut-être accéléré sa mise à l'écart. En effet le mois du ramadhan qu'appréhende généralement le gouvernement du fait de la rareté des produits sur le marché et du surenchérissement du prix de produits locaux, a été certainement l'élément déclencheur de ce mini-remaniement. La nomination d'un cadre du secteur augure-t-elle d'un fléchissement de la politique menée jusque-là ? Déjà on murmure un réaménagement de la liste des produits qui a atteint le chiffre astronomique de 850. Et c'est le nouveau ministre du Commerce qui aura la charge de peaufiner cette liste avant le mois sacré. Cette nouvelle liste sera, dit-on encore, « plus homogène et plus souple » que les deux précédentes. En clair des produits qui sont aujourd'hui interdits à l'importation vont refaire leur apparition sur les étals. Est-ce l'effet ramadan ou tout simplement un recadrage mené à la veille d'un mois où la consommation atteint son plus haut niveau ? Ainsi, les couacs provoqués dans la confection de la liste des produits interdits à l'importation par Benmeradi, la pénurie du lait en sachet, qui dure depuis des mois, ont précipité son départ. Son remplaçant, qui possède une expérience non négligeable dans le circuit et le milieu du commerce international, peut s'avérer judicieux dans la volonté de mettre un peu d'ordre dans ce secteur des plus sensibles.


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