Macron isole la France



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Par Mrizek Sahraoui – Emmanuel Macron pèse-t-il encore sur la scène internationale, alors même que la France fait partie des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et jouit du droit de véto ? Rien n’est moins sûr, surtout après les frappes contre la Syrie, une action condamnée par la communauté –  silencieuse – internationale et une majeure partie de la classe politique française qui réclame des preuves – et non des paroles – justifiant cette intervention en dehors de tout cadre y compris de l’ONU.

Le premier désaveu est venu de la Maison-Blanche par le biais d’un communiqué démentant les propos du président français tenus lors de l’interview télévisée du 15 avril, dans laquelle il affirmait avoir «convaincu» Donald Trump de maintenir les troupes américaines en Syrie. Celles-ci devront rentrer «dès que possible», avait indiqué le communiqué. Un camouflet suivi d’une absence de réaction qui nous fait nous interroger sur l’indulgence et la proximité des médias avec le palais de l’Elysée.

Ensuite, en VRP de la construction européenne qui, dans la réalité, se déconstruit à vue d’œil, et surtout en donneur de leçons, Emmanuel Macron, devant les parlementaires européens, a eu toutes les peines du monde à convaincre, allant même jusqu’à ferrailler contre des députés français, laissant pantois plus d’un observateur.

Cerise sur le gâteau d’anniversaire de la première année d’exercice du pouvoir, Emmanuel Macron est revenu bredouille de la rencontre du 19 avril au Forum de Berlin avec Angela Merkel qui, de toute évidence, n’est plus sur la même longueur d’onde avec le président français dont elle ne partage pas l’enthousiasme, encore moins la feuille de route qu’il veut lui imposer dans la perspective du Conseil européen des 28 et 29 juin prochain.

Le silence – éloquent – d’Emmanuel Macron après les annonces de Kim Jong-un de suspendre, à partir du 21 avril, les essais nucléaires et les lancements de missiles balistiques intercontinentaux, au moment où les réactions de satisfaction fusent de toute part, saluant une «avancée significative» et «un grand progrès», prouve que la France ne tient plus le bon bout des relations internationales et semble même dépassée, isolée, bien que le président français se démène pour occuper la scène médiatique nationale et internationale. Une communication à effet boomerang au regard des nombreux loupés dans la politique intérieure comme du point de vue diplomatique.

La prise de risque inconsidérée fait partie d’une stratégie à long terme. Elle s’inscrit dans une démarche mûrement réfléchie par l’éternel candidat Macron. L’occupation du terrain sur les plans national, européen et international n’a qu’un seul objectif pour lui : les élections européennes de 2019, une obsession pour celui qui a chamboulé le paysage politique français, pensant, cette fois encore, rééditer l’exploit de mai 2017.

Dans le schéma classique, c’est-à-dire du temps du clivage gauche/droite, les scrutins intermédiaires, locaux ou même européens sont toujours défavorables au président – et à sa majorité – en exercice. C’est là le défi que Macron veut relever : remporter le maximum de sièges – 79 députés réservés pour la France – en mai 2019. Meilleure façon pour, d’une part, espérer peser au Parlement européen, mais surtout pour montrer que sa politique a porté ses fruits et qu'[il] est capable de casser les codes, comme ce fut le cas lors de la présidentielle de 2017.

Tout cela se fait au détriment du présent qui voit la France s’isoler et Macron faire le vide autour de lui.

M. S.


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