Un secteur en souffrance



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Fortement dépendants des carnets de commandes publiques, les professionnels du bâtiment et des travaux publics broient du noir depuis la chute des revenus du baril de pétrole. Quand l’Algérie se trouve dans l’obligation de réduire ses dépenses publiques, face à l’évaporation de ses réserves de change, les conséquences sont dramatiques sur le plan économique et social. De nombreux chantiers, tous secteurs confondus, ont été gelés et le lancement de nouveaux projets a été rendu impossible pendant plus de trois ans. Une situation qui a mis l’Etat, maître d’ouvrage des chantiers du BTP, dans l’incapacité de payer les entreprises qu’il a sollicitées. Faute de carnet de commandes, environ 60% des 3500 entreprises de BTPH en Algérie, soit près de 2100 sociétés, risquaient de déposer leurs bilans l’année dernière, mettait en garde l’Association nationale des sociétés algériennes. Face à la détresse des entrepreneurs, l’Etat a finalement réglé 120 milliards de dinars de créances aux entreprises, en débloquant des fonds de la Caisse nationale du logement. Pourtant soutenue par les dépenses publiques d’infrastructures et de bâtiment, l’expansion de l’activité dans le secteur du BTP a gagné seulement 0,3 point de pourcentage pour s’établir à 5,0% de croissance en termes réels en 2016, selon un rapport de la Banque d’Algérie. En nominal, la valeur ajoutée du BTP, estimée à 2069,3 milliards de dinars en 2016, représente 15,9% de la valeur ajoutée de la sphère réelle et 11,9% du PIB. Ce secteur a contribué à hauteur de 17,4% à la croissance globale du PIB. Selon le même document, les livraisons de logements pour l’année 2016 ont connu une progression d’à peine 3,1% par rapport à l’année précédente, soit 338 300 unités livrées en 2016, contre 328 100 en 2015. Exit donc les années d’aisance financière, issue de la manne pétrolière, durant lesquelles le secteur enregistrait une forte croissance. Secteur clé de l’économie nationale, le BTP absorbe 16,6% de la main-d’œuvre totale, selon l’enquête mensuelle d’avril 2016 de l’Office national des statistiques. Sur une population active de 10,8 millions, le BTP occupe 1,8 million de salariés permanents et non permanents, le secteur informel n’étant pas comptabilisé. Les importantes diminutions des commandes publiques, moteurs de la croissance, ont eu un effet néfaste sur l’emploi. Plus de 90 000 postes ont été perdus dans le secteur du BTP entre 2016 et 2017, d’après de récents chiffres rendus publics par le directeur de l’Agence nationale pour l’emploi. Les entreprises activant dans les travaux de bâtiment ont été aussi les plus touchées par les radiations avec la cessation de 936 entreprises, d’après le Centre national du registre du commerce. Alors que le secteur du BTP paie sa dépendance aux carnets de commandes de l’Etat, les entreprises algériennes se trouve souvent au cœur de polémiques et pointées du doigt en raison de la mauvaise qualité des infrastructures réalisées et du non-respect des délais de livraison. Cette situation est synonyme de surcoûts. Au total, 270 milliards de dinars ont été réservés aux réévaluations dans le projet de budget 2018. Outre un accès difficile au financement, le secteur peine à trouver une main-d’œuvre qualifiée alors que quelque 40 000 diplômés en BTP arrivent sur le marché de l’emploi chaque année, selon les professionnels.  


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