L’éducation islamique fait polémique



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Un débat assez contradictoire a marqué la première journée du colloque international sur l’enseignement de l’éducation islamique dans les établissements publics, dont les travaux se sont ouverts hier à Alger. La question du contenu de cet enseignement divise plus qu’elle ne rapproche, alors que l’ensemble des participants sont convaincus que l’extrémisme religieux est la conséquence de la mauvaise interprétation du Coran… Le débat sur le contenu de l’enseignement de l’éducation islamique dans les écoles publiques n’est pas tranché et la question de sa réforme, pour qu’il soit adapté aux mutations mondiales, suscite de grandes divergences. C’est en tout cas ce qui ressort des débats de la première journée du colloque international sur l’enseignement de l’éducation islamique dans les établissements publics, organisé par le HCI (Haut conseil islamique) en coordination avec le ministère de l’Education nationale, et dont les travaux se sont ouverts hier à Alger, en présence de nombreux théologiens et experts, venus d’une trentaine de pays musulmans et occidentaux, et d’une dizaine d’universités algériennes, pour s’achever aujourd’hui, avec une déclaration finale appelant surtout à «prôner l’entente, l’unité et le vivre-ensemble», tel que préconisé par l’islam. «L’école authentique doit apprendre à l’élève l’amour du travail et de la patrie, ainsi que les valeurs universelles véhiculées par l’islam et la société», a déclaré le président du HCI, lors de l’ouverture des travaux, précisant que «l’islam est exempt des courants qui veulent l’instrumentaliser pour mettre en place des politiques qui encouragent l’islamophobie et l’extrémisme». Selon lui, il est important «de miser sur la génération accueillie dans les écoles, les universités et les établissements éducatifs et qui aura, après deux décennies, à prendre en main la destinée de toute la nation musulmane». Pour sa part, le mufti d’Egypte, Shawki Ibrahim Abdelkarim Moussa Allam, a évoqué «l’importance de l’enseignement religieux au sein des établissements officiels et scientifiques» tout en plaidant pour un «encadrement de la méthode scientifique par les experts afin de former un musulman modéré avec une personnalité cohérente. Livrer l’enseignement religieux à l’aléatoire a été nuisible aux enfants de la nation musulmane, qui ont reçu un enseignement erroné de la religion, d’où les phénomènes de l’extrémisme ou encore celui de l’excommunication au nom de l’islam et le ralliement aux groupes terroristes (…) L’islam n’est pas venu pour nier l’existence de l’autre ou exterminer ceux qui ne l’ont pas adopté comme religion». Lui succédant, le chef de cabinet du ministre des Affaires religieuses syrien, Badr Abdesatar, revient sur la situation de la Syrie, le pays des sciences et des savants, «victime d’une violente campagne visant notre religion et notre sunna. Des organisations criminelles extrémistes telles Enosra, Daech, etc. utilisent l’islam à des fins politiques, comme cela a été le cas en Algérie, durant les années 1990, avec la destruction, les attentats à l’explosif, les assassinats et les massacres. Tout comme l’Algérie, la Syrie et son islam ont fait l’objet d’un complot et ce n’est pas par hasard que notre érudit Saad Ramadan El Bouti a été assassiné, un jour de Ramadhan, en plein milieu de la mosquée, alors qu’il prêchait la tolérance». Revenant à la question des écoles, le conférencier précise : «Nous pouvons éloigner l’islam de la politique mais pas de la vie, puisque la première chose que le nouveau-né musulman entend c’est al adhan (l’appel à la prière, ndlr) (…). Notre islam n’a aucun lien avec celui de Daech, ce groupe criminel qui détruit aussi bien les mosquées que les églises. L’appartenance à l’islam n’a jamais été incompatible avec l’appartenance à un pays. Il faut apprendre aux enfants l’amour de l’autre.» Lui succédant, Ramadan Oslo, responsable des Affaires religieuses en Turquie, a parlé de l’expérience de son pays, où la religion a été séparée de la politique, mais sur le terrain, «l’éducation islamique dans les écoles publiques touche de plus en plus d’enfants, de lycéens et d’étudiants universitaires. Les périodes des vacances sont souvent propices pour enseigner la religion musulmane, notamment durant l’été, où nous enregistrons quelque 4 millions de jeunes qui s’inscrivent chaque année pour suivre les cours». Ancien inspecteur de l’éducation, Sid Ali Daas dénonce ceux qui accusent l’enseignement de l’éducation islamique «d’être à l’origine de la prolifération de l’extrémisme religieux mais aussi de l’éloignement des valeurs islamiques. Pourtant, nos enfants ont depuis longtemps appris Le Coran dans les écoles coraniques avant même de rejoindre les bancs des établissements primaires. Aujourd’hui, la matière de l’éducation islamique est devenue sans aucune didactique, y compris dans les livres actuels, après la réforme». L’intervenant exhibe le contenu d’un livre du primaire, où il est fait état d’un résumé de Ghazwat Badr (la conquête de Badr). «Lorsque l’enfant lit ces quelques lignes, il retient que les musulmans ont été réduits à la misère après que les Koraïchites les ont spoliés de leurs biens. Un jour, ils ont attaqué une caravane de Koraïchites et pris tout ce qu’elle transportait, en représailles à ce qu’ils ont vécu à La Mecque. Qu’a-t-on appris à l’enfant, si ce n’est que l’islam ne renvoie pas à la foi, mais à la matière», dit-il pour expliquer qu’il «est important que l’enseignement de l’éducation islamique soit cohérent et surtout didactique, notamment dans les paliers du primaire et du secondaire». De nombreux autres intervenants ont insisté sur la formation continue des enseignants, alors que d’autres sont restés attachés au contenu de la matière. Certains estiment que cette matière doit aider l’enfant «à apprendre les principes généraux du vivre-ensemble, tel que dicté par Le Coran, comme ne pas voler, ne pas mentir, respecter autrui, sacraliser les parents et les aînés, etc., en se basant sur des histoires liées à l’islam, et d’autres prônent l’enseignement du Coran». Un débat qui n’a pas été tranché, puisque les avis étaient très divergents non seulement en Algérie, mais aussi dans de nombreux pays musulmans. Les travaux reprendront aujourd’hui en ateliers techniques, avant de s’achever en fin de journée avec une déclaration finale.  


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