Décès du journaliste écrivain Hamid Ali Bouacida



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La presse et le monde de la littérature viennent de perdre une plume talentueuse et généreuse. Hamid Ali Bouacida s’en est allé. Il est décédé dimanche à Alger, à l’âge de 66 ans, des suites d’une longue maladie. L’auteur de La dernière carte a ainsi abattu la sienne, choisissant de partir à la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, qu’on s’apprête à célébrer dans la morosité et la crise. Et c’est une perte immense pour la corporation, même si celle-ci, tout comme le paysage ingrat de la littérature, n’a pas pesé la véritable valeur intellectuelle de l’homme pour lui tisser des lauriers. Des lauriers qu’il n’a jamais souhaités, ceci dit, préférant vivre dans la discrétion, à la limite de l’anonymat. D’ailleurs, n’est-ce pas qu’il a décroché le prix littéraire Mohamed Dib pour son premier recueil de nouvelles Cinq dans les yeux de Satan, sans en jouir médiatiquement ? Hamid Ali Bouacida était aérien, détaché des richesses matérielles et se moquait allégrement de la course à l’enrichissement et de ses «athlètes» ; il s’abreuvait aux fontaines spirituelles et intellectuelles qui formaient sa Carte d’identité littéraire, ce texte sublime où il décline, dans un jeu de mots magique, les auteurs et les textes qui l’ont forgé. Hamid a commencé jeune à El Hadef, périodique sportif créé à Constantine dans les années 1970 par un aréopage des plus belles plumes de l’époque. Il fera du reportage de longues années durant avant de se convertir à l’information générale et au commentaire politique dès l’ouverture du champ médiatique en 1990, exerçant son talent dans les premières publications, notamment Les nouvelles de l’Est aux côtés de Mutapha Yalaoui et Boubakeur Hamidechi. Son génie du jeu de mots et des calembours n’avait d’égal que la perspicacité de ses analyses ; génie déployé généreusement sur les pages de l’éphémère Al Gantra, hebdomadaire satirique qu’il a fondé en 1992 à Constantine avec d’autres journalistes de talent. S’accrochant à son métier, il traversera les années 1990 avec courage, mais aussi avec beaucoup d’humour, cette qualité qui alimentait sa philosophie de la vie et stimulait son entourage. Il se tourne vers l’écriture littéraire et travaillera en parallèle pour de nombreuses autres publications, avant de créer en 2012, avec Chaouki Mechakra, son compagnon de longue date, Le Provincial, un quotidien régional paraissant à l’Est, et dont il était directeur de publication. Diminué par la maladie qu’il aura combattue jusqu’à son dernier souffle, il a publié tout de même un deuxième roman en France, La dernière carte, et était sur le point d’en livrer un troisième, dit-on dans son entourage. A Constantine, la nouvelle de sa disparition a jeté l’émoi parmi ses amis et les journalistes l’ayant connu. Les plus beaux souvenirs, cependant, l’ont emporté sur le reste. Des sentiments que son ami «de 40 ans», Denis Chetti, lui avait exprimé hier sur Le Provincial en écrivant : «… Oh, mais nous n’avons pas peur de la mort car nous lui avons fait la nique à maintes reprises et nous nous sommes préparés à partir le menton haut et le verbe gai en raison de ce que la vie nous a permis de lui soutirer nos instants de plaisir et de bonheur. C’était cela au final, notre philosophie de la vie. ‘‘Ne laissons pas la mort travestir nos idéaux et éteindre nos rêves et revenons encore une fois à Constantine au 220, de notre rue, lorsque tout était possible quand notre premier journal a été enfanté dans la dérision.’’»


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