Les non-dits d’une mésentente commerciale…



...

Contrairement à ce qui a été dit par certains responsables européens, le dialogue ne s’est jamais interrompu sur la question des échanges commerciaux. Le groupe de contact s’était réuni à deux reprises à Alger et, en février dernier, à Bruxelles. Le directeur général du commerce à la Commission européenne, Ignacio Garcia Bercero, arrivera aujourd’hui à Alger. Sa venue devrait donner naissance à une série de négociations au sujet d’un conflit commercial opposant depuis peu l’Algérie à l’Union européenne, son principal et traditionnel partenaire commercial. Les deux partenaires sont liés par un accord commercial dont l’entrée en vigueur est intervenue en septembre 2005. Laquelle convention prônait le libre-échange entre l’Union européen et l’Algérie, en contrepartie d’un appui de l’UE à la diversification de l’économie algérienne par le moyen des IDE. Depuis peu, alors que le gouvernement algérien tentait d’en découdre avec une crise rampante, aux travers de mesures administratives, fiscales et bancaires, dont la finalité était de ramener la facture d’importation à des niveaux soutenables, les Européens s’abandonnaient à un courroux fulminant contre Alger, l’accusant de vouloir privilégier les Chinois dans ses rapports commerciaux avec le reste du monde. Bruxelles regrettait également «l’absence de concertation» à l’heure(lors) de l’élaboration des mesures dites d’encadrement des importations, y voyant une atteinte au principe de libre-échange consacré par l’Accord d’association. Mais Alger réfutait cette thèse défendue à cor et à cri par les responsables européens, assurant que «depuis le début, nous avons privilégié un dialogue serein et responsable avec notre partenaire européen. Contrairement à ce qui a été dit par certains responsables européens, le dialogue ne s’est jamais interrompu sur la question des échanges commerciaux entre les deux parties. Le groupe de contact s’était réuni à deux reprises à Alger et, en février dernier, à Bruxelles», avons-nous appris auprès d’une source proche de la diplomatie algérienne. Mieux, la même source affirme que «des correspondances ont été échangées entre le ministre algérien des Affaires étrangères et Mme Federica Mogherini, ainsi qu’entre l’ancien ministre du Commerce et la commissaire européenne au Commerce, Mme Cecilia Malmström». «Cette dernière a été invitée à effectuer une visite de travail à Alger au cours du mois de février dernier. Cette invitation est toujours pendante», avons-nous également appris auprès de la diplomatie algérienne. Des déclarations qui sèment le doute sur le ton et la manière par lesquels les responsables européens tenaient à faire part de leur mécontentement. Voire sur la recevabilité de certains arguments défendus par la partie européenne, dont «les allégations sur une prétendue réorientation des flux d’importations en faveur de la Chine». Pour une meilleure compréhension des enjeux Sur cette question, notre source estime que «les responsables européens reconnaissent qu’il s’agit d’une affirmation dénuée de fondement». Statistiques à l’appui, il est indiqué que depuis la mise en application des mesures dites d’encadrement des importations, les achats de l’Algérie à partir de la Chine ont baissé de 31%. En outre, sur certaines interprétations faites à l’évolution des indicateurs du commerce extérieur, l’ambassadeur de l’UE à Alger a eu à s’expliquer officiellement, assurant que ses propos «auraient été déformés par les médias avant de reconnaître le caractère contreproductif de ce genre d’exercice mal inspiré», rappelle notre source, comme lorsque l’on argue une pièce de faux à l’origine d’une plainte injustifiée. Après un échange verbal qui aura duré quelques jours, le ton tourne en faveur d’une accalmie, profitant des appels au dialogue et à la concertation lancés par les deux parties. D’où l’arrivée, aujourd’hui à Alger, du directeur général du commerce à la Commission européenne. «Il est porteur de nouvelles propositions qui feront l’objet de discussions le 26 courant dans l’esprit du partenariat auquel les deux parties sont profondément attachées», nous informe notre source proche des Affaires étrangères. «Il s’agit maintenant de reprendre le dialogue sur une base sereine et constructive qui tienne dûment compte de nos contraintes objectives, qui nous commandent impérativement de rétablir les équilibres financiers du pays, de maîtriser et d’encadrer de manière transitoire des opérations d’importation ruineuses, d’assainir les circuits commerciaux, de protéger nos industries naissantes et, enfin, de promouvoir la diversification de notre économie à travers la promotion de notre production nationale», souligne notre interlocuteur. Cette volonté d’aplanir le chemin en vue d’une solution doit tenir compte de «l’équilibre des intérêts et le bénéfice mutuel qui sont la pierre angulaire de notre relation de partenariat avec l’UE». «Cette approche fonde notre relation globale qui va bien au-delà du simple volet commercial. Dans sa philosophie et dans sa conception, l’Accord d’association vise avant tout la création d’une zone de prospérité partagée et il ne peut donc être réduit à sa seule vocation commerciale», précise notre source de la diplomatie algérienne, plaidant ainsi pour une meilleure compréhension des enjeux, au-delà des éléments de conjoncture qui subissent les effets de la crise pour la partie algérienne et ceux liés à un protectionnisme grandissant chez les partenaires de l’Union européenne.  


Lire la suite sur El Watan.

Publier des annonces gratuites

Autres sites

Sciencedz.net : le site des sciences
Le site des sciences en Algérie


Vous cherchez un emploi? Essayer la recherche d'emploi en Algérie
Babalweb Annonces Babalweb Annonces
Petites annonces gratuites