Finance islamique

Une alternative «possible et souhaitable»



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Evoquant les perspectives d’évolution de la finance islamique en Algérie, le ministre des Finances a indiqué que le cadre légal et réglementaire en vigueur est adapté. Le Forum des chefs d’entreprise (FCE) a présenté, lundi à Alger, les résultats d’une étude sur les finances alternatives et la finance islamique en particulier. Menée par l’expert financier Lachemi Siagh, cette étude, qui a duré près de trois mois, a notamment abouti à l’idée que «la finance islamique est possible en Algérie et souhaitable, de par le gisement important qu’elle recèle». Néanmoins, l’étude du FCE met en avant le préalable d’une «adaptation du cadre juridique actuel». Selon Lachemi Siagh, il faudrait d’abord «agréer les opérations classiques de Mourabaha, Idjara et recourir aux titres participatifs, en attendant les aménagements légaux et fiscaux pour introduire les sukuk et autres opérations de marché». Dans une seconde étape, poursuit l’expert financier, «il faudrait revoir la loi sur la monnaie et le crédit pour agréer les banques islamiques à part entière». «Pour qu’il y ait un ancrage véritable de la banque islamique, la loi monnaie et crédit est pour le moment insuffisante. Il faut un cadre spécifique aux banques islamiques», a expliqué M. Siagh, précisant que les aménagements nécessaires doivent porter sur la modification de certains aspects du code civil, du code monétaire et financier et du droit fiscal. Et de noter que cette réforme doit «assurer que le crédit ne soit plus assujetti à des garanties prohibitives, réduire les délais de traitement des dossiers, développer le crédit long pour les investissements importants et mettre en place un système de couverture du risque de change». Pour sa part, le président d’honneur du FCE, Omar Ramdane, a indiqué que cette étude a été commandée, «car nous avions constaté que la demande pour de tels produits financiers est très forte. Les investisseurs, et les épargnants de manière générale, souhaitent pouvoir effectuer des placements ou obtenir des prêts sans pour autant être dans l’embarras par rapport à leurs croyances. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles des centaines de milliards de dinars circulent hors circuit bancaire». M. Ramdane a saisi cette occasion pour réitérer l’appel du FCE pour «une réforme profonde du secteur financier et bancaire qui est plus que jamais d’actualité». Selon lui, cette réforme doit répondre, en urgence, à la nécessité de disposer de modes de financement adaptés aux besoins des différents secteurs de l’économie ; assurer que le crédit ne soit plus assujetti à des garanties prohibitives et  réduire les délais de traitement des dossiers, développer le crédit long pour les investissements importants et mettre en place un système de couverture du risque de change. Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a estimé, quant à lui, que «la conjoncture marquée par la rareté de la ressource, face à une demande en forte croissance, rend indispensable la réflexion pour l’introduction et le développement de nouveaux instruments de financement». Evoquant les perspectives d’évolution de la finance islamique en Algérie, le ministre a indiqué que le cadre légal et réglementaire en vigueur est adapté. «L’ouverture d'une fenêtre islamique est un moyen rapide pour le développement des instruments de la finance alternative. Les banques publiques se sont, déjà, lancées dans cette voie», a-t-il conclu.  


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