Le FMI prévoit une reprise plus tôt que prévu



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Le rapport concerne la période 2018 et 2019 et revoit ainsi les prévisions d’octobre 2017 projetées pour toute la région, précisant que «l’affaiblissement de la croissance du PIB pétrolier, entraînée par l’accord OPEP, a été plus que contrebalancé par le redressement de l’activité non pétrolière». Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques de la région Moanap (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan), le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que la reprise de la croissance hors hydrocarbures en Algérie devrait intervenir «plus rapidement que prévu, grâce essentiellement à l’augmentation des dépenses d’investissement». Le rapport, rendu public hier, concerne la période 2018-2019 et revoit ainsi les prévisions d’octobre 2017 projetées pour toute la région, précisant que «l’affaiblissement de la croissance du PIB pétrolier, entraînée par l’accord OPEP (ainsi qu’une demande européenne de gaz produit en Algérie inférieure aux prévisions), a été plus que contrebalancé par le redressement de l’activité non pétrolière». S’agissant du secteur financier algérien, le FMI estime que «l’accumulation d’arriérés de l’Etat a entraîné une augmentation des prêts improductifs». Néanmoins, «ceux-ci devraient diminuer à mesure que les arriérés seront remboursés», lit-on dans le rapport. Dans l’ensemble, poursuit le FMI, les pays exportateurs de pétrole de la région Moanap devraient poursuivre leur rééquilibrage budgétaire, bien qu’à un rythme moins soutenu. Toutefois, le fort accroissement des dépenses devrait creuser des déficits budgétaires beaucoup plus lourds en Algérie, où le rééquilibrage devrait reprendre en 2019, et en Iran, souligne encore l’institution monétaire. Il convient de rappeler qu’à la veille des réunions de printemps du FMI et du groupe de la Banque mondiale, en avril dernier, l’institution monétaire avait tablé, pour l’Algérie, sur une croissance de 3% en 2018, contre 0,8% anticipé dans son rapport d’octobre. Cette cadence sera maintenue en 2019, mais avec une légère baisse à 2,7%, selon les mêmes projections. En 2017, la croissance a atteint 2%, contre 1,5% projeté en octobre, d’après les données consolidées du Fonds. Le FMI a relevé ses prévisions pour l’inflation à 7,4% cette année contre une projection initiale de 4,4%. La projection pour 2019 se situe autour de 7,6%. Le déficit du compte courant, qui a atteint -12,3% du PIB en 2017, devrait se réduire à -9,3% du PIB en 2018 et représenter -9,7% en 2019. Le FMI a également abaissé ses projections pour le chômage en Algérie à 11,2% en 2018, après avoir tablé en octobre de l’année dernière sur 13,2%. Le taux de chômage devrait progresser à 11,8% en 2019. Dans ses conclusions préliminaires sur l’évaluation de l’économie algérienne, rendues publiques en mars, le FMI avait soutenu que l’Algérie disposait d’une fenêtre d’opportunités pour concilier ajustement économique et croissance. Avec une dette publique relativement basse et une dette extérieure faible, il est possible de renforcer les finances publiques graduellement, a estimé l’institution de Bretton Woods. Le FMI, qui a suggéré un dosage de politiques économiques, a estimé qu’une masse critique de réformes structurelles est nécessaire pour promouvoir l’émergence d’une économie tirée par le secteur privé et diversifiée et réduire ainsi la dépendance au pétrole et au gaz. Il s’agit aussi de recourir à un large éventail d’instruments de financement, notamment l’émission de titres de dette publique au taux du marché, les partenariats publics-privés et les ventes d’actifs. Le FMI a également suggéré en cas de maintien du financement monétaire de mettre en place des sauvegardes robustes pour le plafonner en volume et en durée, tout en lui appliquant un taux de marché.         


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