Les Etats-Unis critiquent les mesures du gouvernement



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Après l’Union européenne, c’est au tour des Etats-Unis de critiquer les barrières à l’importation mises en place par le gouvernement. «A propos de l’imposition des taxes douanières et de la politique d’interdiction d’importation des produits, la Chambre de commerce (américaine, ndlr) ne soutient pas ce type de politiques restrictives, car elles n’encouragent pas l’investissement étranger, freinent l’innovation et l’entrée de nouvelles technologies», a affirmé hier le vice-président exécutif, chargé des affaires internationales de la Chambre de commerce des Etats-Unis, Myron Brilliant, lors d’une conférence de presse au siège de l’ambassade américaine à Alger. Pendant son séjour, Myron Brilliant s’est entretenu avec des ministres algériens et des représentants du secteur privé. «Nous avons reçu des signaux positifs du gouvernement à propos des réformes. Mais parmi les contraintes auxquelles sont confrontées les entreprises américaines établies en Algérie, figurent la règle 51/49 et la liste d’interdiction d’importation. Cette dernière nuit non seulement aux entreprises étrangères, mais également aux entreprises locales qui importent de la matière première», a-t-il déploré, précisant en revanche que la Chambre qu’il représente comprend l’approche et la politique du gouvernement. Confrontée depuis 2014 à l’érosion de ses réserves de change et à la hausse de ses déficits, l’Algérie a multiplié les mesures pour rééquilibrer sa balance commerciale. Dernière mesure en date, l’établissement d’une liste de près d’un millier de produits interdits d’importation. Pour ceux qui échappent à cette interdiction, le nombre de marchandises soumises à la taxe intérieure de consommation au taux de 30% a augmenté, ainsi que celui des produits soumis à des droits de douane de 60%. «A travers les réunions que nous avons eues avec les responsables algériens, ces derniers ont reconnu qu’il fallait ouvrir davantage le marché extérieur et diversifier l’économie. Ils ambitionnent de développer l’industrie, le numérique, l’agroalimentaire, l’énergie, etc. Ceci pousse le gouvernement à s’ouvrir davantage et suivre des politiques adéquates, car il doit savoir où il veut aller à l’avenir», a précisé Myron Brilliant en réponse à une question sur le climat des affaires en Algérie. Selon lui, le cadre juridique et réglementaire, le flux de capitaux, l’infrastructure et les politiques d’investissement locales sont autant de paramètres que prennent en considération les chefs d’entreprise américains lorsqu’ils veulent investir en Algérie. «Malgré les contraintes, nous devons comprendre la politique d’investissement de l’Algérie et travailler de manière à s’y adapter», a jugé, pour sa part, l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger, John Desrocher. Instaurée dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2009, la règle dite des 51/49 impose au moins 51% d’intérêts algériens dans tous les projets économiques impliquant des étrangers. Myron Brilliant a qualifié par ailleurs d’«historique» son séjour en Algérie, car c’est la première visite d’une délégation de la Chambre de commerce américaine dans notre pays. «Par le passé et pendant longtemps, l’Algérie n’était pas ouverte à l’investissement étranger. L’investissement était seulement cantonné dans le secteur des hydrocarbures. Mais aujourd’hui, l’Algérie souhaite diversifier son économie et s’emploie à développer de nombreux secteurs dont les services, les infrastructures, la santé, l’industrie agroalimentaire, le e-commerce. Ceci constitue des opportunités pour les entreprises américaines, car l’Algérie est un marché prometteur», a-t-il poursuivi, tout en exprimant la disponibilité de sa Chambre à prodiguer des «recommandations» en vue de l’accession de l’Algérie à l’OMC.


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