Stations de gravures rupestres à Djelfa Une destination à mettre en valeur



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De nombreuses stations de gravures rupestres préhistoriques, dotées d'une grande valeur patrimoniale et civilisationnelle, se trouvent dans la wilaya de Djelfa, mais elles ne font pas l'objet de promotion pour devenir une destination touristique attractive.

D'après Ben Aissa Leila, responsable locale de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés, « les gravures rupestres de la région de Djelfa remontent à l'époque préhistorique de l'âge néolithique. Ce sont des gravures sur pierre (ou peinture à l'ocre) ». Ces stations sont disséminées dans les communes de Zeccar, Ain Naga, Messaad, Ain Ibel, Taadhimt et Djelfa, elles peuvent constituer une destination touristique de choix, tout en représentant une halte d'importance pour les chercheurs en histoire et en archéologie.

47 sites comprennent quelque 1.162 gravures rupestres, ils sont recensés par les services chargés du classement et de la sauvegarde de ce patrimoine. L'un des sites importants, la station de Zaccar (située à 37 km au Sud de Djelfa), plus connue sous l'appellation Dir Deggaouine et découverte en 1907. Classé patrimoine national en 1982, ce site revêt une grande valeur de par sa richesse en éléments rupestres.

Dans un rayon relativement restreint, il y a la présence d'un grand nombre de représentations (soit 37), telles qu'un éléphant, un buffle antique, un rhinocéros, en association à une faune disparue. La station d'Ain Naga, à 33 km à l'Est de Djelfa, mitoyenne au village Ain Naga relevant de la commune de Medjbara, renferme six gravures rupestres avec 71 peintures (rupestres), dont la découverte remonte à 1965 par des amateurs d'archéologie, dont le missionnaire français Père F. de Villaret et Keddid Belkheir. Ce site classé patrimoine national en 1979 comprend des rochers gravés de buffle antique, d'éléphant, de bélier à sphéroïde, du babulus antique, une peinture connue sous l'appellation les amoureux timides.

D'autres stations rupestres sont découvertes dans la région, à l'image de celle de la commune d'Ain Ibel, où une gravure rupestre est mise à jour en 2016, non loin du site archéologique classé Khenk Lehlel. La peinture représente une partie d'une femme. Parallèlement, des traces de dinosaures sont découvertes dans la commune de Medjbara, à 20 km au Sud de Djelfa, où des fouilles réalisées par les services de la tutelle ont mis à jour quelque 28 vestiges. Si certains de ces sites ont bénéficié de clôtures pour leur protection, il n'en demeure pas moins, selon Mme Ben Aissa, que la sauvegarde de ce patrimoine humain « est la responsabilité de tout un chacun, critiquant « certains comportements déplorables » au niveau d'un nombre de ces sites, rapporte l'Agence presse services d'Algérie. Un cas de ces agissements négatifs est à signaler dans le site mitoyen à la route Djelfa-Medjbara, où certains individus, « visiblement inconscients de la valeur de ces gravures » les ont défiguré avec de la peinture et des slogans partisans.

Une diversité à préserver

Pour Mme Ben Aissa, la valeur des sites archéologiques à Djelfa ne tient pas dans leur grand nombre, mais surtout dans la grande diversité des sujets traités dans les peintures rupestres

répertoriées dans la région. Elle estime que cette valeur conférée à l'art rupestre est essentiellement liée à sa situation stratégique dans le prolongement de la chaine de l'Atlas saharien, caractérisée par une grande diversité des sujets traités dans les gravures rupestres préhistoriques mettant en exergue les développements survenus dans le psychisme et dans la vie de l'homme préhistorique, durant cette période dite de la Pierre écrite. Cet avis est partagé par le chercheur et professeur en archéologie Djeglil Tayeb de l'université Ziane Achour de Djelfa, qui a également souligné la place prépondérante de la wilaya de Djelfa sur l'échiquier national dans le domaine archéologique, assurant que la région est riche de vestiges remontant très loin dans l'histoire de l'humanité (préhistoire), en passant par les anciennes civilisations, dont la civilisation romaine. Le chercheur a déploré, néanmoins, un manque de recherches et d'études inhérentes à deux périodes historiques, relatives à la civilisation islamique et à la présence ottomane dans la région, avant la colonialisme français. Il a estimé qu'« un soutien est impératif de la part des pouvoirs publics concernés en vue du lancement de fouilles archéologiques au niveau d'un nombre de sites encore vierges » mettant en exergue la grande valeur du patrimoine immatériel de la wilaya représenté par ses vestiges préhistoriques, dont les gravures rupestres ayant déjà fait l'objet d'études durant la période coloniale, avant d'être prises en charge par les chercheurs du domaine relevant de l'université d'Alger 2.

Il a également fait part d'une insuffisance constatée dans l'étude des vestiges datant de l'époque romaine, à l'exception de trois ou quatre sites actuellement classés. De son côté, le Dr Rabhi Merouane de l'université Alger 2 a proposé, dans son intervention à une journée d'études sur le patrimoine local de la wilaya de Djelfa, organisée récemment dans le cadre de la célébration du Mois du Patrimoine, « une approche géographique dans la recherche archéologique ». L'universitaire a signalé d'autres approches connues et déjà adoptées par les chercheurs dans l'étude des gravures rupestres dans la région de Djelfa, dont particulièrement celle basée sur la répartition chronologique des périodes préhistoriques, représentées par la période bubaline (buffle antique), période bovidien (ou des pasteurs), période caballine (équidien) et période cameline.

Cette répartition propre à la région de Djelfa n'est pas applicable à l'art rupestre dans le Tassili et le Hoggar, affirmant que même si les approches déjà adoptées par les chercheurs dans le domaine ont donné de bons résultats, les évolutions technologiques survenues dans le secteur peuvent nous aider à développer encore plus nos méthodes en matière d'études archéologiques. Il a cité la possibilité d'exploitation du système d'information géographique (SIG), un système moderne conçu pour recueillir, stocker, traiter, analyser, gérer et présenter tous les types de données spatiales et géographiques.


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