Territoires sahraouis occupés

le Front Polisario lance un défi au Maroc



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L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar, a déclaré ce mercredi que les camps des réfugiés et les territoires sahraouis libérés sont des régions ouvertes et transparentes, contrairement à la situation dans les territoires sahraouis occupés et assiégés par le Maroc. «Les camps des réfugiés et les territoires sahraouis libérés sont des régions ouvertes et transparentes, contrairement à la situation dans les territoires sahraouis occupés et assiégés par le Maroc. Nous lançons un défi au régime marocain d’ouvrir aux visiteurs et observateurs étrangers l’accès aux territoires sahraouis assiégés, comme cela est assuré au niveau des camps de réfugiés et les territoires libérés», a indiqué M. Taleb Omar dans un entretien à l’APS.

Dans ce contexte, il a soutenu que les camps de réfugiés abritent, outre un nombre d’ONG italiennes, espagnoles, françaises et suédoises, une dizaine d’organisations, celles relevant notamment des Nations unies, le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ces organisations sont, a-t-il affirmé, en contact quotidien avec les réfugiés et les institutions sahraouis. «Des milliers de visiteurs se rendent chaque année dans les camps des réfugiés, soit des dizaines chaque semaine», a précisé M. Taleb Omar, affirmant que «tout ce qui se passe sur les lieux est connu de tous et à tous les niveaux, notamment en ce qui concerne les droits de l’Homme, situation et conditions de vie des réfugiés et la gestion des aides humanitaires, idem pour les territoires libérés où sont implantées les zones militaires et où se trouvent également des civils».

Les centres de contrôle dirigés par le Front Polisario dans le cadre de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental) effectuent des inspections aériennes et d’autres au sol assurées par des observateurs militaires le long des territoires libérés, au niveau des cinq points sous la souveraineté de la RASD, du nord au sud, Bir Lahlou, Tifariti, Mehaires, Mijek et Aghwinit. «Si un dépassement quelconque existait, il n’aurait pas échappé à l’œil des observateurs et organisations qui y effectuent des visites de façon régulière», a-t-il expliqué.

Cela, a-t-il dit, «dénote le respect de la transparence au moment où l’autre partie (le Maroc), cumule expulsions, interdictions d’entrée aux journalistes et campe sur son refus de la surveillance des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés». Le diplomate sahraoui a affirmé que les Sahraouis étaient «prêts encore à accueillir des observateurs des droits de l’Homme dans les camps, les zones militaires ou les territoires libérés», mettant au défi les autorités d’occupation marocaines de faire pareille chose dans les territoires occupés. Puisque, dit-il, «(Rabat) lance des accusations et des allégations, nous appelons tous les observateurs internationaux à venir et prendre attache avec ceux qu’ils désirent pour constater de visu lesquelles des parties qui assiègent et répriment. C’est bien entendu le régime marocain, c’est lui aussi qui refuse le référendum d’autodétermination, pourtant facile».

S’agissant de la question des aides humanitaires octroyées aux réfugiés sahraouis, M. Taleb Omar a dénoncé, une fois de plus, «le rôle de la France qui a, comme à l’accoutumée, poussé les Européens à réduire les aides humanitaires destinées aux réfugiés sahraouis, sous prétexte que les camps de réfugiés sahraouis n’abritent que 90 000 personnes, ce qui a laissé nombre de réfugiés sans rations alimentaires».

Après examen de cette question, M. Taleb Omar a affirmé que des organisations, dont le HCR, se sont mobilisées et elles ont invité des spécialistes, les institutions sahraouies, et ont visité les camps, avant de procéder à un recensement établi actuellement à 173 600 réfugiés, un nouveau décompte qu’elles ont présenté par la suite aux Nations unies.

La France, encore une fois, «a fait tout pour que ce nouvel élément concernant la situation et le nombre réel des réfugiés n’apparaît pas dans les rapports du SG de l’ONU, Antonio Guterres», a-t-il déploré. «La France empêche ce type de vérité, nécessaire au règlement de la question sahraouie, d’atterrir chez le SG de l’ONU, dont la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) concernant l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc, qui a conclu que le texte n’était pas applicable au Sahara Occidental», a-t-il dit.  «Mais les ONG la détiennent (la vérité) et travaillent dessus et nous souhaitons que les manquements dans le travail humanitaire soient traités», a ajouté le diplomate sahraoui.

Sur un autre volet, celui lié à l’exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles du peuple sahraoui, il a alerté qu’un nombre de puissances européennes ont l’intention d’examiner un nouvel accord de pêche pouvant transgresser la décision de la justice européenne. Il a rappelé, à ce titre, que «le Front Polisario a mis en garde contre la gravité de cette tentative et a fait part de sa volonté de recourir à nouveau aux tribunaux européens en cas de signature d’un tel accord».  «Nous rappelons, dans ce sens, à la Commission européenne ses responsabilités et que la signature d’un texte du genre dans le contexte actuel ouvrira la voie à de nouveaux dépassements du régime marocain qui se donnera la permission de continuer d’occuper le Sahara Occidental et de spolier les ressources de son peuple».

Aussi, soutient le diplomate, «cela va, sans doute, faire obstacle aux efforts des Nations unies et au travail de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental, Horst Köhler, qui cherche à mettre en place des conditions propices pour la reprise des négociations, sans condition préalable, entre les parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc».

R. I.


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