Un créneau lucratif en plein essor



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Que ce soit à La Mecque, à Jérusalem, en Turquie, en Asie où pullulent les lieux de pèlerinage de masse, et un peu partout dans le monde, le tourisme religieux est un segment de marché en forte croissance et a montré une grande résilience devant la récente crise économique. Les pèlerinages sont le reflet des plus vieilles formes de migration touristique et leur histoire est aussi ancienne et longue que celles des religions. Le tourisme religieux, appelé aussi tourisme de la foi, en vogue ces dernières années, draine des millions de personnes dans le monde et de diverses convictions religieuses. La Mecque, avec plus de 2 millions de pèlerins annuels, reste la grande destination des musulmans. Mais au-delà de la bonne foi des pèlerins qui mettent la main à la poche pour assouvir leur soif de spiritualité, le pays hôte, l’Arabie Saoudite en l’occurrence, en tire d’énormes profits au point d’en faire une véritable industrie capable de suppléer demain la rente pétrolière dont le pays est largement dépendant. Consciente qu’une telle manne, inespérée et inépuisable et bénie en ces temps de disette financière suite au recul des prix du pétrole, l’Arabie Saoudite mise sur un accueil de plus en plus important de pèlerins les années à venir vu que le nombre de musulmans sera de 2,5 milliards de personnes en 2050. L’activité touristique représente 3,3% du PIB et emploie directement 603 500 personnes, selon une étude de World Travel and Tourism Council. Des travaux gigantesques sont entrepris et 20 milliards d’euros vont être investis dans des projets de réhabilitation de la ville sainte. Pour ce faire, des transformations tous azimuts sont opérées, des projets immobiliers poussent comme des champignons et le mètre carré atteint les 100 000 euros, selon la Chambre de commerce de La Mecque. Cette dernière a d’ailleurs évalué les dépenses des pèlerins essentiellement dans le logement, la nourriture et les souvenirs à près de 5000 dollars chacun (environ 17 000 rials) et seront revues à la hausse, assure-t-on au niveau de la Chambre de commerce. «Les dépenses des pèlerins (de l’étranger et de l’intérieur du royaume) pourraient s’élever cette année à entre 20 et 25 milliards de rials (5,33 et 6,67 milliards de dollars) contre 14 milliards de rials (3,73 milliards de dollars) l’an passé», a précisé le président de la Chambre de commerce. Que ce soit à Jérusalem, à Lourdes (France), en Turquie, en Asie où pullulent des lieux de pèlerinage de masse, et un peu partout dans le monde, le tourisme religieux est un segment de marché en forte croissance et a montré une grande résilience devant la récente crise économique. La mondialisation a, en effet, ouvert ce segment à un processus de mise en marché le transformant en «produit marchand» qu’il n’était pas à ses débuts. Le pèlerin d’antan était exempté de taxes et autres stratagèmes inventés pour le faire payer avant d’entrer dans les «maisons de Dieu», une mise en marché récente qui lui laisse ouvertes de prodigieuses possibilités de croissance pour l’industrie du tourisme.


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