L’inquiétude monte sur l’usage des pesticides



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De plus en plus de produits algériens sont refoulés par la Russie, mais aussi par des pays aussi bien européens que moyen-orientaux. Les raisons sont à chaque fois liées à la présence d’un fort taux de pesticides, de raticides et fongicides et d’infestation de vers. L’amère réalité a été relevée par le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri, lors d’une intervention sur les ondes la Chaîne 3, où il a eu à aborder la question. Contacté, Ali Bey Nasri réitère ses propos et met en garde contre «le recours abusif» à des produits chimiques très toxiques pour les consommateurs. «Des agriculteurs recourent de manière abusive aux pesticides, raticides, fongicides, insecticides pour traiter les produits agricoles. Certains pesticides, malgré leur interdiction ailleurs, continuent à être utilisés alors qu’ils comportent des risques avérés pour la santé. Des tonnes de pomme de terre avec un taux élevé de pesticides, des dattes infestées par des vers, de l’huile d’olive avec un fort taux d’acidité ont été refusées par certains pays. C’est vrai qu’il ne s’agit que de quelques opérations sur les 46 000 tonnes exportées l’année dernière, mais cela doit interpeller les autorités publiques parce qu’il y va de l’image de marque des produits algériens», explique notre interlocuteur. Pour Ali Bey Nasri, «l’Algérie a les moyens» d’avoir un label de qualité. «Mais nos agriculteurs n’arrivent pas à moderniser les techniques de protection de leur production. Au moment où ailleurs on traite, par exemple, les palmiers par épandage, en Algérie on continue d’agir de manière traditionnelle qui facilite l’infestation par les vers. Il faut mettre les moyens pour offrir des produits de bonne qualité. L’Algérie a la chance d’être le seul pays au monde qui voit sa surface agricole augmenter, ce qui n’est pas le cas ailleurs. Nous avons une richesse considérable qui nous permettrai d’avoir des produits concurrentiels en matière de qualité. Une qualité qui se contrôle et se protège. Or, nous n’avons pas de laboratoire de contrôle digne de ce nom. Pour améliorer la qualité de nos produits et les mettre aux standards internationaux, il faut un instrument de contrôle de qualité irréprochable», déclare Ali Bey Nasri, qui «regrette» que l’Algérie n’ait pu exporter, durant les quatre derniers mois de l’année en cours, «que l’équivalent de 20 millions de dollars en raison des quantités de plus en plus importantes de produits agricoles refoulés». Pour lui, il ne suffit pas de produire pour exporter, «il faut aussi respecter les standards internationaux en matière de qualité pour s’assurer une place sur le marché. L’Etat doit aider et encadrer les exportateurs agricoles afin qu’ils puissent s’imposer dans ce domaine assez rigoureux et régi par des normes internationales. Nous avons des atouts exceptionnels. Savez-vous que l’Egypte a exporté 653 000 tonnes de tomates alors que l’Algérie n’en a exporté que 817 tonnes ? Elle a arrêté un temps ses exportations en raison d’une maladie qui a infesté sa production, mais dès qu’elle a traité, elle a rebondi et exporté autant qu’avant. Nous sommes vraiment à la traîne. Nous avons une agriculture très traditionnelle qui appelle à une modernisation pour optimiser la production». Le ministère de l’Agriculture évoque le refoulement d’emballages en bois non traité Des propos qui ne concordent pas avec ceux du ministère de la l’Agriculture qui, dans un communiqué rendu public hier, a démenti toute opération de refoulement de marchandises, tout en précisant qu’il «veille» à ce que les opérations d’exportation des produits agricoles «répondent aux normes phytosanitaires» exigées par les pays d’importation. «Dans le cas où les produits sont jugés non conformes à l’arrivée, une notification parvient systématiquement à nos services dans laquelle le pays importateurs évoque le non-respect des normes en vigueur. Durant l’année 2018, les seules notifications parvenues ont concerné deux opérations d’exportation de pâtes et de boissons gazeuses expédiées vers le Canada qui a décidé leur refoulement pour cause de non-traitement des palettes de bois conformément à la norme internationale 15 relative au traitement du bois d’emballage et non pour des raisons phytosanitaires.» Le ministère de l’Agriculture est formel : «Les cas cités récemment par les médias concernent des dattes et des pommes de terre refoulées par le Canada et la Russie pour des causes qui ne relèvent pas du phytosanitaire», en reconnaissant toutefois qu’une quantité de 16 tonnes de pesticides a été refoulée en 2018 pour non-conformité contre 46 tonnes en 2017. Il est quand même intriguant que le ministère de l’Agriculture nie que des cargaisons de produits agricoles algériens aient fait l’objet de refoulement par certains pays importateurs. Des sources proches de ce département ne l’ont pas démenti. «Il y a eu des cargaisons refoulées de pommes de terre, de dattes et d’huile d’olive. Les services de contrôle phytosanitaires n’ont pas les moyens de vérifier le dosage de la limite maximale des résidus sur les produits agricoles. Raison pour laquelle certains ont été refusés. Ce ne sont pas des quantités énormes, mais elles sont là et doivent susciter des réactions», déclarent nos sources. En tout cas, cette affaire de pomme de terre refoulée de Russie n’est pas passée sans bruit. Hier, une réunion ayant regroupé de nombreux représentants d’autres départements, dont celui de l’Agriculture, et des professionnels de l’exportation, s’est tenue au bureau du ministre du Commerce. Prévue dans le cadre de la mise en application des recommandations des assises de l’agriculture, elle a eu pour ordre du jour, justement, l’exportation des produits agricoles. La réunion s’est terminée avec la nécessité «d’assainir le secteur de l’exportation pour ne laisser que les professionnels», révèlent des sources proches du ministère du Commerce, en précisant qu’«il a été beaucoup question du contrôle phytosanitaire durant les discussions entre les cadres de tous les départements, surtout ceux de l’Agriculture». En tout état de cause, le recours abusif aux pesticides et leurs conséquences sur la santé publique ont fait tache d’huile. L’affaire de la pomme de terre refoulée de Russie en 2017, et auparavant en 2014, semble avoir suscité une prise de conscience, puisque même au niveau du ministère de l’Agriculture, une réunion est prévue aujourd’hui, avec les cadres du secteur, et sera consacrée au contrôle phytosanitaire.


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