Les membres du BP du FLN écartés se rebiffent

Bouteflika va-t-il intervenir ?



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Par R. Mahmoudi – Huit anciens membres du bureau politique du FLN, écartés par le secrétaire général lors du dernier remaniement qui s’apparentait à une purge, ont décidé de rompre le silence, en rendant publique une déclaration contestant leur mise à l’écart et dénonçant la violation par la direction des statuts du parti qui stipulent, entre autres, que le Comité central demeure la plus haute instance entre deux congrès.

Les huit signataires affirment que la mesure prise par Djamel Ould-Abbès à l’encontre de quinze membres – sur un total de dix-neuf que comptait le bureau politique – est «un précédent grave dans la vie du parti», l’accusant de vouloir «dépouiller» le FLN de ses instances de direction, dont notamment le Comité central.

Défiant le patron du parti, les huit signataires déclarent qu’ils ne reconnaissent pas la décision prise par Ould-Abbès et qu’ils se considèrent toujours comme «membres à part entière» du bureau politique, en vertu des statuts du parti adoptés au Xe congrès qui stipulent que «le bureau politique est responsable collectivement devant le Comité central». Sur leur lancée, ces anciens membres du bureau politique réclament la tenue d’une session du Comité central le 30 juin prochain, comme prévu, rappellent-ils, lors de leur réunion du 19 avril dernier.

La question que l’on ne peut s’empêcher de poser est de savoir pourquoi ces écartés du bureau politique ont attendu trois semaines pour réagir. Ont-ils reçu des appuis suffisamment solides pour se lancer dans cette offensive ? Il faut savoir que ce groupe s’était démené tout au long des dernières semaines pour «sensibiliser» un maximum de membres du Comité central, avant de solliciter les anciens barons du parti, à l’image de Ammar Saidani et d’Abdelkader Hadjar. Ce dernier passe pour être l’ombre de toutes les manœuvres vécues par l’ex-parti unique, depuis au moins le règne d’Abdelhamid Mehri. Les «quinze» ont tenté de convaincre ces deux ténors du parti d’adhérer à leur démarche, qui doit aboutir à l’éviction de Djamel Ould-Abbès de son poste de secrétaire général.

Décidés à aller jusqu’au bout, les quinze anciens membres du BP envisagent de déposer plainte contre le secrétaire général. Histoire d’étaler le conflit sur la voie publique, dans l’espoir d’affaiblir davantage la position de leurs adversaires et amener «les plus hautes autorités» du parti, autrement dit le président de la République, à trancher en leur faveur.

R. M.


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